Réalisation Divine vol 10.1

Baba Hariharananda
Baba Hariharananda

La Nuit Sombre de L’âme

Mysticisme Catholique à la lumière du Kriya Yoga par Teresa L. Norman

« Le Soi ne peut être vu par l’œil ni reconnu par le mental ou les autres sens. Il ne peut être réalisé par la pénitence ou le travail. Il n’est pas révélé par l’étude des Védas ni par l’intellect ou l’apprentissage. Il ne peut pas non plus être réalisé par celui qui est dénué de force morale ou a peur du sacrifice. C’est seulement lorsque la nature d’une personne a été purifiée par la lumière de la Connaissance que le Soi se révèle dans toute sa gloire en méditation. Cette personne se fond dans la conscience de Brahman et est établie dans le Soi. » Paramahamsa Hariharananada, « Kriya Yoga »

« La nuit sombre est un afflux de Dieu dans l’âme qui la purge de ses ignorances et de ses imperfections habituelles, naturelles et spirituelles, et est appelée par les contemplatifs la contemplation insufflée ou la théologie mystique. C’est là que Dieu enseigne secrètement l’âme et l’instruit dans la perfection de l’amour, sans qu’elle ait à faire quoique ce soit ou qu’elle comprenne la nature de cette contemplation insufflée. » St Jean De La Croix, « La Nuit Sombre de l’Âme ».

Dans ces passages, notre bien aimé Baba Hariharananda et St Jean exposent le bel enseignement selon lequel ce n’est pas par compréhension ou démarche intellectuelle ou par une action quelconque que l’on atteint la conscience divine, mais bien plutôt par la méditation que les mystiques catholiques appellent contemplation. Beaucoup supposent que la « nuit sombre de l’âme » à laquelle se réfèrent St Jean et d’autres mystiques catholiques est une période de désespoir ou de sentiment d’abandon de Dieu, une période où l’on ne trouve aucune consolation dans la prière ou les rites catholiques appelés sacrements. Ceci est très certainement un des aspects de l’expérience, mais la vérité plus profonde décrite par St Jean et sa contemporaine Thérèse d’Avilla est que la nuit sombre est une période de « prière du silence » ou méditation.

Il n’y a pas d’enseignement formel de la méditation dans la tradition catholique. La plupart des mystiques catholiques, sinon tous, y sont arrivés à travers leur propre pratique spirituelle personnelle ou étaient en contact avec des maîtres en dehors de l’église. St Jean de la Croix et St Thérèse d’Avilla ont développé leur pratique de la méditation lorsque leurs anciens rites dévotionnels ne semblaient plus porter de fruit. Même lorsqu’ils expérimentaient des plateaux spirituels, qu’ils appelaient aridités, ils continuèrent à progresser à travers ces périodes avec foi, laissant Dieu accomplir cette transformation en silence. St Jean conseillait à ceux qui avaient peur de ne pas faire de progrès spirituel de continuer à pratiquer: « Permets à l’âme de rester en paix
et tranquille…bien qu’il puisse paraître clair qu’on ne fait rien et qu’on est en train de perdre son temps…ce que l’on doit faire c’est simplement de laisser l’âme libre et dégagée et oublieuse de toute connaissance et pensée, ne s’inquiétant pas dans cet état de ce à quoi on va penser, mais se contentant simplement d’une paisible et aimante attention envers Dieu. »

Le parallèle entre les expériences des mystiques catholiques et les expériences yogiques de la lumière, de la vibration et du son divins et finalement l’atteinte de l’état sans souffle est remarquable. Voici quelques extraits du guide de vie mystique intitulé « Château Intérieur », écrit par St. Thérèse: « Ma tête résonne comme si elle était pleine de rivières débordantes, puis comme si toute l’eau de ces rivières cascadait soudainement vers le bas; et une foule de petits oiseaux semble siffler, non pas dans les oreilles, mais sur le haut de la tête où l’on dit que se trouve la partie supérieure de l’âme; c’est du moins depuis longtemps mon avis car l’esprit semble se déplacer vers le haut avec une grande rapidité… Pour en revenir à ce que je disais…Car lorsqu’il a l’intention de s’unir à cette âme, elle en perd le souffle, avec comme résultat que, quoique ses autres sens restent parfois actifs un peu plus longtemps, elle ne peut pas parler… quand cet état de suspension disparaît un peu, le corps semble revenir partiellement à lui même, et réanime le souffle, mais seulement pour mourir encore une fois, et ce faisant donner une vie plus complète à l’âme. »

La nuit sombre était ce moment où l’âme se trouvait libérée des désirs incessants et sans fin, même des désirs considérés « bons ». Cette nuit sombre fut ressentie tout particulièrement par ceux qui avaient expérimenté la béatitude, l’extase et les ravissements. « Et je suis moi-même vraiment étonnée lorsque j’observe que, en atteignant cet état, l’âme n’a plus de ravissements », remarque St Thérèse, « Lorsqu’on voit une image pieuse ou qu’on écoute un sermon, c’est presque comme si l’on n’avait rien entendu du tout, et la même chose est vraie aussi de la musique. »

Pourquoi faut-il transcender les bons désirs ou les pratiques pieuses? La prière est naturellement bonne, mais c’est toujours un processus intellectuel. Le ravissement est une sensation extatique d’union mais la présence de Dieu y est toujours perçue par les sens, à travers de fortes sensations. Le désir d’être uni à Dieu est l’aspiration la plus haute, mais c’est toujours un désir. St Jean dit: »Le plaisir des sens et le désir, même s’ils ont pour but la spiritualité, obscurcissent et obstruent l’esprit. » La réalisation de Dieu est atteinte par ceux qui performent l’ultime acte d’humilité: l’abandon de toute action, intellect, ego, émotion et désir, y compris le désir de la réalisation de Dieu, aux pieds du Seigneur en méditation. Tout cela doit être purgé avant de pouvoir réellement devenir la présence de Dieu et connaître Dieu purement. St. Thérèse dit que cette connaissance pure est acquise par ceux qui s’y préparent et est un acte de grâce: « … les paroles du Seigneur sont comme des actes gravés en nous qui produisent ainsi nécessairement leur effet sur ceux qui étaient déjà prêts à se débarrasser de tout ce qui est corporel pour laisser l’âme dans un état de pure spiritualité de telle sorte qu’elle peut se joindre avec l’Esprit Non-Créé dans cette union céleste. Car il est tout à fait certain que, lorsqu’on se vide de tout ce qui est créature et qu’on s’en débarrasse pour l’amour de Dieu, ce même Seigneur remplit notre âme de Lui-même.”

