Réalisation Divine vol 10.2

Interview téléphonique

Allô! C’est Swami Hariharananda qui vous parle. Aujourd’hui mon sujet de conversation est le Kriya Yoga. Kri veut dire « vous faites votre travail » et ya veut dire « le Soi intérieur qui fait le travail à l’aide du corps tout entier ». Il se cache au sommet de la tête, à la fontanelle et de là, Il fait le travail. Essentiellement, c’est ce qu’on trouve également dans la Bible (Genèse 1:27 et 2:27): « Dieu créa l’homme et la femme à son image et insuffla dans leurs narines son souffle de vie, et Il devint l’âme vivante dans l’univers tout entier. » Le Seigneur Suprême et Tout-Puissant imprègne tout, est partout, sait tout, peut tout et se cache dans tout le corps. Il Se cache dans la fontanelle, au sommet de la tête, à l’intérieur du crâne. Et, de là, Il fait tout le travail.

Le Shvetashvatara Upanishad dit aussi, 6:11:

eko devah sarva bhuteshu gudhah
sarvavyapi sarvabhutantaratma
karmadhyakshah sarvabhutadhivasah
sakshi cheta kevalo nirgunasheha

Ce qui veut dire:

Eko devah sarvabhuteshu gudhah, le père céleste créa l’homme et la femme et Il se cache dans leur tête.
Sarvavyapi, Il est dans tout l’univers, Il imprègne tout.
Sarvabhutantaratma, Il est le Soi vivant à l’intérieur de tout être humain. Karmadhyakshah, tout travail accompli par l’être humain, c’est Lui qui l’accomplit. Sarvabhutadhivasah sakshi, Il inhale (c’est pourquoi vous pouvez tous entendre ces paroles.)
Cheta, votre vie, vos pensées, mes pensées, l’intellect et l’ego, tout vient de Lui. Kevalo, Il réside constamment dans chaque être humain. Quand vous dormez, Il continue à travailler, Il inspire et Il expire.
Nirgunashcha, Il est sans forme. Les formes, maya, ont pour but l’illusion et l’erreur, ainsi que le gain matériel. Il inhale du sommet, et si vous observez et pratiquez ce souffle le plus court, vous pouvez alors atteindre la réalisation de Dieu.

Et dans le Jnana Sankalini Tantra il est dit:

ayur vayuh balam vayuh vayur dhata sharirena vayu sarvamidam vishvam vayu pratyaksha devata

Ce qui veut dire:

Ayur vayuh, le souffle est la vie. Votre souffle est votre longévité. Sans souffle vous êtes tous des cadavres.
Balam vayuh, votre force est dans votre souffle.
Vayur dhata sharirena, le corps tout entier est maintenu en vie par le Seigneur Suprême et Tout-Puissant.
Vayu sarvamidam vishvam, le pouvoir du Seigneur Suprême et Tout-Puissant habite le monde et l’univers tout entier.
Vayu pratyaksha devata, voici le pouvoir vivant de Dieu qui est dans chaque être humain, et l’être humain accomplit le travail.

Maintenant j’affirme que, par rapport aux religions courantes, le Kriya Yoga est comme une autoroute. C’est la voie la plus rapide et la plus sûre pour atteindre la réalisation. Il y a beaucoup de types de yogas et beaucoup de religions, de sectes, de cultes et d’ordres monastiques. Le problème est qu’ils font tout à travers les cinq organes des sens. La sagesse ne peut pas être perçue par les cinq organes des sens. Elle ne peut être perçue que par le point atomique dans la fontanelle. C’est pourquoi il vous faut respirer avec le souffle court, et avec ce souffle court observer calmement le Seigneur Suprême et Tout-Puissant qui se cache à l’intérieur de votre tête.

Il y a dans nos corps la colère, la fierté, le manque de sincérité, l’hypocrisie, la malice, l’indécence, le sexe immoral et la débauche. Ces qualités négatives viennent de l’hémisphère cérébral droit, mais le Kriya Yoga est une technique qui peut changer tous nos maux. L’hémisphère gauche contient les qualités positives telles que la douceur, la gentillesse, l’amabilité, la pureté et la perfection. C’est pourquoi vous devriez pratiquer le Kriya Yoga. C’est la technique la plus simple, la plus facile, la plus sûre et la plus rapide. Elle est très simple car elle utilise le souffle le plus court. Qu’y a-t-il de plus simple? Si vous observez le souffle calmement, alors, certainement vous atteindrez le Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Vous pouvez Le réaliser. Vous ne pouvez pas Le voir parce qu’Il est sans forme. Eko devah sarvabhuteshu gudhah veut dire qu’Il se cache. Sakshi cheta kevalo veut dire qu’Il est constamment dans votre corps tout entier. Il est sans forme ou nirguna.

Il y a une contrepartie invisible à chaque partie de notre corps. Cette contrepartie invisible est le Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Vous êtes donc réellement le pouvoir du Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Vous devez pratiquer cette technique. Cette technique est un raccourci. C’est la technique la plus simple. En un temps très court vous pouvez atteindre la réalisation de Dieu, la réalité et la vérité. Plus vous essayerez de Le percevoir, plus vous vous rapprocherez de Lui.

Le Kriya Yoga n’est pas L‘Ashtanga Yoga (le système de Yoga en huit parties systématisé par le Sage Patanjali). Le Kriya Yoga n’est pas le Raja Yoga. Dans la Bhagavad Gita il y a dix huit types de Yoga. Mais le Kriya n’est aucun d’entre eux. Le Kriya Yoga est le Chaturanga Yoga (les quatre dernières parties du système en huit parties de Patanjali).

Il consiste en:

  1. pratyahara (retrait des sens): vous serez libérés de votre mental, de vos pensées, de votre intellect, de votre ego, de votre sens du corps et du monde.
  2. Puis vous arrivez à dharma (concentration) grâce auquel vous arriverez à…
  3. dhyana, l’état de méditation et finalement vous atteindrez la divinité…
  4. samadhi.

Vous percevrez Dieu et vous réaliserez que Dieu se cache dans votre fontanelle. Il fait tout. Si vous apprenez la technique et la pratiquez, vous serez exempts de toute maladie. Vous n’aurez jamais de cancer. Vous n’attraperez jamais de maladie ni d’indigestion. C’est une technique si douce!

Le Kriya Yoga est la technique par excellence, et c’est le Seigneur Suprême et Tout-Puissant qui la pratique à travers vous. Pratiquez-la calmement, et cherchez-Le lentement dans la fontanelle. Vous ressentirez alors en permanence les trois qualités divines: A-U-M ou aum. « A » est le son divin que vous allez entendre constamment. « U » est la pulsation divine, qui est l’état super-conscient et de conscience cosmique. Vous deviendrez calmes et vous sentirez la pulsation dans votre corps tout entier parce qu’Il y réside. Vous verrez aussi de la lumière, qui est « M », dans tout votre corps parce que le Seigneur Suprême et Tout-Puissant est illumination. Il vous faut pratiquer très lentement, calmement, joyeusement, divinement et alors vous obtiendrez le Seigneur Suprême et Tout-Puissant, Son pouvoir, et vous serez libérés de tout. Toute malice disparaîtra et vous serez purs.

Pratiquez la technique de cette façon, ne serait-ce que cinq minutes. Vous deviendrez attentifs au Soi intérieur, et à tout moment vous sentirez que le Seigneur Suprême et Tout-Puissant fait tout. Sans Lui vous ne pouvez rien faire. C’est Lui seul qui fait tout. Vous ne pouvez pas connaître le Seigneur Suprême et Tout-Puissant avant ni à moins d’avoir le plus profond désir et le plus profond amour pour Lui. Le Kriya Yoga est la technique par excellence. C’est la voie la plus simple, la plus rapide, la plus sûre et non sectaire pour réaliser Dieu.

Vous devez pratiquer le Kriya Yoga avec cette sorte d’amour le plus profond. Alors vous réaliserez que ce n’est pas moi qui parle: c’est en réalité le Seigneur Suprême qui parle. Il se cache dans ma tête et j’y reste attentif tout le temps. Je sens Sa sensation à l’intérieur de ma fontanelle, et je sais qu’Il y réside et que c’est lui qui parle. Il réside partout. Il fait tout. Plus vous pratiquerez, plus vous connaîtrez la vraie réalité et votre corps sera exempt de toutes sortes de maladies. Vous vivrez cent ans sans maladie. Vous obtiendrez également le calme, la pureté, la simplicité et la divinité en pratiquant le Kriya Yoga. Ainsi, plus tôt vous essayerez sans réserve et pratiquerez, plus tôt vous atteindrez la réalité.

Dans les Yoga Sutras de Patanjali 2:1 il est dit: tapah svadhyayah ishvarapranadhanami kriya yogah ce qui veut dire le Kriya Yoga est le contrôle du souffle (tapas) et étudie le Soi en restant en compagnie de l’âme (sva adhyaya) et en s’abandonnant à Dieu (ishwara pranidhanani). » Vous serez libérés de toutes les choses négatives, et il ne vous restera que l’amour du Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Vous lui offrirez toutes vos qualités négatives. Le Kriya Yoga ne se pratique pas avec les cinq organes des sens car c’est une technique très spéciale: yogah karmasu kaushalam, ou « Le yoga c’est l’habileté en action. » (Bhagavad Gita 2:50)

Tous les êtres humains sont nés uniquement pour la réalisation de Dieu. Il y a 50 types de souffles, l’un d’eux étant pour la réalisation de Dieu, mais les gens s’affairent en permanence avec les 49 souffles qui servent au plaisir des sens. C’est pourquoi ils n’ont pas le temps de méditer. Même si vous ne méditez que cinq minutes, vous deviendrez vigilants pour toute la journée et toute la nuit. Vous verrez le Soi intérieur comme étant le seul qui fait tout. Je ne fais rien. Automatiquement vous percevrez la vraie réalité, la pureté, le calme, la divinité, la douceur et l’amabilité.

Personne ne perçoit de dureté chez Hariharananda. J’ai maintenant 92 ans, 8 mois et quelques jours, et je parle toujours. Je reste en contact avec vous tous et à vous tous je donne ma vie. Vous pouvez tous venir ici à Miami et facilement percevoir la réalité et apprendre la technique. J’enseigne toujours et donne des instructions à chacun. Nous sommes nés pour la réalité. La vérité est à portée de votre main mais vous ne pratiquez pas le Kriya Yoga. Tout autour du monde les gens devraient le pratiquer. Ils devraient pratiquer la technique du Kriya Yoga en même temps que la technique, quelle qu’elle soit, qu’ils utilisent déjà. Le Kriya Yoga leur apportera la réalité, aussi bien que la pureté, la perfection et la simplicité.

J’affirme donc que plus vous pratiquerez le Kriya Yoga, plus vous verrez que Dieu est en mouvement au sommet de votre tête ainsi que sous vos pieds. Vous percevrez la pulsation, le son et la lumière. Vous les sentirez dans tout votre corps. Vous irez à l’Infini où le Seigneur Suprême et Tout-Puissant réside. Ce calme est divinité, et c’est un calme rare. Si vous pratiquez vous obtiendrez la réalité. Recevez tous ma plus profonde affection et les bénédictions de Dieu et des Gourous. Permettez-moi de clôturer humblement cet entretien.
Merci beaucoup.

Que Dieu vous bénisse.