Les mystiques catholiques apprirent en silence à devenir un réceptacle de la présence réelle de Dieu dans leur corps, en cette vie même. Avant de devenir la présence de Dieu, on doit entreprendre le processus par lequel on est libérés de l’idée que nous sommes les auteurs de nos actions, libérés de notre nature inférieure ou sensuelle et purgés de nos concepts intellectuels de Dieu. Comment? Le processus tel que nous l’avons appris du Kriya Yoga et de toutes voies spirituelles authentiques peut s’expliquer simplement: méditer, observer le souffle et abandonner tout ce qui n’est pas Dieu. Lors d’une récente retraite au Colorado, quelqu’un demanda à notre bien aimé Paramahamsa Prajnananda comment savoir ce qu’on doit abandonner. Il répondit de continuer à méditer et que cela nous serait révélé. La persévérance régulière dans cette pratique est comme l’eau qui coule dans un bassin: avec le temps tout le reste est éliminé.

En pratiquant la méditation, on met de côté cette façon spirituelle enfantine de se comporter avec Dieu comme une figure parentale perchée quelque part dans les cieux, nous accordant nos désirs ou punissant nos erreurs. Lorsqu’on atteint la maturité spirituelle, on se reconnaît comme étant la présence de Dieu. Il n’y a plus de dualité ni de séparation. St. Thérèse dit de cette union: « L’âme demeure tout le temps dans ce centre avec son Dieu… Comme la pluie qui tombe des cieux dans une rivière ou une source; il n’y a là que de l’eau. »

Le jour du Guru Purnima 1999, notre bien aimé Baba Hariharananda adressa ce message à ceux qui s’étaient rassemblés pour la méditation: « Je suis Hariharananda. Vous êtes Hariharananada. Que chacun de vos souffles soient votre Guru Purnima. De toute éternité vous avez toujours étés Hariharananada. Pour toute éternité vous serez toujours Hariharananada. Restez immobiles et sachez que vous êtes Dieu. »

Les paroles des grands maîtres sont remarquablement simples, remarquablement semblables. Après la réalisation, il n’y a la plus rien d’autre que Dieu.

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La Bhagavad Gita

Interprétation Métaphorique de Paramahamsa Hariharananda. Suite du numéro précédent, extrait de la Bhagavad Gita à la lumière du Kriya Yoga – Livre 3 par Paramahamsa Hariharananda.

Chapitre 15, Verset 19

Yo mam evam Asammidho
janati purushottamam
sa sarvavid bhajati mam
sarva bhavena bharata

Traduction

O Bharata (Arjuna)! Celui qui, ainsi exempt d’erreur, Me connaît comme étant La Suprême Personne, sait tout et m’adore constamment de tout son être.

Interprétation Métaphorique

Ici le Seigneur adresse Arjuna sous le nom de Bharata, c’est à dire celui qui est complètement absorbé dans la conscience cosmique, dans l’état de sagesse, dans l’illumination. Ceux qui ont le plus profond désir d’être libérés de la force trompeuse de la nature doivent venir au contact du maître réalisé et le suivre. En pratiquant la technique, ils peuvent entrer en contact avec l’âme impérissable qui est le Soi intérieur résidant en permanence dans le corps et demeurant compassionément détaché.

Dans chaque corps humain, il y a trois corps:

  1. Le corps périssable qui change depuis la petite enfance. Par toute activité du corps périssable (ham) on peut connaître l’âme impérissable (sa).
  2. L’âme impérissable est l’akshara purusha, le corps de la connaissance qui sait tout.
  3. Purushottam, le Père Suprême et Tout-Puissant, est au delà du périssable et de l’impérissable et leur est supérieur. Il demeure dans tout l’univers. Il est le tout-dans-tout de l’univers, constamment dans le corps périssable aussi bien que dans l’impérissable. Il est la contrepartie invisible de chaque être humain. Celui qui Le connaît par examen attentif, qui n’a aucun doute, et qui Le recherche calmement Le réalisera dans chaque souffle.

Quiconque pratique les techniques plus avancées du Kriya et Le réalise sera omniscient et aimé de tout le monde comme l’était Shri Lahiri Baba. Il restera dans le monde matériel mais percevra l’âme impérissable dans tout activité. Il percevra les activités de A, U et M. Celui qui L’observe dans chaque souffle sera constamment alerte et atteindra la Divinité et l’état de samadhi. Celui qui perçoit Dieu dans chaque souffle, dans chaque activité, dans chaque pensée Lui rendra grâce par amour. Toute sa vie est méditation. Son travail sera adoration, sera kri et ya ou perception constante de Dieu.

Verset 20

iti guhyatamam shastram
idam uktam maya ‘nagha
etad buddhva buddhiman syat
kritakrityash cha bharata

Traduction

O Arjuna sans faute et sans reproche! Ainsi c’est par Moi que cette doctrine secrète a été enseignée. En saisissant son essence, un homme devient sage et la mission de sa vie se trouve accomplie.

Interprétation Métaphorique

Le Seigneur Krishna, Le Maître Incarné, le Soi Suprême, dit à Arjuna: « O Arjuna! Tu es sans péché. Tu es sans tache. Tu as le désir constant de la réalisation de Dieu. Depuis le tout début tu m’as constamment interrogé au sujet du progrès spirituel et de la réalisation de Dieu, l’état qui peut être atteint après la mort. Tu es toujours en train de me poser des questions. Tu es un vrai chercheur (jijnasu). Tu veux vraiment être libéré du péché, des activités du monde, de l’anxiété et du mal. C’est pourquoi Je t’appelle « Bharata ». Tu es constamment actif dans l’état de superconscience et de conscience cosmique.

Ton vrai teint est blanc (en méditation profonde, on perçoit tout le cosmos recouvert d’une lumière d’un blanc de neige). C’est pourquoi je t’explique la vie en détail ».

Qu’est-ce que la vie humaine? Qui vit réellement dans cette maison-corps à neuf portes? L’âme, sa, l’esprit qui demeure à l’intérieur et reste compassionément détaché. L’âme impérissable est la vie de toute personne. Mais, Qui est au dessus de l’âme impérissable? C’est purushottam. Purushottam est composé de deux mots: uttama et purusha. Uttama signifie le suprême, le plus haut, le meilleur. Purusha signifie celui qui demeure dans le royaume. Uttama purusha ou purushottam est le Soi suprême, l’esprit le plus haut, le père suprême et tout-puissant, le super pouvoir de vie. Il est sans forme. Il recouvre l’univers entier. Il est le roi des rois. Il est au delà de la conception et de la perception. A moins d’une destinée spéciale, et d’avoir trouvé un vrai guide depuis la plus tendre enfance et d’en avoir le plus profond désir, personne ne peut réaliser purushottam. C’est la plus secrète des doctrines. C’est très difficile d’atteindre cet état. Sans atteindre l’état de sagesse, l’homme ne peut pas connaître le Père Suprême et Tout- Puissant. La sagesse ne peut pas être perçue par les cinq organes des sens, ni par magie ou hallucination, ni par imagination ou spéculation. Ceux qui pratiquent la technique du Kriya et suivent le maître avec sincérité et foi peuvent atteindre cet état, comme l’a fait Vivasvan, conformément à la Bhagavad Gita 4.1. « O Arjuna! Tu es mon plus cher disciple. Tu es avancé et divin. C’est pourquoi Je t’ai enseigné cette secrète doctrine de la perception de Dieu. Si tu la pratiques en profondeur, tu atteindras l’état sans forme. Tu seras libéré de tout. Tu n’auras jamais la sensation du corps ou du monde. Tu seras complètement fondu en Moi et peu à peu tu sentiras que je suis la vie de tous les êtres vivants, y compris les créatures inférieures comme les animaux, insectes, oiseaux et même l’herbe et les plantes. Je suis même dans les cinq éléments primaires, terre, eau, feu, air et ciel. Le feu transformant tout en feu, le feu est le symbole de l’extrême pureté. Le feu purifie tout. Je suis le feu suprême qui dirige le soleil, la lune et le feu qui illumine. Je suis la vie cosmique, la vie suprême, le conducteur de toute vie. Tu peux le percevoir. Je suis la contrepartie invisible de tout l’univers visible. » Si vous réalisez cela, vous serez le plus sage d’entre les sages. Vous serez complètement divins.

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La Grâce du Maître

Par Yogacharya Don Abrams, à l’occasion du Séminaire de Guru Purnima à la Maison Mère de Homestead en Floride, en Juillet 1999.

J’aimerais vous raconter quelques histoires de Baba Hariharananda et de mon expérience de la pratique du Kriya Yoga. J’ai été initié en 1981 par Baba Hariharananda. Pendant les trois premières années je suis resté assis au fond de la salle, et peu à peu Baba m’a dit de m’asseoir un peu plus près, un peu plus près. C’est ainsi qu’il a fait mon éducation et m’a appris beaucoup de choses.

C’est vraiment incroyable qu’à 92 ans il soit toujours en train d’enseigner, de guider, de parler à chaque étudiant personnellement et de demander: “peux-tu voir la lumière? peux tu sentir la vibration? » Son message a toujours été le même: observe Dieu, observe ton souffle, aime ton souffle et aime Dieu, médite profondément et sois réalisé. De nombreuses petites histoires de sa gentillesse et de sa grâce ont été accumulées au cours des ans.

En ce qui me concerne, je n’ai jamais vraiment eu envie d’enseigner. C’est réellement la grâce de Baba. Je suis vraiment en admiration devant lui et je ne peux le remercier suffisamment ni dire assez de bien à son sujet. Il a été si bon avec moi. Je vais commencer par quelques petites histoires et je vais ensuite vous donner quelques conseils pratiques sur la façon de pratiquer.

Je vis à New York. J’y ai travaillé dans le bâtiment pendant des années. Le matin, je me réveillais souvent en retard pour le travail et je n’avais que cinq minutes pour faire ma méditation. Je me prosternais une fois, faisais un mahamudra et un jyoti mudra. Ce qu’on peut faire le matin avant de se brosser les dents c’est de se regarder dans la glace pour voir comment on pratique le jyoti mudra. Faites-le un doigt à la fois et trouvez exactement la position correcte du doigt de telle sorte que quand vous pratiquerez plus tard vous saurez mieux comment vous tenir. Ainsi vous pouvez vérifier si vos épaules sont droites et si vos doigts sont bien droits. Souvenez-vous que le Kriya est une technique douce, gentille: soyez très doux. Il ne devrait pas y avoir de pression sur les yeux. Les doigts reposent sur l’os sur les côtés et le bas des yeux.

Voici la première histoire que je veux vous raconter sur Baba: un jour, au sud de l’Inde il y avait une réunion de tous les chefs et maîtres spirituels. Ils s’étaient réunis pour désigner le nouveau responsable de l’organisation et quelqu’un avait suggéré Baba Hariharananda. Une personne très orthodoxe leva la main et dit que ce ne pouvait pas être Baba parce qu’il ne prenait pas de bain, et qu’il fallait se laver les mains avant la pratique de nombreux rites. Baba dit: « J’ai une solution. Vous allez au Ganges, vous attrapez le plus gros poisson que vous pouvez trouver et vous en faites le responsable de l’organisation. Le poisson est en permanence dans son bain. Il doit donc être propre et pur. » Finalement, ils élirent Baba responsable de l’organisation. Il est libre, il a atteint les sommets et c’est un maître réalisé: il en connaît d’autant mieux les traditions orthodoxes. Il met en évidence l’essence de tous les rites et de toutes les religions, qui est de percevoir et de fusionner avec le Seigneur sans forme.