Retour au Sommaire

Lettre de Baba a un disciple

Cher affectueux et divin Bharat. Ta photo est toujours avec moi. Je prie donc trois fois par jour pour toi, tous les jours. Je vois ton visage. Ton visage est très beau pour moi ainsi que pour ta femme et tous tes enfants. Ils t’aiment énormément. Tes doigts, tes jambes, tes bras et tout le reste appartiennent à Dieu. Ta femme est venue de toi, et de ta femme tu es né sous tant de formes. Les Indiens seulement ressentent cela, personne d’autre.

Ainsi, ils ont appelé ta maison Bharat Niwas. A l’intérieur de Bharat Niwas, tout le monde est Bharat. Bha veut dire « Brahmajnana« , la connaissance de Brahma. Tu es dans cette maison et ne devrais jamais la quitter. Tout t’y appartient, et tu ne devrais donc jamais retourner en Allemagne.

Je t’aime extrêmement. Ma bénédiction est toujours avec toi. La couverture que tu m’as donnée est mon amie de tous les jours, m’enveloppant dans la nuit. Ici en Floride il ne fait jamais froid, c’est toujours le printemps.

Je suis très mal, incapable de bouger, incapable de marcher et sans une ceinture de support je ne peux même pas faire quatre pas. Je ne supporte pas le froid. L’Allemagne est pleine de frimas. Quand on vieillit on doit rester à la maison. Tes deux fils sont tes deux yeux. Ta femme est ton propre cœur. Les Indiens savent que tous les membres d’une même famille ne sont qu’un, comme les cinq doigts de la main. Les Indiens savent cela mieux que quiconque.

J’envoie mon amour, mon respect, mon égard et mes bénédictions à vous tous. J’envoie mes bénédictions au Bharat Niwas. C’est un amour rare; une sorte d’amour plus profond. Mentalement ressens la présence du Seigneur Suprême Tout-Puissant dans tout ton système. Il se cache dans la fontanelle. De là, les cinq organes des sens et les six centres sont animés.

En Inde, dans toutes les familles, tous les membres ne font qu’un, pas deux, trois, quatre, cinq ou six. Dans ma famille nous sommes onze frères et sœurs et un grand nombre de petits enfants, mais ils ne font qu’un. Ils savent s’incliner. Mais les étrangers ne comprennent pas ça. Nous l’avons appris depuis la plus tendre enfance: comment s’incliner devant un supérieur, comment aimer le plus jeune, comment vivre ensemble joyeusement. C’est rare. Même lorsqu’on est dix ou douze dans une grande pièce qui sert de dortoir, personne ne se querelle. Même avec les parents éloignés on ne fait qu’un. Ça dépasse l’imagination.

De même, ton corps tout entier appartient au Seigneur Suprême et Tout-Puissant qui se cache au sommet de la tête. A chaque souffle aime toutes les parties du corps comme étant unies. Si tu piques n’importe quel endroit avec une aiguille, tout le corps va le sentir grâce au pouvoir du Seigneur Suprême Tout-Puissant qui se cache au sommet. C’est la même chose avec l’amitié, l’unité et la réalité. Que vais-je écrire de plus, je ne sais…

Simplement que j’envoie mon amour, amour sacré et ma bénédiction, à toutes les personnes qui vivent sous ton toit et qui vivent à Ambala, et partout, même à Chandegirh, même au Punjab, et même dans l’Inde entière. Bha-ra-ta veut dire « toute l’Inde ». C’est là que mes disciples résident et ils ne font tous qu’un. Aimer, aimer, aimer.

Unité avec tous et bénédiction à tous!

Tu es Bhusan. Tu es donc Bharat Bhusan, quel beau nom. Il signifie la beauté de l’Inde, l’éclat de l’Inde. Ce nom est si beau… Bha-ra-ta.

Recevez tous mon affection la plus profonde et la bénédiction de Dieu et des Gourous.

Humblement,

Hariharananda

Retour au Sommaire

Causerie avec Baba au Guru Purnima

JUILLET 1999

Les êtres humains, hommes et femmes, sont nés uniquement pour la réalisation de Dieu. La réalisation de Dieu est votre droit parce que Dieu est avec vous dès l’instant de votre naissance. Quand vous étiez dans le sein de votre mère, Dieu était avec vous. Dieu est au paradis. Nous sommes venus ici pour apprendre comment atteindre la réalisation de Dieu.

Votre corps tout entier est Dieu mais vous ne le sentez pas. Vous vous êtes tous assis pour méditer, offrant votre amour à l’aide du souffle le plus court à la fontanelle. Vous savez qu’il est toujours en train de donner son amour, que vous ressentiez constamment ou non la sensation du Seigneur Suprême et Tout-Puissant ou les pulsations dans tout le corps. Il fait tout à travers vous, que vous entendiez la parole de Dieu, le son ininterrompu de Dieu ou que vous réalisiez une activité quelconque. C’est lui qui fait tout à travers vous.

La seule condition pour la réalisation de Dieu est le désir d’y parvenir. Observez votre inhalation. A chaque souffle, réalisez que le souffle vient directement de Lui et va directement à Lui dans la fontanelle. Il est toujours là. Simplement sachez qu’il y a pulsation, lourdeur, « Dieu, Dieu, Dieu. » Si vous touchez votre cœur, vous allez ressentir une sensation dans tout votre corps. Si vous pratiquez cela constamment, vous atteindrez la perception directe que tout votre système est Dieu. Dieu fait tout. Il inhale le souffle. Si vous observez votre souffle et cherchez sa présence dans la fontanelle, vous pourrez sentir la pulsation. Vous y parviendrez grâce au calme et grâce au plus profond désir. Quand vous pratiquez, essayez de sentir que vous êtes Dieu sous forme humaine. Votre corps tout entier est Dieu mais vous ne le sentez pas. Il faut que vous perceviez le son constant, la lumière et la vibration constantes de Dieu.

Dieu est dans tout votre système. Si vous en avez le désir, vous pourrez alors sentir que Dieu est bon et qu’il vous donne la faculté d’accomplir chaque activité, de respirer et de vous mouvoir. Si vous en avez le désir vous pouvez aussi supprimer vos mauvaises habitudes et mauvais désirs. Vous pouvez éviter toute malice, mauvaises actions, immoralité, débauche et sexe immoral. Vous pouvez au contraire ressentir une nouvelle sensation. Vous pouvez percevoir que Dieu est en train de changer graduellement votre vie. Vous êtes un petit bébé et Dieu est constamment en train de vous changer pour votre nouvelle vie, pour votre divinité. Si vous avez le désir de la réalisation de Dieu et que vous observez, vous verrez qu’il inhale. Vous verrez que tout vient de Lui.

Vous êtes nés de Lui, vous devriez donc réaliser que vous êtes liés à lui à tout instant. Il fonctionne constamment dans tout votre corps. Sans Lui vous ne pouvez rien faire. La pratique vous rendra parfaits. Vous n’avez besoin que de cet intense désir spirituel. Il n’y a rien à faire, seulement observer où va votre mental et pourquoi. Si de mauvaises pensées surviennent, vous pouvez les écarter en demandant à Dieu de vous débarrasser de ces tendances maléfiques.

Chaque organe, chaque tissus du corps vient de Lui. Votre sourire vient du Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Votre mental vient du Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Les cinq éléments physiques viennent du Seigneur Suprême et Tout-Puissant. Vous devriez donc les observer toujours avec amour. Même si vous vivez une vie de famille, vous atteindrez alors la réalisation de Dieu. Pensez à Lahiri Baba qui avait cinq enfants. Vous avez parcouru de longues distances pour venir ici (à la célébration de Guru Purnima). Si donc vous en avez simplement le désir, grâce au souffle le plus court venant effleurer le sommet de la tête, votre lumière sera divine. Chaque tuteur, chaque Lahiri Baba, chaque Babaji est avec vous et vous devriez donc pratiquer et pratiquer et pratiquer. Restez conscient de votre fontanelle à tout moment, même quand vous faites le mal, et votre libération en découlera.

L’amour terrestre n’est pas mauvais si la libération vous est donnée. Pensez à Lahiri Baba. Pensez à Sanyal Mahasaya qui avait cinq fils et deux filles. Trois de ses fils moururent et deux d’entre eux étaient employés à la Haute Cour de Justice. J’étais présent lorsque le fils aîné mourut et on sentait un très grand attachement pour cet enfant. Cet attachement est Dieu: amour. Sentez la présence de Dieu. Quand mon père mourut, beaucoup de parents de la famille pleuraient à chaudes larmes. Je parlais avec les prêtres et tout le monde conversait assis dehors. On me demanda pourquoi je ne pleurais pas. Je répondis : »Mon père est mort mais il est toujours ici. Dans ma fontanelle il n’est pas mort. Il est une âme impérissable; il ne peut pas mourir. » Aussi je ne pleurais pas la mort de mon père. Il faut pratiquer cela.

Il faut que vous entendiez le son divin tout le temps. Il est là, et l’entendre est un gain énorme. Dieu est toujours au paradis, il observe. Offrez votre amour, remerciez. Respirez. Le suprême pouvoir de Dieu est en vous. C’est si bon que vous soyez tous venus de si loin. Je suis si heureux de toujours pouvoir parler à cet âge avancé. Je ne parle que pour vous parce que vous êtes venus ici. Si vous me suivez nuit et jour, vous en tirerez profit. Dieu vous donne son amour chaque matin et à chaque pas que vous faites dans la vie. Il est votre Guide Suprême. Il inhale constamment. Il est votre époux, Il est votre Seigneur, Il est là. Il donne la joie divine. Sentez qu’il est à l’intérieur de vous. Il est pour tous. Dieu est dans tout l’univers mais il est aussi à l’intérieur de mon Soi individuel.

Il est votre Seigneur, Il est votre ami, votre ami intime, votre ami du cœur. Il est dans tout le corps. Il faut que vous le réalisiez. Merci. Essayez de le réaliser. Sans Lui, vous n’avez rien. Il est tout pour vous grâce à l’amour, l’amour, l’amour. Ce n’est qu’avec l’amour le plus profond que vous obtiendrez tout dans la vie. Merci à tous.

Retour au Sommaire

Compte rendu de swami Prajnananandaji

Mes tendres amis,

Que les plus précieuses bénédictions de Dieu reposent sur vous. Il y a longtemps que je ne vous ai pas écrit. J’espère que votre pratique de la méditation et votre progrès spirituel prennent de l’ampleur. N’oubliez pas que la santé et le bonheur sont toujours un bon signe du travail accompli sur la voie spirituelle.

Je suis allé en Inde pendant deux mois à compter de début Janvier, dans la province d’Orissa, un lieu de pèlerinage où Sri Yukteswar introduit le Kriya Yoga pour la première fois. Malheureusement, l’État d’Orissa a été touché par un ouragan dévastateur en Octobre 1999 qui coûta la vie à plus de 40 000 personnes. Notre ashram local a participé aux secours, et je voudrais remercier tout ceux qui se sont portés volontaires.

Le 7 Janvier, je suis arrivé à Cuttack après avoir passé une journée près du Gange et dans l’Himalaya. Après mon arrivée les préparatifs pour l’inauguration du nouvel ermitage Hariharananda et la Retraite Intensive Internationale de Kriya Yoga commencèrent réellement à s’intensifier.

Plus de 250 disciples venus du monde entier assistèrent à ce programme du 14 au 23 Janvier, Plusieurs personnalités bien connues y assistèrent aussi, tels que:

Sa Sainteté Shankaracharya de Puri; Swami Nischalananda Saraswati; Sa Sainteté Shri Swami Chidanananda Saraswati, Président de la Divine Life Society, Rishikesh ; Gajapati Maharaja Shri Divyasingh Dev, le roi de Puri, associé au Temple Jagannath; Swami Satchidananda Saraswati du Shankarananda Math de Puri; Swami Brahmananadaji de Dhyan Mandir, Puri; Swami Sadananada Saraswati d’Assama, Bagiya Saraswata Math ; Swami Asimananda Saraswati de Cuttack; Baba Bipib Bihari Das de Baya, Baba Math; Baba Rabi Narayan Das d’Abiram; Divya Chaitanya Mataji et Jyotirmayi Mataji de L’Ashram de Paramahamsa; Swami Shantachaitanyaji de l’Ashram du Yoga Vedanta, Bhubaneshwar.

La présence de Swami Virajananda Giri fut de loin la plus prometteuse. C’est en effet lui qui dirige l’ashram fondé par Swami Satyanandaji, le Gourou de notre Gurudev Hariharananda. Swami Sivanathji et Swami Kaivalyanathji de l’Organisation Gorakhnath et bien d’autres honorèrent aussi l’occasion de leur présence.

Pendant que j’étais en Orissa, en plus de ce programme très réussi, je fus aussi invité à parler à de nombreuses universités, dont celle de Ravenshaw ou j’ai étudié et travaillé. J’ai aussi parlé à l’université pour femmes Shailabala, à celle de Imarti Devi, à celle de Pattamundai et de Kishore Nager. Deux autres conférences furent organisées par le Conseil National de Productivité et NALCO sur « la qualité de la vie » et « la qualité du travail ». Pendant mon séjour en Orissa, les disciples me questionnaient sans arrêt sur la santé et les activités de notre Gurudev Hariharananda.

Avec l’aide de notre ashram, une nouvelle bibliothèque et une salle de lecture furent ouvertes dans le lycée que je fréquentais quand j’étais un jeune garçon. C’est un bon commencement, mais l’école a encore besoin d’aide. Nous sommes allés passer deux jours au Yuktashram au Bengale, fondé il y a environ soixante ans par Gurudev Hariharananda et Swami Narayam Giri. Chaque jour plusieurs centaines de personnes vinrent s’y rassembler pour le satsang.

De là nous sommes allés à Calcutta, puis Serampore qui est le lieu de naissance de Shriyukteswaji, Rourketa et Sambalpur. Nous y avons participé à des programmes de Kriya, et à mon retour à Delhi, nous avons eu le privilège de pouvoir nous rendre à Vrindavan, Mathura, le lieu saint de l’enfance de Shri Krishna. Nous sommes également allés à Nainital, Ranikhet dans l’Himalaya et la sainte caverne de Babaji où nous avons médité.

Bien que très chargé, ce fut un merveilleux pèlerinage et fut d’un grand service pour Dieu et Gourous. Tout fut accompli par la grâce de Gurudev et l’amour de chaque disciple. Je suis heureux de pouvoir vous écrire tout cela en réponse à vos questions sur mes activités.

Méditons et que l’amour divin nous remplisse. Je prie pour vous et espère vous retrouver dans un état d’esprit et d’âme supérieurs.

Avec amour,

Prajnanananda

Retour au Sommaire

Un message de swami Prajnananandaji aux résidents de l’Ashram de Miami

31 Décembre 1999,

Chers aimants et divins résidents de l’ashram,

Que Dieu vous bénisse tous. C’est une grande chance de vivre en la présence physique de Gurudev et de le servir de maintes façons. Je m’incline devant vous tous, formes multiples de Gurudev. En cette fin d’année, j’ai quelques derniers souhaits à faire pour vous ainsi que pour l’année qui s’annonce.

Votre amour, vos soins et votre dévotion ont touché mon coeur. Le service que vous rendez sans espoir de récompense et sans ego réveille l’amour en moi. Je vais prier pour vous tous. Sri Rama, l’incarnation divine, nous assura : « abhayam sarva bhutebhyo dadami etad vratam mama. » Ce qui veut dire: »Je fais la promesse de redonner l’intrépidité à tous les êtres vivants. »

C’est pourquoi je souhaite que tous ceux qui résident à l’ashram vivent constamment dans l’état d’amour et d’intrépidité. Comme disait R.N.Tagore: »Que le mental soit, sans peur et sans garder la tête haute. »

Mon amour à tous.

Prajnanananda

Retour au Sommaire

Guru Purnima

de Paramahamsa Prajnanananda.

Dans la civilisation occidentale nous consacrons plusieurs journées en l’honneur de nos parents. Ces fêtes des pères et des mères nous permettent de les revoir et de les saluer. Nous leur exprimons notre reconnaissance pour avoir été l’instrument nous permettant de naître dans le temple de notre corps humain et de faciliter le champ d’actions de notre Âme dans le sanctuaire de la terre. L’expression de la gratitude reflète ce charme de la vie qui permet de diminuer l’ego et de conforter le sentiment de l’Amour. Dans Taittiriya Upanishad, est énoncé « matridevo bhava, pitridevo bhava, acharya devo bhava » (I-II-2) « Aime la Mère comme Divine, le père comme Divin et le Guru-instructeur comme Divin ». Le Guru, instrument de la naissance spirituelle (dwija) d’un être humain, est considéré à la fois comme le père et la mère. L’initiation est une renaissance, et la conduite ainsi que les instructions pratiques de notre Guru font office de nourriture divine pour notre vie spirituelle.

Depuis plus de mille ans le peuple Indien célèbre « la fête des Maîtres  » appelée « Guru Purnima ». C’est une journée dédiée en l’honneur du Maître qui a consacré sa vie à l’évolution spirituelle et à la discipline de l’enfant-disciple. En ce jour les disciples se rendent auprès de leur Guru afin de leur exprimer avec Amour et Dévotion leur plus profonde gratitude pour la grâce qui leur a été accordée ainsi que les enseignements délivrés.

« Guru Purnima » c’est à dire la journée dédiée aux Maîtres se fête le jour de la pleine lune du mois de juillet. C’est 1 ‘Anniversaire du grand sage Maharshi Vyasa, auteur de la Mahabharata, (qui inclus la Gita), la Bhagavatam, les Brahmasutras, les 18 Puranas, et éditeur des Vedas. (De plus amples détails concernant la vie de Maharshi Vyasa peuvent être consultés dans le magazine Soul Culture Vol. 7.3, p20-28). Lors de la pleine lune, la lumière reste présente jour et nuit, cela symbolise la Connaissance ou l’Illumination. Ainsi, comme la lumière dissipe l’obscurité, l’ignorance disparaît à travers la Connaissance. La lumière de la Connaissance de soi nous éclaire sur le chemin de la Liberté et nous permet d’écarter la souffrance et la tristesse de notre vie.

Dans « Mundaka Upanishad » est écrit  » tad vijñanartham sa gurum eva abhigacchet samit-panih shrotriyam brahma nishtham  » (1-2-12). Pour acquérir la Connaissance de Cela, laissons le Guru, l’Essence sacrificatoire en main, imprégné de l’enseignement des Écritures Saintes et fermement établi dans Brahman se rapprocher de nous. Nous sommes tout particulièrement attirés par deux qualités du Divin Maître: srotrya – une personne dotée de la connaissance de soi, et brahmanistha – quelqu’un qui est continuellement absorbé dans la conscience de Dieu.

Avec le feu de bois.

A l’époque des Vedas, les « rishis  » vivaient dans des Ermitages situés généralement dans la forêt au bord d’une rivière ou près d’une montagne ou l’on trouvait du Bois de chauffage en abondance. De la même manière les disciples se rendent auprès de leur Maître, détenteur du Bois sacré pour se livrer au feu sacrificatoire. Le Guru incarne cette Flamme brûlant avec l’éternelle Lumière de la Connaissance et de la Chaleur de l’Amour. Tout ce qui entre en contact avec cette Flamme voir même les défauts seront brûlés. Si le disciple est libre de tout ego et se comporte tel le bois sec, il s’enflammera rapidement pour être purifié. Inversement, l’étudiant envahi par son ego brûlera comme un bois humide et ne générera que de la fumée. Le feu non manifesté est dissimulé dans le bois.

Les Upanishad disent:

Tileshu tailam, dahhiniva sarpih

Apah shtrotashu aranishu ca agnih

Ainsi que l’huile dans la graine du sésame, le beurre dans le lait, l’eau dans le courant de la rivière et le feu dans le Bois, l’Âme est restée invisible en chacune de notre vie. Par la rencontre avec le Guru, l’union entre le bois sec et le feu se réalise. Ceci représente le feu sacrificatoire, une offrande dans la prière et dans l’attende d’une purification de tous nos défauts. Lorsque l’ignorance est offerte à la lumière et à la chaleur de l’Amour nous entrons en communion avec la transformation.

Chaturmasyam, les 4 mois sacrés.

En Inde les mois de juillet à octobre sont considérés comme les mois de la mousson lorsque les pluies diluviennes ainsi que les déluges font rages. A l’époque, dans les temps anciens les aspirants à la spiritualité vagabondaient comme des mendiants et se déplaçaient très loin à l’exemple de leur Maître. C’étaient généralement des moines, détachés de tout lieu géographique, errant et distribuant le divin nectar de la Connaissance. Mais durant ces 4 mois de la saison de la pluie le Guru et ses disciples se retiraient pour vivre ensemble et suivre un entraînement intensif. De nos jours, cette tradition appelée « chaturmasya-vratam » est encore pratiquée, elle débute le jour de  » Guru Purnima ».

La vie de l’enseignant et celle du disciple sont unies à jamais pour la vérité. En effet, ces 4 mois de la mousson portent un profond message spirituel. Après la chaleur torride de l’été arrive la saison tropicale, les pluies torrentielles génèrent un nouveau cycle de vie chez les plantes, regorgent à flots les rivières et rafraîchissent la terre. Chaque personne est desséchée par la souffrance, l’expression des tri-tapas: adhibhumika (matériel), adhidaivika (psychologique) et adhyatmita (imprévu). Avec la Grâce du Guru et l’effusion de son Amour Divin le disciple est libéré des aspects négatifs comme la rancune, la colère, la jalousie, l’ego, etc… Cela représente la pluie telle une averse d’Amour qui redonne à l’arbre de vie une floraison fructueuse. Alors la Connaissance prend forme dans la vie. Ainsi, comme la rivière qui s’écoule dans l’océan, la conscience individuelle fusionne avec l’océan de la conscience cosmique.

C’est 4 mois de pratique intense permettent au disciple de développer 4 qualités (sadhana chatushtaya) et de purifier ou même d’éliminer 4 instruments intérieurs (antar karana catushtaya).

Les 4 qualités repliées du disciple sont :

  1. Viveka : discernement entre ce qui est bon et mauvais, reconnaître le réel de l’irréel.
  2. Vairagya : le détachement intérieur.
  3. Shramadamadi shatsampati : 6 richesses comme le contrôle du mental et des 5 sens, l’Amour pour des buts élevés de la vie, la confiance dans l’enseignement des écritures et des professeurs, l’indulgence et l’équilibre.
  4. Mumukshutvam – un désir profond pour la libération.

Les 4 instruments intérieurs sont le mental, l’intellect, l’ego et la mémoire.

Le Guru et le Disciple.