Une des boutades favorites de Baba c’est qu’on mange la peau et jette la banane. Nous nous occupons de milliers de choses insignifiantes et nous ignorons la partie la plus importante de notre vie: la réalisation de Dieu. Nous nous inquiétons sans arrêt et des tas de choses nous courent dans la tête, alors que Dieu est là, qu’il entretient en permanence notre souffle.

Je me suis souvent trouvé confronté à des situations variées. A un moment donné j’avais réellement un gros problème et je m’assis pour méditer. A la fin de la méditation, ma perspective avait changé et je ne comprenais pas pourquoi j’avais laissé ce problème troubler ma paix. Une fois m’être abandonné et remis dans la propre perspective, ce même problème se trouva dès le lendemain clarifié et résolu de soi-même. Baba a souvent dit que le Kriya Yoga est la seule technique qui peut prendre un fait négatif et le changer en positif. C’est une technique si efficace qu’elle peut réellement vous améliorer et vous transformer.

Il y a souvent des gens qui me téléphonent à New York et qui disent qu’ils ont vu une publicité ou lu un article ou consulté l’Internet et sont tombés sur le Kriya Yoga. Ils disent qu’ils veulent se faire initier et apprendre le Kriya. Mais la première chose qu’ils expliquent c’est qu’ils ont étudié avec tel maître, qu’ils pratiquent telle ou telle technique, qu’ils viennent juste de rentrer d’Inde où ils ont vu tel autre maître et qu’ils vont maintenant aller voir telle ou telle personne. Alors je leur demande pourquoi ils cherchent encore. Vous avez étudié avec tel ou tel maître. Vous avez pratiqué toutes ces techniques. De combien d’autres techniques avez vous besoin? Est-ce que la technique que vous pratiquez maintenant vous rend heureux et plus joyeux? Est-ce qu’elle vous rend plus calme et plus paisible? Est-ce qu’elle vous apporte la santé? Est ce qu’elle élève votre âme et vous transforme? Si elle ne fait pas de vous une meilleure personne et ne vous aide pas à vous débarrasser de vos qualités négatives, je vous recommande d’apprendre le Kriya Yoga et de changer votre vie. Si vous pratiquez d’autres techniques, nous vous recommandons de les pratiquer séparément et de ne pas modifier la technique du Kriya. Pratiquez le Kriya purement et simplement comme il est enseigné. Ainsi peu à peu vous verrez quelle technique est vraiment la meilleure.

C’est très simple. Au début de la recherche spirituelle, on peut aller d’un maître à l’autre à la recherche de sa voie. Mais lorsqu’on a trouvé un vrai maître réalisé et une vraie voie, il faut se concentrer uniquement sur cette voie. Au pied de la montagne, il y a beaucoup de chemins, mais au fur et à mesure qu’on se rapproche du sommet, ils se rejoignent en un seul sentier très étroit. De même, si l’on essaye de monter dans plusieurs bateaux à la fois, on n’arrivera jamais nulle part. Lorsqu’on atteint des niveaux de Kriya supérieurs, il faut vraiment mûrir dans sa recherche spirituelle, se fixer et se concentrer réellement.

Un jour, quelqu’un m’appelle à New York et me dit qu’il étudie avec un maître spirituel mondialement reconnu et qu’il écrit un livre. Il voulait rencontrer Baba et avoir un aperçu du Kriya Yoga. Je m’arrange donc pour lui faire rencontrer Baba dans le hall d’entrée de l’immeuble avant la méditation. Avec Baba on ne sait jamais à quoi s’attendre, mais au moins je lui offrais une chance. Il rencontre donc Baba et Baba lui dit: « Pendant trois cent soixante cinq jours vous allez tous les jours voir un professeur différent. Mais le jour de l’examen, allez vous réussir? Retournez avec votre professeur et étudiez avec lui. Si vous voulez être initié, je vous initie. Mais si vous voulez courir d’un professeur à l’autre, non.” Alors je dis à cet homme: « Vous vouliez rencontrer Baba et il vous a donné matière à réfléchir. Vous vouliez en savoir plus sur son enseignement et il vous a donné une petite leçon particulière. »

Un jour Baba me dit: « comment Hariharananda est-il devenu Hariharananda? » Puis il dit: « je suis rentré au dedans ». Il disait qu’il avait passé de nombreuses années en séclusion au Karar Ashram, en silence, ne faisant qu’observer au dedans. Il dit souvent: « La sagesse ne peut pas être perçue à travers les cinq sens » et aussi: « La vraie sagesse ne peut être expérimentée qu’à l’intérieur. » Baba a aussi un autre dicton: « Un gramme de pratique vaut bien mieux qu’une tonne de théorie. » Il y a des centaines de livres spirituels, et l’étude des écritures authentiques est certainement une aide, mais le plus court chemin vers la réalisation du Soi consiste à approfondir votre pratique et à aller au dedans. Allez réellement à l’intérieur, et établissez ce contact, méditez et fondez-vous avec Dieu et les gourus dans l’absence de forme. Établissez cette connexion profonde et acquérez la véritable expérience, la vraie connaissance. Vous saurez alors tout ce que vous avez besoin de savoir.

Je trouve que le Kriya aide vraiment à renforcer sa voix intérieure. On sait instinctivement quoi faire, quelle est la marche à suivre. Plus vous méditez, plus vous vous rendez compte que vous êtes capable d’écouter cette voix intérieure et votre vie devient plus calme, plus belle et plus divine. Je recommande de méditer deux fois par jour, matin et soir. Si vous le faites vous allez peu à peu remarquer quelles sont les choses dans votre vie qui vous rendent plus paisible et celles qui vous font perdre cette paix. Levez-vous un peu plus tôt le matin pour méditer. Après la douche, asseyez vous un quart d’heure, une demi-heure ou même cinq minutes si vous n’avez pas plus de temps. Le reste de la journée vous serez capable d’observer constamment et d’approfondir votre conscience. Les étudiants au niveau du deuxième Kriya peuvent pratiquer le mantra toute la journée. A la fin de la journée vous saurez ce qui vous apporte la paix et ce qui vous en éloigne.