La relation entre le Guru et ses disciples est divine et n’a d’autre but que la révélation du Soi. Ils se servent mutuellement à travers leurs propres capacités pour la cause de la spiritualité. Durant ces 4 mois d’entraînement, le disciple à travers le service et l’humilité apprend à vivre spirituellement sous la direction du Maître. Le travail du Maître permet de transformer la vie de son étudiant en le débarrassant de son ego et de l’ignorance.

Voici une merveilleuse histoire du Sage Vyasa et de son disciple Jainini. Jainini était un bon étudiant et un disciple sincère de Vyasa, mais à travers son intelligence et malgré sa connaissance il entretenait un certain ego. Un jour Vyasa lui dictait un extrait pour une écriture sainte et Jainini prenait note. Vyasa composait un verset concernant le point suivant,« valavad indriya gramam panditan apakarsanti », « les sens ont une telle puissance qu’un Etre doté de la connaissance peut de temps en temps commettre des erreurs ».

En entendant cela, Jainini n’imaginait pas que cela puisse être possible. Si une personne est un Être de connaissance comment peut-elle être tenté par le pouvoir des sens ? Elle pourrait certainement les contrôler. Avec ses pensées il transforma le verset de Vyasa en « valavad indrya granam panditanapakarsanti », « quelle que soit la puissance des sens, l’Être de connaissance ne commettra pas d’erreur. » L’Omniscient Vyasa ne dit rien. Il voulait enseigner à son disciple la Vérité de la vie d’une autre façon. L’après-midi même, Vyasa informa Jainini de son absence, liée à une urgence et qui durera vraisemblablement plusieurs jours. Il chargea Jainini de bien veiller sur le feu sacrificatoire. Puis Vyasa partit.

Ce soir après la prière, Jainini se retira pour méditer dans la pièce ou brûlait le feu sacrificatoire. Il y avait une tempête de pluie à l’extérieur accompagnée d’un vent très puissant. Jainini entendait frapper quelqu’un à la porte. Il ouvra et vit une belle jeune femme. Il lui demanda ce qu’il pouvait faire pour elle. Elle dit qu’elle était en route pour le village mais que la tempête l’empêchait d’avancer. Pouvez-vous m’héberger pour la nuit? , demanda-t-elle. Jainini avec son sens de l’hospitalité lui permit de rentrer et de passer la nuit dans la chaumière. La jeune femme lui dit que ce n’était pas bon pour un brahmachari (célibataire) de passer la nuit dans la même pièce qu’elle. Ainsi, Jainini sortit pour essayer de dormir à l’extérieur. Maintenant le jeu de l’illusion commença. Jainini était assis calmement mais son esprit était perturbé par la beauté de cette jeune femme. Il se dit qu’il serait mieux de discuter durant toute la nuit avec elle. Ainsi il frappa à la porte et lui dit qu’il faisait froid et qu’il serait mieux à l’intérieur.

Elle protesta, mais Jainini insista et entra. Assis à ses cotés il essaya de lui parler mais ses yeux restaient rivés sur sa beauté, ce qu’elle n’appréciait guère. Lentement la puissance de ses sens prenait le dessus et lui encombrait sa conscience. Il se rapprocha d’elle, la toucha et lui demanda de rester avec lui pour passer un peu de bon temps ensemble.

Elle lui dit,  » tu es un brahmachari, tu ne devrais pas penser ainsi. Ce n’est pas bon. Aveuglé par la passion il lui toucha ses pieds et lui demanda d’approuver. Finalement elle céda à une seule condition. En effet, il fallait qu’il s’accroupisse tel un cheval, qu’elle puisse s’asseoir sur son dos et qu’il fasse ainsi 7 fois le tour du feu sacrificatoire. Alors elle sera à lui, Jainini accepta.

Pendant que Jainini tenta de se déplacer tel un animal avec la jeune femme sur le dos, elle commença à murmurer le verset dicté dans la matinée par Vyasa « les sens ont une telle puissance que l’Être doté de la Connaissance peut de temps en temps commettre des erreurs « . Lorsque Jainini entendit cela, il réalisa sa propre faiblesse. Il se leva pour la quitter, mais deux bras forts l’agrippaient et le tenaient. Ce n’étaient plus les bras de la jeune fille mais ceux de son guru bien aimé Vyasa.

Ainsi Vyasa lui enseigna la Vérité de la vie et la manière de rester continuellement vigilant à observer correctement chaque pas. Le Guru transforme la vie du disciple pour la rendre plus spirituelle et précieuse.

Que la bénédiction de Dieu, de Vyasa ainsi que de tous les Maîtres imprègne la vie de tout chercheur sincère et nous donne le pouvoir d’atteindre le but ultime de la vie. Avec l’abondance de la paix, de la bénédiction, de la joie et l’opportunité de fêter Guru Purnima, posons les fleurs de la Dévotion et de l’Amour aux pieds du Divin Maître et cherchons sa divine instruction dans chacune de nos respirations.

Retour au Sommaire

Nous avons toujours le choix

Par Swami Sarveshwarananda Giri

Le Message Inattendu

C’était en 1990, et je retournais à ma voiture en passant par un parc désert d’Oakland en Californie. Il était à peu près une heure du matin et je venais juste de quitter une soirée donnée à l’occasion du mariage de deux très bons amis. Tout à coup une voix résonna clairement dans ma tête: « Tu es sur le point de vivre une expérience qui va changer le cours de ta vie ». Un peu grisé j’interrogeai cette « voix » d’un ton moqueur, « Ah bon, et comme quoi? Me faire attaquer dans un parc désert au milieu de la nuit? »

La voix ne se manifesta plus. Mais quelques minutes plus tard le bruit d’une cavalcade derrière moi confirma que la prophétie était effectivement en train de se réaliser, surtout lorsqu’un coup puissant dans le milieu du dos m’envoya m’écraser le nez sur le sol. Trois drogués étaient maintenant en train de me hurler fiévreusement dans les oreilles : »Où est ton fric? Magnes toi ou j’te fais la peau » pendant qu’une lame effilée me pressait à la gorge, et que des mains me fouillaient les poches arrachant ma veste et mon sac à dos. Je me sentais encore exalté par l’incroyable rapidité de la réalisation de la prophétie. Je pensais, « Est- ce bien ce là, Seigneur? Est-ce que c’est seulement ce là? Merci, merci! »

Alors que mes agresseurs frustrés commençaient à me frapper de leurs lourdes bottes dans la tête et le torse, en colère d’avoir fait tout ce travail pour rien (mon porte feuille, malheureusement pour eux, était presque vide), je me sentais en parfaite sécurité et bien dans mon corps douillet. Je me mis simplement les mains sur la figure, de toute évidence pour la protéger de leurs coups mais surtout pour qu’ils ne voient pas que je riais calmement. Je pouvais entendre des os craquer sous les coups, des chairs se déchirer et du sang couler de nouvelles ouvertures variées, mais incroyablement il n’y avait absolument ni souffrance ni peur.

Quelques minutes plus tard, mes assaillants (trois jeunes noirs d’après ce que je pouvais deviner sans mes lunettes et entre mes paupières gonflées) s’enfuirent. C’est là que l’affaire devint vraiment intéressante. Ma respiration était très difficile, et je mis beaucoup de temps à trouver mes lunettes dans le noir. J’arrivai finalement à chanceler jusqu’à la rue bordant le parc où une voiture qui passait s’arrêta dans un grincement de freins. Mes deux jeunes mariés en sortirent en courant, horrifiés à la vue de ma condition physique. Ils m’emmenèrent aux urgences où je dus attendre plusieurs heures pendant qu’on s’occupait de cas plus graves, principalement des jeunes avec des blessures béantes provenant de balles perdues, ou d’assauts au couteau par des gangs ou d’autres incidents de la sorte. Comme me le fit prosaïquement remarquer un imposant infirmier, « C’est Vendredi soir, que voulez vous… »

La radio révéla une côte fracturée vers l’intérieur en contact direct avec le poumon. Les autres blessures et contusions étaient seulement superficielles. Le docteur hocha la tête: « Je ne peux rien faire pour votre côte cassée. Je peux seulement vous donner un analgésique. Si vous éprouvez soudainement une douleur perçante dans la poitrine accompagnée de difficultés respiratoires, c’est que la côte a percé le poumon. Appelez une ambulance immédiatement et on vous opérera d’urgence. »

Je demandai à voix douce: »Dans combien de temps pourrai-je reprendre le travail, docteur? » Étant masseur et acupuncteur à mon compte, je n’avais ni assurance ni argent de côté pour supporter une longue période d’invalidité. « Si tout va bien, la côte va reprendre sa place d’elle même d’ici deux semaines. Vous vous en rendrez compte car vous pourrez entendre distinctement un « clic » accompagné d’une insoutenable douleur ponctuelle. Après ça, il vous faudra à peu près quatre semaines pour être suffisamment rétabli avant de pouvoir recommencer à faire un travail léger. »

Une soudaine inspiration me fit répondre: »Merci, mais je pense que 20 jours seulement suffiront au lieu de six semaines. » Le docteur me regarda avec un mélange de compassion et de légère irritation: »Ne vous faites pas d’illusion, jeune homme. Je connais votre condition et la période de rétablissement pour ce genre de traumatisme est plutôt longue. Je répondis poliment: »J’apprécie votre aide et votre opinion docteur. Mais je me permets de vous faire remarquer respectueusement qu’il s’agit de mon corps et qu’il est mieux placé pour se connaître. »

De la Douleur mais pas de Souffrance

Je fus finalement ramené à la maison et aidé à me mettre au lit. Puis je m’installai dans une nouvelle routine. Il me fut impossible d’utiliser les muscles de la poitrine pendant les premiers jours, ce qui m’interdisait complètement de sortir du lit. Un voisin sympathique venait tous les matins pour m’aider à me lever et m’habiller. Après ça je me débrouillais tout seul.

Je n’avais pas acheté les analgésiques parce que je savais que ça irait. Non pas que je ne ressentis point de douleur. La douleur était ma compagne de tous les instants – en fait toute respiration profonde était très inconfortable alors que tousser, éternuer, parler à voix haute ou rire m’envoyait me rouler sous la douleur… mais en aucun cas il n’y avait de souffrance.

Je ne pouvais l’expliquer aux amis qui venaient me voir tant ils étaient absorbés dans leur commisération ou leur colère envers mes agresseurs. Malgré tous mes efforts pour les convaincre que je me sentais parfaitement en paix et que je n’avais ni colère ni ressentiment envers mes assaillants, ils rejetèrent ces remarques comme n’étant qu’une fuite typique chez les victimes en face des réalités.

Des amis bien intentionnés me parlèrent alors sérieusement des marques psychologiques et émotionnelles que me laisserait ce traumatisme et élaborèrent en détail le besoin vital qui était le mien de m’engager dans une psychothérapie et/ou de m’ enrôler dans un groupe de support de rescapés pour dépasser mes futures peurs du noir, des endroits déserts, de la violence et des noirs en général. Je fus également dûment sermonné sur la nécessité d’engager des poursuites si mes assaillants étaient arrêtés et de faire une demande d’assistance financière auprès de la Ville D’Oakland dans le cadre de son programme « Victimes de Crimes Violents ».

J’écoutai patiemment mes chers amis exprimant toutes leurs sincères inquiétudes, mais je leur dis clairement que je ne pouvais accepter aucun de leurs efforts de conditionnement. J’essayai de leur faire comprendre que je n’étais pas une victime mais un témoin détaché, que je n’avais pas de traumatisme psychologique, ni de colère, que j’étais toujours aussi aveugle qu’avant en ce qui concerne la couleur de la peau et que je n’avais aucun désir de compensation monétaire ou judiciaire. Je ne voulais que prier pour ces malheureux jeunes hommes qui cherchaient désespérément de l’argent pour acheter de la drogue et qui étaient forcés d’avoir recours à des extrémités pour survivre. Je me sentais et me sens toujours profondément affligé par un tel gaspillage de vie.

Les Leçons Apprises

J’étais en fait immensément reconnaissant et heureux pour cette chance de méditer, prier, me reposer et observer avec la plus grande admiration le travail intérieur de ce corps auto guérissant. Je savais qu’en 20 jours je serais suffisamment remis pour pouvoir utiliser mes outils professionnels, c’est à dire mes mains et la force de la partie supérieure de mon corps et retourner au travail. J’avais délibérément changé mes rendez vous avec mes clients et patients pour le vingt et unième jour après l’incident.

Après deux semaines, je me sentis prêt à reprendre une vie partiellement normale. Je passai les quelques jours suivants à m’entraîner pour me servir de mon corps avec le minimum d’effort de la partie supérieure tout en me déplaçant lentement autour de la table de massage, ou manipulant les membres des patients dans divers étirements, etc… en utilisant des courroies, roues, coussins et chaises chaque fois que possible.

J’avais appris, à la suite d’un autre accident où j’avais eu une fracture des deux poignets, que je pouvais faire des massages même avec un corps handicapé – je m’étais alors entraîné à utiliser mes avant-bras, coudes, pieds et jambes de façon créative. Je n’avais jamais perdu un client mais en avait au contraire gagné de nouveaux qui s’intéressaient à ma technique peu ordinaire. Comme on dit, la nécessité est la mère de l’invention.

Chaque instant de ma période de rétablissement se passait dans un état de paix profonde et d’admiration. Mes pensées revenaient sur le message que j’avais entendu: »…une expérience qui va changer le cours de ta vie » et je le comprenais de mieux en mieux.

Dix ans plus tard, je peux dire que les leçons apprises grâce à ce précieux incident continuent à se révéler. Voici celles que j’ai rassemblées parmi les plus importantes:

1) Les Épreuves nous Rendent Plus Forts

C’est un fait médicalement reconnu que les os fracturés, lorsqu’ils sont correctement remis en place, sont plus solides après s’être ressoudés qu’ils ne l’étaient auparavant. De même, envisagé sous le bon angle, chaque tour que la vie nous joue renforce notre détermination sur la voie spirituelle. Dieu ne nous donne que la quantité de problèmes à résoudre dans la vie qu’Il nous connaît capables de surmonter, et qui bénéficieront le mieux notre croissance intérieure. Ou comme le disait Paramahamsa Yoganandaji: « Les épreuves que l’on confronte dans la vie ne sont que l’ombre de la main de Dieu tendue pour nous bénir. »

Les difficultés, les obstacles, les problèmes sont le moteur du progrès spirituel. S’il n’y avait pas de problème dans la vie, il n’y aurait aucune possibilité de changement intérieur. Baba a cette expression bien connue: »Les problèmes ne sont pas pour les problèmes, les problèmes sont pour la réalisation de Dieu. L’erreur n’est pas pour l’erreur mais pour la réalisation de Dieu. »

Norman Vincent Peale a un point de vue intéressant sur le sujet. C’était un grand penseur et l’inventeur de l’attitude « pensez positivement ». Un jour, alors qu’il marchait dans la rue, il vit l’un de ses vieux amis s’avançant vers lui, avec un air complètement déprimé. Norman, cherchant toujours à améliorer la vie des gens, le salua avec un chaleureux « Bonjour cher ami, comment ça va? Pourquoi cette tête d’enterrement aujourd’hui? » Son ami répondit: »Norman, j’en ai vraiment marre de cette vie. Je me noie dans les problèmes. Problèmes financiers, problèmes de santé, problèmes sexuels, problèmes avec ma femme, j’ai des problèmes d’estomac et au travail ce n’est que problème après problème. Je suis complètement dégoutté de ce genre de vie. Tiens, si tu pouvais m’apprendre à me débarrasser de tout problème, je signerais immédiatement un chèque de trois mille dollars à l’œuvre de bienfaisance de ton choix. »

Norman s’arrêta pour réfléchir et finalement décida de relever le défi. Il dit à son ami: »Je ne peux pas t’apprendre ce là moi-même mais je connais un groupe de gens complètement libérés des problèmes. Si tu veux, on peut aller les voir. Peut-être que tu pourrais apprendre quelque chose d’eux. » Et son ami de répondre avec enthousiasme: »Allons-y maintenant. Je vais annuler tous mes rendez-vous. Est-ce que c’est loin? » Norman répondit : »Oh, c’est juste au coin, c’est le cimetière à côté de ma maison! » Comme vous voyez, Norman savait que les seules personnes sans problèmes sont les morts.

Norman Vincent Peale nous laissa aussi une merveilleuse cotation : »Si vous vous retrouvez un jour sans un seul problème, laissez tomber tout ce que vous faites, courez à votre voiture, allez chez vous aussi vite et aussi prudemment que possible, courez à votre chambre, fermez à clé derrière vous, agenouillez vous et priez Dieu: »Qu’est-ce qui se passe Seigneur, n’as Tu plus confiance en moi? Donne moi des problèmes! »

Nous ne voulons aimer Dieu qu’en nos propres termes, quand il est le Dieu gentil, le Dieu bon, le Dieu généreux. Mais nous sommes terrifiés par le Dieu mauvais, Celui qui nous donne des problèmes. Il faut réaliser que Dieu est au delà du bien et du mal et que pour le trouver il faut L’aimer sous tous ses aspects. Un grand sage Indien avait dit un jour: »Si vous ne pouvez pas voir Dieu en tout vous ne pouvez pas Le voir du tout. »

2) Nous Pouvons Choisir Notre Propre Réaction en face des Évènements

Bien que nous ne soyons pas forcément conscients des choix que nous avons faits au niveau de l’âme, nous avons toujours le choix de notre réaction consciente en face de circonstances variées. Je n’ai jamais accepté aucune des étiquettes que les gens bien intentionnés essayaient de coller sur moi: »victime », « pauvre », « malchanceux », « traumatisé », « sans défense », etc. Je me suis toujours considéré profondément béni et enrichi par cette expérience.

Il y a un livre merveilleux dont le titre est I Have Life: Allison’s Journey (Je vis : Le voyage d’Allison) qui replace ce processus dans une perspective très dramatique. C’est le récit autobiographique d’une jeune femme Sud-africaine qui fut enlevée par deux Satanistes, violée, puis sauvagement poignardée 35 fois, éviscérée, égorgée 12 fois… et laissée pour morte. Par la grâce de Dieu et un suprême effort de volonté elle refusa de se laisser glisser dans les bras douillets de la mort, et réussit littéralement à rassembler les morceaux mutilés de son corps et à ramper jusqu’à la route où elle fut finalement secourue. Pourtant le plus grand miracle ne fut pas sa survie physique mais son renouveau spirituel. Elle ne ressentit aucune colère envers ses agresseurs quoiqu’elle fut de toute évidence soulagée lorsqu’il furent arrêtés, jugés et condamnés à la prison à vie. Sa nouvelle vie était plus limitée physiquement, mais incomparablement plus riche, plus douce et en harmonie avec la volonté de Dieu. Elle devint une conférencière respectée pour ses qualités motivantes, apportant un espoir et un apaisement considérables à la nation Sud-africaine agitée des années quatre vingt dix.

Dans son livre elle écrit: »Bien que nous ne choisissions pas ce qui nous arrive, nous pouvons toujours choisir comment interpréter ce que ça signifie pour nous. » Et le dernier chapitre se conclue par la remarquable déclaration que si elle avait su à l’avance ce qui devait se passer en ce jour fatidique, elle aurait tout fait de la même façon. La renaissance spirituelle dans la joie infinie de Dieu vaut bien n’importe quel sacrifice.

L’ego veut toujours jouer la victime pour nous contrôler et il y réussit, parce que c’est si réconfortant « Pourquoi moi », « Pourquoi maintenant », « Pourquoi comme ça? », etc. Ce discours intérieur est des plus dangereux et il devrait être complètement éliminé en fixant l’attention sur Dieu dans la fontanelle, et non en restant attaché à la conscience corporelle et émotionnelle. Comme le faisait un jour remarquer Yoganandaji, nous somme nés lions cosmiques pour rugir notre invincible nature divine… mais au lieu de ça, nous avons décidé de bêler comme de petites brebis apeurées. Je vous en prie, restez donc très vigilants et ne laissez pas votre ego faire de vous une victime une fois de plus.

3) Le Souffle et la Santé

C’est grâce au souffle et rien d’autre que mon rétablissement fut si rapide et si parfait – physiquement, mentalement et émotionnellement. Je ne pris aucun médicament, ne reçus aucun traitement, ne participai à aucun cours de réhabilitation physique ou de thérapie mentale, et vu la nature de ma blessure, je ne pouvais pratiquer aucune partie de la technique du Kriya Yoga… sauf l’observation du souffle court et faible. Comme Dieu me forçait maintenant à respirer d’un souffle doux et superficiel, autant le faire consciemment, pensais-je. Je m’abandonnai donc joyeusement au processus et pratiquais jour après jour, avec le mouvement respiratoire le plus subtile possible, accompagné de la concentration sur les divins son, lumière et vibration simultanément.

Je recevais des réponses très précises de mon corps à chaque étape du processus de rétablissement. Par exemple, je sus quelques minutes à l’avance quand la côte allait se repositionner, et ne ressentis qu’une légère vague douloureuse sur le moment. Je sus à l’avance quel jour je pourrai me lever sans aide.

Tous les instants étaient saturés d’une lumière spéciale, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de mon corps. Je pouvais sentir la lumière intérieure recousant ensemble les os brisés, réparant les tissus, et réabsorbant les liquides excédentaires. Cette conscience me remplit d’admiration et d’une joie sans limite. Je savais maintenant que Dieu était à l’intérieur de moi.

4) C’est Parfois Bon d’Être Sourd

C’est bon d’être sourd, aveugle et muet devant la sagesse du monde, et d’être plus attentif à la sagesse de l’esprit qu’on appelle « intuition ». Je refusai dès le départ tous les pronostiques et prédictions sur mon rétablissement parce que j’étais très conscient que les gens ne pouvaient voir que mon enveloppe extérieure, un corps mal en point, et non pas la force de l’esprit alliée à un mental déterminé. En fait, nos meilleurs amis peuvent parfois nous donner les pires avis avec les plus nobles intentions. Voici une histoire qui illustre le point.

Une troupe de grenouilles se promenait dans la forêt. Par accident, deux grenouilles tombèrent dans un trou profond où elles restèrent un moment, assommées. Bientôt elles commencèrent à sauter, essayant de s’échapper du trou, mais tous leurs efforts restèrent infructueux – le trou était simplement trop profond, et elles ne purent atteindre le bord. Leurs camarades impuissantes observaient la triste scène d’en haut, et après un moment se mirent à crier à leurs pauvres amies: »O pauvres de vous, nous sommes si désolées de vous voir souffrir comme ça. Mais nous ne pouvons rien faire pour vous aider et vous ne pouvez vous en sortir par vous mêmes. Aussi, nous vous en prions, résignez vous à votre sort, et cessez cette lutte inutile. Ça nous fend le cœur de vous voir comme ça. » Un moment plus tard, l’une des grenouilles s’arrêta de sauter et abandonna la lutte. Après quelques minutes, elle gisait morte au fond du trou.