De même lorsque vous allez voir Baba pour lui demander l’initiation à un Kriya supérieur, il va vous dire: « Combien votre vie a t’elle changé? Avez-vous perdu toutes vos mauvaises habitudes, votre fierté, votre colère, votre cruauté? Combien avez vous changé? Vivez-vous une vie qui approfondit votre pratique? » En simple termes, le message de Baba est le suivant: « restez dans votre famille, à votre travail, dans votre religion, soyez hautement qualifié, hautement compétent, mais ce qui est encore plus important, soyez un Kriya Yogi et observez continuellement Celui qui donne vraiment la vie. Constamment, observez Dieu dans chaque souffle. »

Si vous avez vraiment la vocation, je dirais allez parler à Baba. J’ai une expérience personnelle du sujet: Baba me disait de me marier. Mais à l’époque je n’avais jamais vraiment pensé à me marier et je n’y étais pas prêt. Je trouvais donc des excuses. Puis quelques années plus tard il déclara que je devrais me faire moine, et alla même jusqu’à annoncer au cours de séminaires qu’un jour Don serait moine. Swami Prajnanananda m’appelait pour me dire: »Alors c’est aujourd’hui le grand jour? Tu sais de quoi je parle? » Essentiellement Baba me mettait en face des deux voies mais me laissait prendre la décision. Plus tard il me dit: « Vis une vie divine, médite profondément. Je suis heureux que tu vives une vie divine. Décides de ce que tu veux faire. » A mon avis il faut que ce soit vraiment une vocation. Le Kriya Yoga est pour les chefs de famille aussi bien que pour les moines. La meilleure façon de décrire mon sentiment pourrait être de dire: j’aime méditer. C’est comme endroit très beau où j’aime aller et dont j’aime profiter. J’ai envie d’approfondir l’expérience et d’en faire de plus belles. Je pense que plus on se concentre sur sa vie intérieure, plus la vie extérieure s’organise d’elle même. Pour l’instant je suis donc heureux de méditer.

Quelques remarques à propos de régime alimentaire: les gens demandent souvent à Baba s’ils devraient devenir végétariens. Baba est végétarien mais il va souvent dire à quelqu’un qu’il devrait manger du poulet, du poisson ou des œufs. Le principal c’est de comprendre les principes de la nutrition et de faire attention à manger une quantité correcte de protéines. Etudiez-vous. Vous savez quels aliments vous maintiendront en bonne santé, quels aliments vous digérez le mieux. Nous avons tous des régimes différents, des tempéraments différents. Baba a toujours dit que nous savons ce qui est bon pour nous. « Votre nourriture est votre nourriture. » Un jour une femme était venue voir Baba et lui dit: « Baba, je suis végétarienne. » Il lui dit: »Êtes-vous donc une vache? » Elle était profondément blessée. Mais il ajouta: »En Inde les vaches sont sacrées, elles sont bénites. »

J’ai fait l’une de mes premières expériences avec Baba pendant la période de mes trois premières années de méditation, lorsque j’arrivais tard et que je partais tôt parce-que je n’avais envie de parler à personne. Je voulais seulement méditer. J’arrivais un peu en retard et n’avais pas ainsi à échanger avec quiconque, et je repartais immédiatement, pour n’avoir à parler à personne et pouvoir ainsi conserver mon humeur divine. Je m’asseyais au fond de la salle. Un jour, j’étais là et quelqu’un s’approcha de Baba et se prosterna à ses pieds. Il expliquait comment il avait vu Babaji en rêve et Baba lui disait que c’était bien. J’étais assis là, pensif. « Comment pourrais-je aller toucher les pieds de Baba alors que ces gens ont des visions de Babaji? » Je partis donc et m’assis devant Chuck’s gallery. Chuck était un artiste, et à diverses périodes de sa pratique de la méditation certaines de ses œuvres allaient réellement loin. Vous pouviez vraiment voir quand il avait atteint parabhasta parce que ses œuvres n’étaient qu’anges et nuages. C’était toujours intéressant d’aller à sa galerie d’art, surtout quand Baba était en ville. J’y allai donc et m’assis sur les marches. J’étais un peu déprimé et je me demandais, « Qui suis-je pour toucher les pieds de Baba? » Pendant ce temps, tout le monde était en train de s’incliner devant Baba. Puis il monte dans la voiture et elle s’éloigne. Je reste assis au même endroit lorsque soudain, la voiture fait marche arrière et Baba est là, il s’incline devant moi, et la voiture repart. Il fait attention à nous constamment, il nous guide constamment.

La dernière fois que j’étais ici, c’était l’anniversaire de Baba, et j’ avais raconté l’histoire suivante: chaque fois que Baba va à l’aéroport il aime que ses bagages soient dans la même voiture que lui, au cas où les voitures se trouveraient séparées. Il me disait: » Quand tu viens en voiture, viens toujours en avance car on ne sait jamais quand la vache va s’allonger sur la route. » Je pensais, Baba ne vous inquiétez pas, je serai là, tout sera impeccable… Donc ce soir là je prends le mini-bus et en partant, je m’arrête à un feu et je vois de la fumée à l’arrière. J’aurais dû l’écouter. Je retourne au garage, mais finalement tout s’avère normal. La dernière fois que j’étais ici, je racontais cette histoire à plusieurs disciples. A environ 16 heures, Swami Sarveshwarananda arrivait à l’aéroport et je prends le mini-bus de location pour aller chercher Swamiji. Alors que je roulais, je vois des gens qui me font des signes, et je leur fais signe en retour. Je m’arrête à un feu deux rues plus loin et on me dit que j’ai un pneu crevé. Je me retrouve donc encore en train de courir à l’aéroport, déjà en retard, et sans avoir pris aucune précaution pour ce délai. Je m’arrête dans la station service d’un supermarché, pas vraiment un garage. Je viens juste d’arriver de New York le jour précédent, je suis habillé en blanc, il fait 37 degrés et je suis en train de ramper sous le mini-bus. Il fait chaud, il pleut et je sais que je n’arriverais pas à temps à l’aéroport et que quelqu’un d’autre devra aller chercher Swamiji. Dieu avait de toute évidence d’autres plans pour moi ce jour là. Ma pensée se tourna vers Baba et vers Dieu et je me demandais si c’était bien par sa volonté que je me retrouvais dans cette situation. Dès que je me mis à penser a Baba, deux messieurs arrivèrent avec des outils pour réparer le pneu et m’offrirent leur aide. Au départ, je pensais qu’ils venaient pour me voler, mais ils n’auraient pas pu être plus gentils. (Lorsqu’on débarque de New York on a tendance à être un peu soupçonneux avec les gens). Ils réparèrent le pneu et tout marchait bien. Pendant ce temps là quelqu’un d’autre récupéra Swamiji à l’aéroport. Après cette expérience, je fais un peu plus attention à ce que je raconte sur Baba et le Kriya Yoga.