Mais l’autre grenouille continua à sauter et à sauter pendant une heure, puis pendant une autre heure. Ses amies là haut la priaient désespérément d’en finir et de se résigner au repos éternel, mais la petite grenouille têtue continua à sauter. Finalement, dans un effort suprême, elle fit un bon de géant et réussit de justesse à atteindre le bord du trou et à ramper vers son salut.

Toute la colonie de grenouilles coassait maintenant bruyamment d’excitation et de joie. L’une après l’autre elles demandèrent à la petite grenouille: »Comment as-tu pu ne jamais abandonner alors qu’on te criait et t’implorait d’arrêter de sauter? »

Et avec quelque difficulté la petite grenouille expliqua: »Voyez vous, je suis sourde. Alors je croyais que vous m’encouragiez. »

C’est bon d’écouter les avis de la famille, des amis, des experts, des fonctionnaires d’état ou des médias, en vue d’élargir notre perspective. Mais il est également important de réaliser qu’ils ne font que projeter, individuellement ou collectivement, leurs propres points de vue limités, et conseiller en fonction de ce qu’ils pensent être possible. Il y a toujours plus d’une façon d’envisager un problème, et de multiples solutions peuvent être trouvées par intuition. Cet état intuitif s’atteint par la pratique régulière et profonde de la méditation.

5) Il y a Toujours une Métaphore

L’enseignement le plus fondamental de Baba c’est que tout dans la vie est une métaphore d’une réalité plus subtile. Il suffit simplement de chercher un peu en dessous de la surface des choses d’un esprit calme, c’est à dire dans un état méditatif.

L’observation en profondeur de la nature d’une blessure ou d’une maladie particulières révèlera plusieurs niveaux de significations, couches après couches. Comme l’expliquent les textes sacrés de toutes les religions, le corps est une réflexion de l’univers entier. Un texte Tantrique, le Jnana Shankalini Tantra, affirme, brahmanda lakshanam sarvam dehamadhye vyavasthitah -« Tout ce qui est présent dans l’univers est également présent dans le corps. » Plus tard le Bouddha déclara: » Je vous dis qu’à l’intérieur du corps… vous pouvez trouver le monde, et l’origine du monde, et la fin du monde, et la voie… pour atteindre tous les buts. » Et plus récemment, le Seigneur Jésus affirma aussi bien dans l’évangile de Thomas que dans celui de Luc 17:21. « Le royaume de Dieu est à l’intérieur de vous. »

Voici quelques façons d’approcher en général la symbolique de la cage thoracique. Mais c’est à chacun d’en déduire ses propres conclusions sur la façon de l’appliquer à sa propre vie.

Cette cage thoracique est à la fois notre protection et notre asservissement: elle crée un espace pour le fonctionnement du cœur et des poumons en toute sécurité, mais de même que Jonas se trouva emprisonné dans les flancs de la baleine, notre amour (cœur) et souffle vital (poumons) sont contenus dans les limites étroites de notre petit soi, qui érige sa propre cage.

Finalement, et de façon encore plus significative, il faut noter que la clé de la symbolique des côtes repose dans leur flexibilité. La côte est le seul os du corps qui s’incurve à chaque souffle; son attache cartilagineuse au niveau du sternum lui permet de se courber sensiblement… C’est une indication divine qu’il ne nous est pas nécessaire de mourir physiquement pour atteindre la réalisation de Dieu. En fait, à chaque souffle nous pouvons « mourir » au monde trompeur des sens et renaître au monde de l’esprit, si l’on connaît l’art sacré du contrôle du souffle. Comme l’écrivait St Paul dans la première lettre aux Corinthiens 15:31, « Seigneur, chaque jour je meurs. »

6) S’aider Soi-même pour Aider Ceux qui Luttent dans leur Propre Obscurité

Quel que soit le problème ou la situation tragique dans laquelle vous vous retrouvez, vous avez toujours la liberté d’agir calmement. Personne ne peut vous dérober cette liberté – Il n’y a que vous qui puissiez vous en priver. Il suffit de se souvenir que Dieu respire à travers vous et de percevoir ce là au sommet de la tête. Et tandis que vous vous calmez et dirigez votre souffle à la fontanelle et vous abandonnez à Dieu, vous pouvez vous demander: »Comment puis-je m’aider moi- même maintenant ET en même temps aider les autres personnes concernées? »

Si quelqu’un agit violemment envers vous – verbalement, émotionnellement ou physiquement – vous pourriez essayer de vous mettre à sa place. Cette personne est peut-être confrontée à une tragédie dans sa vie. Il se peut qu’elle ne sache pas se comporter autrement. C’est peut-être la meilleure chose à faire dans sa misérable situation personnelle. Et tandis que la compassion envers elle se développe, tout à coup vous ne voyez plus la situation de la même façon. Cette personne n’est plus l’ennemi. Elle devient simplement un autre petit enfant pleurant dans la nuit, réagissant de manière excessive et faisant la seule chose qu’elle sait faire. Il n’y a pas de raison d’être affecté par ce là. Vous avez toujours le choix de votre propre réaction. Alors vous pouvez vraiment vous aider vous-même et aider les autres en même temps.

Ne perdez jamais de vue que toute personne, peu importe à quel point elle vous paraît mauvaise superficiellement, est également une étincelle de Dieu. Elle est aussi divine que n’importe quelle créature. C’est pourquoi, essayez toujours de vous adresser à l’étincelle divine en elle – verbalement, si possible, mais aussi et de façon plus importante au niveau de l’âme. Mentalement dirigez votre amour vers elle, agissez avec amour, même s’il faut faire usage d’amour rigide pour vous protéger vous-même au départ. Prenez toute mesure nécessaire pour adresser la situation, mais sans colère.

A court terme, une réaction pleine de colère de votre part peut avoir un effet, mais à long terme elle ne peut qu’engendrer une réaction négative dans le psychisme de l’autre personne, et nourrir davantage de ressentiment, d’esprit de vengeance, et un cycle de violence sans fin. L’amour seul peut avoir pour effet un changement permanent. L’âme ne peut répondre qu’à l’amour – pas aux menaces, à la violence ou à la colère. L’âme est Dieu. Vous pouvez emprisonner Dieu si vous le ligotez avec la corde de votre amour. C’est la seule façon d’aider les autres, de corriger les autres et de les éloigner de leurs mauvaises habitudes. Comme l’écrivait Abraham Lincoln: »Ne détruis-je pas mes ennemis quand j’en fais mes amis? »

7) L’Amour est le Vrai Courage

J’en suis arrivé à la conclusion que ce n’est pas la dureté mais la douceur et l’amour qui sont vraiment la force. La douceur de l’eau peut éroder la montagne la plus dure, et le souffle le plus doux peut surmonter les pires épreuves que la vie nous réserve. Je me rendis compte aussi après coup que la raison pour laquelle je m’en étais tiré avec une seule blessure (la côte fracturée) malgré la violence et l’intensité de l’attaque, était que mon corps était resté mou, souple et aimant pendant toute la durée de l’incident. Si je m’étais contracté par peur, colère ou une réaction instinctive de défense, j’aurais sans doute souffert des blessures bien plus sérieuses. Mahatma Gandhi, avec son air frêle et plein d’humilité, enseigna au monde ce que le mot courage signifie vraiment – amour inconditionnel avec constante attention tournée vers Dieu. Un jour, alors qu’il faisait un discours dans un village, un opposant furieux sauta sur l’estrade et saisit Gandhi à la gorge, essayant de l’étrangler jusqu’à ce que mort s’en suive. L’audience était trop choquée pour avoir eu le temps de réagir. Et que fit Gandhi? Rien. Pas un mot de protestation, pas un mouvement de peur dans son corps, pas une lueur de peine ou de ressentiment dans ses yeux. Son petit moi égocentrique était déjà mort depuis longtemps. Il n’y avait plus en lui que cet immense et invincible amour. Peu à peu l’homme desserra son étreinte et se mit à pleurer, terrassé par ce débordement d’amour qui le balayait dans un embrassement irrésistible.

Vous voyez, il faut être deux pour se battre. Un homme ne peut pas donner des coups de poings dans l’air. Dans le cas de Gandhi, c’est tout ce qu’il y avait – un souffle calme. L’amour. L’abandon et l’acceptation total. Il avait découvert en lui-même que l’amour conquiert tout et que, comme le Seigneur Bouddha l’avait annoncé il y a 2500 ans: »La haine n’est jamais détruite par la haine; la haine est détruite par l’amour. C’est une loi inaltérable. » Je vous en prie, essayez de pratiquer ce détachement intérieur en toutes circonstances. Le Kriya Yoga n’est pas quelque chose que vous faites dans votre salle de méditation pendant seulement une demi-heure par jour. Le Kriya est un outil de transformation de votre conscience, pour rendre votre vie et celle des autres plus divines.

Dans notre prochaine parution, nous aborderons le problème du mal et comment l’affronter pratiquement d’une façon spirituelle. Que Dieu vous bénisse tous. Tout est bien, tout est Dieu.

Retour au Sommaire

C’est entre nos mains


Un Exposé au Guru Purnima – Juillet 1999

Par Yogacharya Gonesh Baba

Un maître spirituel dit un jour que chacun d’entre nous possède un livre scellé qu’il garde avec lui toute sa vie. On ne le voit pas et on ne peut l’ouvrir qu’après sa mort. La réponse à ce qui est inscrit sur ses pages ne peut être trouvée dans le monde extérieur ou le monde matériel. En fait la réponse au mystère du livre est en soi. On trouve des excuses comme « Oui, mais si je pouvais…. (je vous laisse finir), ma méditation serait meilleure ». Ou bien « Si les conditions étaient différentes, si je pouvais passer davantage de temps à l’ashram, ou même vivre à l’ashram… » La solution ne consiste pas à s’habiller en blanc ou en orange. Dieu vous met là où vous êtes pour votre développement. La vitesse à laquelle vous réussissez sur la voie spirituelle ne dépend que de vous. « C’est entre vos mains » comme dirait Baba.

Les chefs de famille peuvent définitivement atteindre le summum de leur propre potentiel spirituel. Souvenez-vous que Babaji donna le Kriya Yoga à Lahiri Baba, un être humain ordinaire soumis aux challenges journaliers. Lahiri Baba les affrontait tous. Il avait cinq enfants! Pensez-vous qu’ils lui réservaient du temps pour méditer? Pensez-vous qu’ils s’arrêtaient de pleurer quand il essayait de méditer? Il allait au travail tous les jours comme employé de bureau. La question n’est pas d’avoir une position élevée. Malgré cela, pensez aux choses incroyables qu’il accomplit dans sa vie. Si vous lisez l’Autobiographie d’un Yogi, vous verrez que de nombreux acharyas (enseignants) du Kriya Yoga étaient chefs de famille. On pense souvent à Baba, Swami Satyananda ou Paramahamsa Yogananda. On oublie que Shriyukteswar et Shastri Mahasaya (qui devint Swami Kebalananda) avaient étés d’abord des chefs de famille et eurent à faire face à tout ce que tout le monde affronte dans sa vie de famille. La clé du succès est d’organiser votre vie et de comprendre ce qui est vraiment important. Il faut avoir un désir très fort de pratiquer et il faut planifier son temps en conséquence.