Quand Baba venait à New York, il logeait à Midtown et la méditation avait lieu dans le centre ville, toujours à l’heure de pointe et il y avait plein d’encombrements. Je conduisais et Baba s’asseyait à côté de moi, pointant à ma fontanelle et me rappelant constamment de l’observer. Grâce à cela, tous les feux étaient verts. On passait tous les feux et on arrivait à l’heure.

Baba m’envoyait aussi toujours faire des petites courses. Un jour je dis à Baba: »Avez vous besoin de quelque chose? Puis-je faire quelque chose pour vous? » Il répondit: « J’ai besoin que tu atteignes la réalisation, tu pourras alors vraiment m’aider. » Évidemment, je pensais à quel point c’était une tâche impossible. On n’y arrive pas simplement en claquant des doigts. En y pensant et méditant un peu plus, je commençais à réaliser que c’était possible et que plus on fait l’effort, plus on essaye, plus on va profond, plus cela devient possible en cette vie même. En fait, Baba en est un exemple. Il enseigne que nous avons tous ce potentiel, que nous pouvons tous être comme lui. Baba dit souvent: « Ne me rendez pas un culte, soyez comme moi. » Alors comment pouvons-nous servir Baba, comment pouvons-nous devenir Baba? Méditez. C’est la voie la plus courte.

Baba nous voit tous, veille sur nous tous et nous aime tous également. Un jour où Baba était à New York il dit: « Regardez votre assiette. Ne vous inquiétez pas de ce que font les autres; regardez seulement dans votre propre assiette. » Il disait aussi: »Lequel de mes doigts je préfère? je les aime tous autant. » Il nous aime tous autant et il nous aide tous.

Cela me rappelle une autre histoire. Il y a à peu près quatre ans, Baba envisageait de venir aux États-Unis et d’y établir un ashram. Même plus tôt, il y a environ dix ans, il pensait établir un ashram à Washington. J’arrivais de Miami et je lui dis: « Baba, Miami est un meilleur endroit. » Je pensais au soleil toute l’année, aux fruits, aux légumes et aussi au fait que les hôpitaux se spécialisent dans les soins aux personnes âgées et qu’ils pourraient donc s’occuper de lui. Je dis à Baba: »Quand on pense à Washington, on pense à la politique. A Miami, on pense au soleil. » Donc, il y a à peu près quatre ans on en discutait et il dit qu’il penchait pour Miami. Je disais que Miami était le meilleur endroit et il demanda s’il y avait des cyclones. Je dis que oui, il y avait des cyclones de temps en temps. Le même soir, j’allume la télévision et j’apprends aux informations que le sud de la Floride était traversé par le pire des ouragans. Beaucoup d’entre vous ont entendu parler du récent ouragan « George ». Il y a environ un an, j’étais ici pour un programme au mois de Septembre et nous étions en train de méditer alors qu’un énorme ouragan nous arrivait droit dessus. Baba disait: »Pas d’ouragan, ne vous inquiétez pas, ne vous inquiétez pas. Je vais le souffler. » Effectivement, l’ouragan changea de direction.

Je vous demande à tous d’avoir une seule pensée: l’amour pour Dieu et les gourous. Merci.

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Message de Noël

Par Swami SHUDDHANANDA GIRI (écrit dans le train de Calcutta à Cuttack). 16 Décembre 1999

Mon cher et divin Soi,Hier, aujourd’hui était demain. Demain, aujourd’hui sera hier. A tout moment le présent devient le passé. Dans chaque moment, si nous ne sommes pas conscients, notre vie présente est passée. La vie inconsciente est un gaspillage de vie. Nous sommes nés inconscients. La plupart d’entre nous vivent et meurent inconscients. C’est la vie normale. Nous sommes tous les enfants immortels de Dieu. Divinité est notre nature. Mais nous sommes inconscients de notre divinité; nous n’avons pas conscience de ce fait, l’éternelle vérité. Maintenant, le temps est venu de prendre conscience.

Mon cher Soi! Souviens toi de la véracité de l’éternité. Tu es l’âme: éternellement une avec Dieu. Tu es ici dans ce monde, dans ce corps, pour une courte durée en vue de réaliser cette éternité. Être conscient de ce fait, l’unité, est Yoga. En rester continuellement conscient s’appelle ksema. Vivons une vie de conscience et soyons conscients en permanence. Ressentez en cet instant: « Je suis avec Dieu et Dieu est avec moi ».

Quand vous êtes conscients, vous êtes immortels, au delà du temps et de l’espace. Pour atteindre cet état vous devez être conscient continuellement, partout. Ainsi le temps et l’espace ne peuvent vous emprisonner dans la cage du samsara, le monde illusoire. Quand vous êtes inconscients, le monde illusoire vous apparaît hideux. Quand vous êtes conscients, le monde illusoire devient beau à vos yeux, il est la manifestation du Divin.

Aimons nous les uns les autres, Aimons toute la création. Vivons une vie de conscience et d’amour, se délectant dans notre éternité immuable. Que mon amour et mon union avec vous règnent en ce saint jour de Noël et cette nouvelle année. Le même souffle nous traverse tous. Soyons conscients de cette unité à travers le souffle. Que la bénédiction de Dieu et des Gourous repose sur vous tous.

Ton Soi, Shuddhanandaji.

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L’avènement du Nouveau Millénium

JANVIER 2000

En commémoration des 25 ans de mission de Paramahamsa Hariharananda en Occident.

Cher Soi Bénit: Nous franchissons joyeusement le portail du nouveau millénium en commémorant les vingt cinq ans de la deuxième introduction du Kriya Yoga en Occident. Il y a un peu plus de 25 ans, notre bien aimé Gurudeva Paramahamsa Hariharananda, affectueusement surnommé Baba, entreprit de répandre la sagesse du Kriya en Occident sur les ordres de Babaji Marahaj et Swami Shriyukteshwar.

Elles sont vraiment bénites les âmes qui baignent dans les vagues de compassion de Gurudeva. Nous admirons tous l’envergure de la vie monastique de Baba, débordante de sacrifices et d’actions méritoires. Les enseignements simples et profonds de Baba illustrent l’excellence de sa vie spirituelle. Des milliers de chercheurs ardents et pleins de mérite ont reçu cet enseignement. Les écrits de Baba et l’éclairage qu’ils apportent aux Écritures du monde entier créent un fil conducteur commun aux diverses approches mystiques. Baba est le Maître qui, comme le lotus solidement implanté, n’est pas affecté par les turbulences d’un « saut d’éléphant dans le lac aux lotus » et protège tous ceux qui recherchent la paix rafraîchissante de la consolation spirituelle sous son calice.

La contemplation béatifique d’une vie semblable à celle du lotus est évoquée au chapitre cinq verset dix du chant du Seigneur, la Bhagavad Gita:

brahmany adhaya karmani sangam
tyaktva karoti yah lipyate na sa papena
papena padmapattram iva ‘mbhasa

Né des fonds boueux de la mare, le lotus embrasse la lune montante et la splendeur du soleil; il est imprégné d’amour sans même quitter sa place. Un calice s’ouvre pour recueillir la gloire éclatante du Seigneur Suprême, laissant échapper de son écrin de minuscules perles d’eau qui tombent goutte à goutte quand la tige danse au rythme du Divin. Mais l’eau ne mouille pas ses feuilles; la boue ne salit pas sa tige; le vent ne flétrit pas la beauté de sa fleur. Son environnement n’affecte pas le Lotus.

Ferme en face de la tempête mais aussi courbé d’humilité et de tendresse, le lotus n’est pas même mouillé par l’eau dans laquelle il vit. Que votre vie spirituelle soit enracinée comme le lotus. Que votre contrôle mental soit le bourgeon qui
germe,votre contrôle des sens le tendre feuillage, votre contentement les fleurs, votre endurance le nectar, votre legs les graines, jusqu’à ce que le souffle du printemps apporte de nouvelles fleurs.

Pourquoi la flûte a-t’elle besoin qu’on l’écoute? Détachez-vous et laissez faire Dieu. Que la flûte soit dans les mains du Seigneur et que le Chant de la Révélation ravisse le cœur. Restez à l’embouchure de la flûte et voyez que la musique se joue d’elle même. Soyez affranchis des malheurs du monde, toujours vigilant et maître des sens. Qu’il n’y ait pas non plus d’attachement à la non-action. Restant détaché des résultats de l’action, accomplissez votre devoir uniquement pour le bien. Cet état de « renonciation dans l’action » culmine dans le message Kriya d’Hariharanandaji: « le travail est un culte » et est la voie de la paix intérieure. Être comme la feuille de lotus dans l’accomplissement de son travail mental et physique, c’est embrasser l’enseignement de ce verset.

L’amour que vous êtes est un précieux lotus. Mon humble prosternation et adoration,

Swami Vidyadhishananda Giri.

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Message de Noël – en Période de Transition

Par PARAMAHAMSA PRAJANANANDA

Mon Tendre Soi, puisse chacun recevoir les plus précieuses bénédictions de Dieu et des Gurus. A l’aube de ce nouveau millénium et de ses nombreux changements, j’adresse de tout cœur mon amour, mes prières, mes meilleurs vœux et mes bénédictions à vous tous.

En Inde vivait un roi du nom de Bhartruhari qui plus tard est devenu un yogi, un mystique et un moine ayant renoncé à tout. Dans son bel ouvrage « Les Cent Versets de la Vie », il écrit:  » Je voulais profiter mais on a profité de moi. Je pensais que mon désir serait faible, mais c’est moi qui ai été faible. Hélas, je pensais que le temps s’enfuirait, mais maintenant c’est moi qui m’en vais et je laisse tout derrière moi »

Les gens croient que les temps changent, mais ils ne se rendent pas compte que le temps est par essence sans changement. Tout va et vient, mais le temps reste le témoin inchangé du panorama changeant de la vie. Le soleil semble se lever et se coucher, mais en réalité, il est immobile. Pour nous le jour et la nuit changent alternativement, les dates changent ainsi que les saisons. Nous changeons même de vêtements et de menus, mais en fait qu’est ce qui change vraiment?

Cette année, les gens vont apporter de nombreux changements à leurs calendriers: le jour, le mois, l’année, le siècle et même le millénium. On pourrait croire qu’il s’agit d’un gros changement et les gens s’attendent à voir une transformation importante du monde extérieur. Mais ils n’ont pas compris le vrai message du changement.

Le fait de changer notre calendrier n’a rien de significatif. Le temps est éternel, sans changement et divin. Changer le calendrier ne change pas le temps; on change simplement un morceau de papier. Le non-changement est la seule réalité. Le corps change entre la naissance et la mort d’une façon continue. Les saisons changent. L’environnement change. Le mental et les pensées changent. Ces changements sont naturels; ils sont les symptômes de la vie. Si le corps d’un enfant ne change pas ou ne grandit pas, c’est qu’il est malade. A travers le changement, nous devrions ressentir l’entité immuable au dedans de nous. Celui qui réalise cette vérité dans sa vie l’a vraiment réussie.

C’est pourquoi, au lieu d’essayer de changer le calendrier extérieur, nous devrions essayer de changer le calendrier intérieur de nos vies. Nous devrions changer notre façon de penser, nos habitudes et notre vieille nature. Ce changement peut se manifester de différentes façons, mais nos changements devraient toujours être dirigés vers le divin. Je vous en prie, commencez à changer votre façon de penser, de parler, d’agir et de travailler. En nous changeant nous-mêmes, tout change.