Le Problème de l’Elan

Le problème est que nous sommes tous emportés par notre élan: l’élan Karmique si l’on peut dire. Tout le monde est poussé en avant par cette force, et nous sommes profondément impliqués dans les évènements du monde. Pour couper cet élan continu, il faut avoir le désir de changer. C’est précisément ce qu’est la vie spirituelle: un désir de nous changer réellement nous-mêmes. Nous sommes tellement habitués à acquérir des choses, par exemple à acquérir des informations dans le cadre de notre travail, de notre profession, à aller apprendre des choses nouvelles, à en comprendre d’autres et à accumuler encore plus d’informations. La vie spirituelle n’a rien à voir avec ça. C’est exactement le contraire. Pour être spirituel, vous n’avez pas à essayer d’être quelque chose. Tant que vous pensez à la façon dont vous êtes perçus par les autres ou si les autres vous trouvent spirituels, vous êtes loin du but. Un grand maître dit un jour: « Lorsque vous pensez à vous-même, vous êtes séparés de Dieu. Lorsque vous pensez à vous-même, vous L’excluez. »

Notre plus gros problème, c’est nous-mêmes. Comme le dit Baba: « Vous êtes votre propre ami, vous êtes votre propre ennemi. » Nous nous soucions constamment de nous-mêmes, de notre allure, de ce qui pourrait nous arriver, de ce qu’on devrait faire. C’est un poids énorme. La vie spirituelle n’a rien à voir avec ça. La question n’est en aucun cas de nous soucier de notre position, de faire des projets quelconques. Jésus disait: « Bénis soient les pauvres d’esprit. » Il s’agit de pauvreté spirituelle, non pas matérielle. Lorsque vous émergez d’une méditation profonde, que désirez-vous? Rien! Vous n’avez pas de désir, même momentané. Vous êtes satisfait. Vous ne voulez rien. Cet état ou l’on atteint le contentement complet en Dieu conduit à la libération et c’est à la portée de votre main, maintenant. Tel est l’énorme pouvoir qui repose dans la pratique du Kriya Yoga.

Développer une Pratique Régulière

Tous ceux que je connais qui pratiquent réellement le Kriya Yoga ont transformé leur vie. Il faut organiser votre temps pour pratiquer correctement parce que vous trouverez toujours des raisons pour ne pas le faire. L’énergie Rajasique vous poussera à penser qu’il faut vous lever et planifier votre journée ou vous occuper de questions urgentes. L’énergie Tamasique vous rendra inerte, comme si vous n’aviez pas envie de méditer et qu’il serait plus confortable de s’allonger et lire un livre. Il faut surmonter ces tendances par la pratique journalière du Kriya. Baba dit de pratiquer chaque jour, régulièrement, sincèrement. C’est à dire de le faire tous les jours et créer une routine à laquelle vous pourrez vous raccrocher. Essayez le matin quand vous vous levez, et aussi le soir si vous pouvez.

Il est important de se souvenir que même guidés par Baba et les swamis vous devez mettre en place votre propre système. Vous construisez quelque chose qui est très délicat. Si un jour vous réussissez quelque chose au cours de votre méditation, jurez de faire tout votre possible pour réussir de nouveau. Si vous pouvez le faire deux fois par jour, faites-le. Le profit potentiel est énorme, mais il faut faire le pas vous-mêmes. Baba dit que c’est entre vos mains, à votre bon vouloir. Je suis trop embarrassé pour vous raconter les excuses qui ont germé dans mon esprit pour ne pas méditer! Il faut être prêt à tout. Vous verrez que plus vous pratiquez, plus ça devient facile. Observez Baba. Observez-le vraiment quand il respire et vous apprendrez.

Baba a une destinée si belle. C’est vraiment extraordinaire. Je dis aux gens que Baba est au moins égal aux autres gourous de la lignée du Kriya Yoga. Baba me raconta qu’un jour il se glissa dans le temple privé de ses parents et les regarda en train de prier. Il vit une lumière qui allait de ses parents vers les déités puis des déités vers ses parents. Baba m’a convaincu qu’il a atteint son très haut niveau spirituel par la pratique régulière et sincère du Kriya Yoga. Nous pouvons tous le faire. Il faut s’asseoir cérémonieusement et pratiquer les techniques, et savoir que la raison de votre pratique est d’essayer de rester dans cet état méditatif. Baba peut y rester tout le temps.

Baba m’a dit qu’avec le corps physique viennent toutes les tendances de la vie. Tout le monde a les mêmes tendances, bonnes et mauvaises. Mais en pratiquant le Kriya Yoga, Baba est libéré de tout. C’est très simple mais très difficile à faire. Chacun doit trouver comment intégrer cela dans sa vie de tous les jours le mieux possible. Plus vous pratiquez, plus vous serez capables de prendre votre respiration et sentir cette lourdeur au sommet de la tête dont Baba parle tout le temps.

Supposons que vous ayez une expérience pendant votre méditation, une expérience vraiment divine. Dès que vous en retombez, vous vous en écartez. Vous redescendez vers l’intellect, et immédiatement vous essayez de la formuler, vous cherchez comment la formuler pour vous-mêmes ou pour les autres. C’est le moment de remonter immédiatement. Lorsque vous avez une expérience pendant votre méditation essayez de résister à la tentation de la décrire. Essayer de retourner à la méditation. Je dois avouer que les seuls moments où j’ai jamais fait de progrès sont ceux où, après une bonne méditation, je m’inclinai, priai Dieu et décidai de pratiquer encore. C’est alors que j’ai fait mes vraies découvertes en méditation. Donc, faites-en l’effort.

Le Gourou est le Mystère Divin

C’est très difficile de comprendre ce qu’est un gourou. Ce n’est pas évident. Tout le monde a lu des livres au sujet des gourous, et nous avons tous nos petites idées sur le sujet. Mais à moins d’avoir rencontré un vrai gourou, on ne peut pas savoir, on ne peut pas comprendre ce que fait un Satguru. La plupart d’entre vous, sinon tous, ont lu l’Autobiographie d’un Yogi . Lorsque Paramahamsa Yogananda publia ce livre, des milliers de gens vinrent à Mont Washington et le centre fut surnommé « le tourniquet ». Les gens avaient leur idée personnelle de ce qu’un gourou devait faire, comment il devait parler, ce qu’il devait dire. C’était la même chose avec Shriyukteswar: les gens venaient et avaient généralement leurs idées préconçues. Mais si vous pouvez vous dégager de ces idées préconçues de ce qu’est un gourou, vous pouvez alors cultiver votre relation avec Baba dans votre cœur.

Baba est l’incarnation du pouvoir divin qui fait évoluer tous les gens du monde entier. Il en est l’incarnation physique. Il s’agit d’un pouvoir sans forme et vous ne pouvez par conséquent pas le voir. Vous ne pouvez pas voir Dieu. Il est la chose essentielle et on ne peut pas le voir, on ne peut pas saisir Dieu par nos facultés mentales, mais Baba est son agent vivant. Il est ce pouvoir de Dieu qui a pris forme humaine, ce pouvoir évolutionnaire, ce pouvoir de faire évoluer les gens spirituellement. Pour bénéficier de sa présence, vous devez être libéré de vos idées et vous approcher de Baba avec un cœur ouvert et un dévouement réel. Alors seulement il peut se dévouer pour vous. Il ne peut vous aider que si vous ne le remettez pas en question, que si vous ne le critiquez pas. Vous n’avez aucune idée de ce qu’il fait si vous jugez superficiellement. Le travail de Baba est la meilleure chose imaginable car il aide vraiment les gens.

Ceux qui l’ont rencontré connaissent son amour. Vous ne pouvez imaginer son amour ni ce qu’il est capable de faire pour un disciple. Mais les gens voient Baba faire des choses qui sont difficiles à comprendre. Ce n’est pas à nous de comprendre. Il y avait une disciple très douce et aimable, une mère très belle qui souffrait depuis longtemps parce que son mari l’avait quittée. Elle souffrait depuis des années. Devant un groupe de gens, Baba se tourna vers elle et fit une remarque cinglante à propos des maris qui quittent leurs femmes. Elle quitta la pièce stupéfaite. Elle dit qu’elle pouvait à peine marcher tant elle avait mal. Elle pouvait à peine penser; elle dût s’asseoir car la tête lui tournait. Elle me dit que c’était comme si quelqu’un avait pris un poignard chauffé au rouge et lui avait plongé dans le cœur. Mais elle dit qu’à partir de ce jour, la pensée de son mari la quitta et ne lui traversa plus jamais l’esprit. La souffrance avait disparu. En une seule phrase, Baba avait cautérisé la plaie suppurante qu’elle portait en elle. Quelqu’un qui n’aurait vu que cette scène n’aurait pu y discerner qu’une remarque blessante et beaucoup de souffrance causée à une autre personne. Il n’aurait pas vu la réalité de ce que le gourou avait fait.

Ce qu’il y a de vraiment beau chez un gourou c’est qu’il est capable de donner à chaque disciple exactement ce dont il a besoin pour son évolution. Ça peut prendre la forme du plus aimable, du plus affectueux, du plus paternel amour imaginable, ou se manifester sous forme d’un choc violent, ou encore d’une indifférence totale. Si vous avez un plan en tête lorsque vous allez voir Baba, même si vous êtes un disciple depuis plusieurs dizaines d’années, il va simplement refléter votre plan. Il va vous renvoyer son image, il sera forcé d’être d’accord avec vous et il va vous laisser faire ce que vous croyez faire partie de votre chemin spirituel. Ceux qui ont côtoyé Baba ont pu l’observer de façon répétitive.

Préparez Votre Terrain

Encore une fois, vous devriez cultiver votre relation avec Baba. Baba travaille pour nous constamment. Nous dormons la nuit et Baba est dans son lit, mais on ne peut pas dire qu’il dort. Il a peut-être les yeux fermés, mais il fait beaucoup de choses en même temps. Encore une fois, il ne vous semble peut-être pas possible d’avoir une audience avec Baba mais vous devriez essayer malgré tout. Si vous n’êtes pas prêts, ce n’est pas un problème. Mais vous devriez essayer de vous préparer. Plus vous travaillez votre terrain, plus Baba peut vous aider. Il peut vous faire progresser. C’est vraiment une question de réceptivité. Ce n’est pas simplement mental. Lorsque votre cœur et votre esprit s’ouvrent vous pouvez sentir que vous vous purifiez pour le recevoir. C’est assez difficile parce que pour vraiment apprécier Baba il faut en partie l’avoir compris et paradoxalement pour le comprendre il faut l’apprécier. Pour essayer de creuser la question, il faut avoir foi en Dieu et dans le fait qu’il y a là, dans cette pièce, une expression vivante de Dieu, une forme vivante de Dieu présente pour vous faire évoluer. Si vous avez ce genre de foi, Baba peut vous aider.

D’un autre côté, Baba dit que l’aide la plus efficace vient de soi-même. Il faut que vous pratiquiez les techniques. Vous devez changer et être prêts à contrôler votre vie. Vous devez être capables de faire des sacrifices. Par exemple, il fut un temps où j’aimais lire tout ce qui se rapportait à l’histoire. Je ne sais pas pourquoi, mais j’aimais vraiment ça. Marc Aurèle disait qu’il ne s’agissait que « de mots sans signification », mais c’était malgré tout un de mes passe-temps favoris. Lorsque je reçus l’initiation, je savais que j’allais devoir l’abandonner parce que c’était une perte de temps. Il n’y a que 24 heures dans une journée. J’avais pris conscience que c’était une perte de temps car j’avais fait un rêve à ce sujet. Il y a tant de distractions inutiles dans la vie. Il faut découvrir où elles se cachent. C’est une chose qu’il faut affronter. Il faut organiser son temps pour pouvoir méditer et réaliser qu’il va falloir changer vos habitudes. Je faisais un tas de choses, mais maintenant que j’ai compris ce qu’est la méditation, je ne les fais plus. La méditation est trop belle.

Cultivez votre vie spirituelle le mieux possible. Quelle que soit votre religion, pratiquez là de tout votre cœur. Faites de votre mieux pour être une inspiration pour vous-même. Yogananda disait que chaque minute de la journée compte, non pas les années de pratique spirituelle, mais les minutes. Donc, quel que soit votre travail, il faut apprendre à s’arrêter de temps en temps pendant la journée pour créer un climat de méditation. Baba dit qu’un des meilleurs moments pour méditer est celui des repas. Ainsi Baba ne mange pas sans pratiquer le Kriya. Il demeure tout le temps à la fontanelle et il observe la lumière même quand il est en train de mâcher. Il voit la lumière dans sa nourriture. Vous pouvez tous en faire autant. Avec un peu de pratique, vous pouvez le faire. Baba dit que lorsque vous vous arrêtez au travail pour une pause, vous devriez ressentir la vibration à travers tout votre corps. A cet instant, vous êtes transformés. C’est entre vos mains.

Je vais vous raconter une courte histoire que Baba aime raconter. Vous l’avez peut-être déjà entendue. C’est l’histoire du chat et du renard. Un chat de gouttière tigré se promène à travers les bois et il rencontre un renard, l’animal de loin le plus malin dans le royaume. Le chat demande au renard comment il se débrouille sur cette terre. Le renard regarde le chat de haut en bas avec dédain et dit: « Connais-tu toutes les ruses utiles dans la vie? » Le chat tigré répond: « Je n’en connais qu’une. Si je suis en danger, je grimpe à un arbre. » Le renard répond: « Je connais une centaine de ruses et j’ai des astuces plein mon sac. » Comme il parlait encore, un chasseur arrive avec ses cinq chiens. Le chat grimpe immédiatement au sommet d’un arbre, en sécurité. Mais avant qu’il n’ait le temps de décider de la marche à suivre, les cinq chiens s’emparent du renard. Le chat lui crie du haut de l’arbre:  » Ouvre ton sac Monsieur renard, ouvre ton sac! » Mais il était trop tard. Nous connaissons tous des gens comme ça et nous pouvons tirer des leçons de cette histoire.

Par exemple, je connais des gens qui ont réussi dans la littérature spirituelle et qui se font beaucoup d’argent en donnant des conférences et en se produisant partout. Ils donnent l’impression d’être spirituellement évolués, mais en fait ils sont pris à leur propre piège. Ils sont complètement coincés dans le monde et ne s’en rendent même pas compte! C’est un des tours que la vie nous joue. Elle nous tient solidement. Nos cinq sens sont les cinq chiens, tout le temps en train de nous mordiller les talons. Le Kriya Yoga nous aide à grimper au sommet de l’arbre (la fontanelle) et d’y demeurer en paix. La pratique journalière nous rendra capable d’atteindre nos buts spirituels, mais il faut organiser notre temps pour cela. Nous avons le choix et n’oublions pas que l’affaire est entre nos mains.

Retour au Sommaire

La Bhagavad Gita

Interprétation métaphorique par Paramahamsa Hariharananda

Suite du numéro précédent, extrait du livre « La Baghavad Gita à la Lumière du Kriya Yoga », Volume 3, par Paramahamsa Hariharananda.

Résumé du Chapitre 15

La Mundaka Upanishad (3:1:1), l’une des plus importantes Upanishads, déclare: dva suparna sayuja sakhaya samanam vriksham parishasvajate… « Deux oiseaux vivent dans un arbre et ils s’embrassent. » Cet arbre est l’arbre du corps avec les racines en haut et le tronc s’étalant vers le bas. C’est le corps physique. Ce corps est périssable. Deux oiseaux vivent à l’intérieur de la structure du corps périssable: l’un est l’âme (akshara) et l’autre est le Soi suprême (purushottam). Ces deux oiseaux s’appellent aussi jivatma et paramatma. Ce verset est le fondement de ce chapitre.

Au Chapitre 14, le Seigneur décrit le jeu de maya avec ses trois qualités et comment leur agitation affecte la vie de chaque personne. Mais ceux qui veulent atteindre l’état de perfection doivent dépasser les trois qualités de la nature.

Chaque chapitre de la Baghavad Gita est la suite du précédent. Chaque chapitre est un nouveau pas qui nous mène au-delà du précédent. Pour atteindre l’état de perfection, nishanga (arrêt complet de toute activité – l’état sans pouls et sans souffle), il faut utiliser l’arme d’asanga (détachement), tel que le décrit le Verset 3.

Le détachement s’obtient grâce au discernement. Le discernement est la qualité de différenciation entre le bien et le mal. Dans un arbre, certaines branches vont vers le haut, d’autres vers le bas; de même, dans chaque être humain il y a de bonnes et de mauvaises qualités, un mélange d’opposés comme le riz et la pierre. Avec le pouvoir de différenciation (discernement), on atteindra le détachement (asanga). Pour ce détachement et ce discernement, on a besoin d’être constamment en compagnie du sage, ou en d’autres termes, du Maître réalisé, des Saintes Ecritures, qui sont la bonne compagnie d’une personne ou sa satsanga.

Si l’on évolue de l’animalité à la rationalité et ensuite de la rationalité à la divinité, on avancera rapidement sur la voie de la perfection.

Dans ce chapitre, l’une des déclarations les plus importantes du Seigneur est mamaivamsha jiva: « Le soi individuel est une partie et une parcelle du Soi suprême. » Il n’y a pas de différence entre les deux. C’est l’unité du Soi dans la multiplicité de la création. Celui qui perçoit constamment cette unité atteint la libération.

L’homme est guidé par le destin. Le destin n’est rien d’autre que le bilan accumulé des activités antérieures. L’homme n’est pas esclave de son sort ou de son destin. Il est celui qui crée aussi bien que celui qui détruit son propre destin. L’homme, par son effort sincère, peut changer tous les effets négatifs d’actions passées et surmonter touts les tests et tribulations de la vie humaine. Pour ce faire, il doit utiliser le potentiel de rationalité et de divinité qu’il a reçu de Dieu. Tout individu rationnel devrait essayer d’aller à la cause de la création, à la racine, à la graine et même à l’état d’avant la création.

La spiritualité n’est pas la parole des Ecritures ni l’analyse qu’en font les intellectuels mais plutôt l’expérience interne et la réalisation que les vrais chercheurs atteignent sous la direction constante d’un Maître réalisé. Dieu est la cause de tout. Il est la source de toute énergie, non seulement chez les gens, mais aussi dans les étoiles, les planètes, le soleil et la lune, les plantes et les lianes, les oiseaux et les animaux, aussi insignifiants soient-ils.

« Je suis le feu, le feu suprême présent partout comme source de vie. Je suis le Seigneur omniscient présent dans la caverne du crâne de chaque personne. Je suis la cause de l’illusion et de l’illumination, de l’obscurité et de la lumière. Celui qui Me suis atteint la libération. Celui qui M’oublie rôde et marche à tâtons dans le noir, il s’égare. » C’est ce que déclare le Seigneur Lui-Même.

La révélation c’est la réalisation. Dieu révèle Sa gloire à Son adepte. Dans ce chapitre Dieu révèle Sa gloire: Il est le Père Suprême et Tout-Puissant qui supporte l’univers tout entier.

Dieu est celui qui connaît et qui peut être connu; Dieu déclare aussi indirectement qu’Il est toujours aux côtés du chercheur sous la forme du maître réalisé (Voir la Baghavad Gita 15:15). « Je suis celui qui peut être connu comme il est écrit dans les Védas. Je révèle la signification des Ecritures (vedanta). Je suis l’auteur de toutes les Ecritures. » Et aussi: « Je suis la voie, Je suis le but et Je suis la vérité. »

« Je suis le corps périssable, je suis l’âme impérissable. Je suis aussi au-delà du périssable et de l’impérissable. Je suis le Père Suprême et Tout-Puissant qu’on appelle purushottama. » Chaque personne en tant qu’âme est purusha. Mais tout purusha doit atteindre l’état de purushottama grâce à la méditation profonde et en suivant fidèlement le Maître réalisé. Alors le disciple sentira constamment qu’il a une forme et qu’il est à la fois au-delà de la forme et du sans forme.

« On me donne généralement le nom de purushottama. Je suis dans chaque forme humaine. Je suis dans la forme universelle. Mais je suis la forme sans forme. Je m’incarne. Je suis au-delà de l’incarnation. »

Cette doctrine de purushottama est extrêmement secrète. C’est une Ecriture guhya tama. Guhya est le secret caché dans chaque être humain.

Si quelqu’un pratique une technique de méditation telle que le Kriya Yoga, enseignée par un Maître réalisé, et suit à la lettre les instructions telles qu’elles sont enseignées dans la Baghavad Gita, alors il vivra une vie sans faute. Il sera vraiment sage et réalisé. Il atteindra la conscience constante de Dieu et la libération.

Retour au Sommaire

Le témoin silencieux

J’ai demandé une fois à un fruit
D’où tires-tu ta couleur,
Ton goût, ton odeur ?
Je ne sais pas,
Demande à la branche,
Répondit le fruit.
J’ai demandé à la branche.
D’où tires-tu le fruit,
Les fleurs et les feuilles ?
Je ne sais pas,
Demande à l’arbre,
Répondit la branche.
Je vins à l’arbre.
En posant la question :
D’où tires-tu le fruit,
Les branches, les feuilles,
les fleurs et les fruits ?
Je ne sais pas,
Demande aux racines,
Répondit l’arbre.
J’ai demandé aux racines.
D’où tirez-vous cet arbre,
Les branches, les feuilles,
les fleurs et les fruits ?
Nous ne savons,
Demande au sol,
Répondirent les racines.
J’ai demandé au sol.
D’où tires-tu toutes ces choses ?
Je ne sais pas,
Ce n’est pas moi qui l’ai donné,
C’est l’arbre qui l’a pris,
Répondit le sol.
Je retournai vers l’arbre,
Répétai la réponse donnée par le sol.
L’arbre chuchota :
Je ne sais pas
Qui m’a fait ?
Qui a fait mes branches ?
Qui a fait les feuilles,
Les fleurs et les fruits ?
Je suis le témoin silencieux,
Tout se fait à travers moi,
Je n’ai aucune liberté,
Je n’ai aucun libre arbitre,
Ma volonté est celle de quelqu’un,
Je ne suis pas mien,
J’appartiens à quelqu’un.
Je suis le témoin silencieux,
Je n’ai rien à faire.
J’en suis revenu à moi-même,
Me demandant :
Comment peux-tu avoir une liberté ?
Il n’y avait pas de moi-même pour répondre.
Il n’y avait que silence.
Je suis toujours ce témoin,
Uniquement je suis,
Uniquement je…..une âme bénie.

Ashram de Miami, 29 novembre 2005

Retour au Sommaire