Nous avons l’immense pouvoir de transformer nos vies par la vérité, l’amour, la paix, l’harmonie et la joie. De nouveau, j’invoque le Divin pour qu’il vous accorde la force intérieure et l’amour en vue de réformer complètement votre vie et de goûter la forme sans forme à l’intérieur de vous.

Avec Amour,

Prajnanananda Décembre 1999

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L’Inauguration de Balighai

Par PARAMAHAMSA HARIHARANANDA

Chères Âmes Divines,

Je suis très heureux d’apprendre qu’un ashram dédié au Kriya Yoga, l’Ermitage Hariharananda (Hariharananda Gurukulam), est en cours de construction à Balighai et qu’il sera inauguré pendant le Séminaire International du Kriya Yoga qui aura lieu du 14 au 23 Janvier 2000. J’ai acquis le terrain de Balighai en 1975 avec l’intention de construire un ashram offrant un lieu de méditation et de direction spirituelle. Plus tard, j’ai quitté l’Inde pour enseigner le Kriya Yoga en Europe et aux Amériques. Je suis très vieux et ne peux plus voyager. J’ai donc offert l’ashram de Balighai à mon successeur, Paramahamsa Prajnanananda, et l’ai mis à son nom. Je lui ai donné ma bénédiction pour y construire un nouveau bâtiment de deux niveaux avec une grande salle de méditation et pour le renommer L’Ermitage Hariharananda.

Je suis de tout cœur et de toute âme avec les habitants de Balighai et de l’ Orissa. J’ai passé la majeure partie de ma vie à Puri, Orissa, et les gens de l’Orissa me sont très chers avec leur simplicité et leur spiritualité. J’ai aidé beaucoup de monde dans l’Orissa à s’épanouir à tous niveaux. Je suis très concerné par les dégâts créés par le super-cyclone. Si c’était possible je m’y rendrais. Mais ce n’est pas possible. Je suis heureux d’apprendre que l’ashram a apporté toute l’aide qu’il pouvait.

Paramahamsa Prajnanananda est de toute évidence une personne efficace. Je suis sûr que le Centre Charitable de Santé Hariharananda, qu’il a créé là-bas, et L’Ermitage Hariharananda fonctionneront bien et que beaucoup de disciples et de pauvres seront traités gratuitement. Ce sera un grand service pour les habitants de Balighai et de l’Orissa. L’Ermitage Hariharananda va continuer la tradition de l’enseignement du Kriya Yoga et deviendra un sanctuaire pour les disciples.

Que mon affection et ma bénédiction soient avec vous tous et accompagnent le travail accompli sous la direction de Paramahansa Prajnananandaji, de Swami Brahmanandaji, de Swami Shuddhanandaji et des autres moines qui travaillent dur pour cette noble cause. Je vous prie de travailler ensemble harmonieusement. Rendez-vous service les uns aux autres ainsi qu’à ceux qui sont dans le besoin, avec amour et dévotion pour le plus grand bien de l’humanité. Méditez très profondément et réalisez votre divinité intérieure.

Ma bénédiction à tous ceux qui participent au programme. Méditez et soyez réalisés.

Humblement,

Hariharananda.

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La Nouvelle Année

par PARAMAHAMSA HARIHARANANDA

Mes affectueux et divins disciples, je vous écris en ce début d’année prometteur. Dieu imprègne tout. Il est dans le monde entier. En même temps, Il réside dans la tête, dans la Fontanelle de chaque être humain. Il y a cinquante sortes de souffles: quarante neuf pour le monde matériel et l’état extraverti. C’est pourquoi les êtres humains ne peuvent atteindre la réalisation de Dieu. Un souffle seulement, le plus court, peut apporter à quiconque le calme qui est divinité. Dieu se cache dans la tête de chaque être humain et il inspire. Il inspire avec le souffle le plus court. C’est pourquoi vous êtes en vie. Si vous observez dans la Fontanelle, à coup sur vous allez y sentir la pulsation. Respirez 4 ou 5 fois avec le souffle court. Vous allez entendre le son divin au sommet de la tête. Respirez encore 4 ou 5 fois, avec le souffle le plus court. Observez et cherchez-Le dans la Fontanelle.

Le temps et les marées n’attendent personne. L’année 1999 est à peine terminée et l’an 2000 est déjà là. Si vous Le recherchez constamment, vous serez libérés. S’il vous plaît, priez tous ainsi: « Oh Suprême Seigneur Tout Puissant tu nous a donné l’inspiration divine en 1999. C’est pourquoi nous te demandons humblement de nous donner la conscience constante de Ta Présence intérieure en cette nouvelle année. Tu es le seul être agissant. Tu résides dans chaque être humain. L’inhalation est la vie. C’est pourquoi nos cinq organes des sens et notre corps entier sont actifs. Quelque soit ce que j’entendrai, je saurai que c’est Toi qui entends avec mes oreilles. La sensation du toucher que je ressens est ta présence vivante. Pendant la nouvelle année, fais-moi réaliser que celui qui voit et ce qu’il voit sont uns et ont toujours étés uns. Chaque fois que je goûte quelque chose fais-moi sentir ta présence dans cette variété de goûts issus des quatre façons de prendre les aliments dont tu m’as doté: mâcher, sucer, lécher et boire. Donne nous la réalisation de Dieu à travers notre sens du goût.

Un mort ne peut pas sentir. C’est Toi qui est caché à l’intérieur et inhale; c’est pourquoi nous percevons la variété des odeurs. En cette nouvelle année, donnes-nous la conscience constante de Ta présence intérieure qui nous apportera cent ans de vie, libération, prospérité, paix, développement complet. Et avant et après et pendant toute action nous T’observerons en cette nouvelle année. Nous nous prosternons devant Toi pour atteindre la pureté et la perfection. »

Recevez tous ma plus profonde affection et la bénédiction de Dieu et des Gourous.

Humblement,

Hariharananda.

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