Réalisation Divine vol 11.1

Paramahamsa Hariharananda fait un signe de salut de la main
Paramahamsa Hariharananda

Message de Noël de Baba

24 Décembre 2000 – Ashram de Miami

C’est le 24 Décembre.

En Israël, à Bethléem un bébé divin est né. Joie, bonheur extrême, joie extrême. Vous voyez les fleurs ici dans le coin? Comme elles sont belles! Mais Jésus est encore plus beau. Israël, Bethléem sont encore plus beaux.

(Baba chante) “Joie, joie, joie, Jésus est ici, il est ici. Vous voyez Jésus, vous voyez Jésus, vous voyez Jésus. Jésus, Jésus, Jésus, vingt quatre Décembre, une nouvelle lumière pour Bethléem…”

N’est-ce pas? Vous devriez tous aller à Bethléem, au sommet de la tête. Maintenant vous êtes tous à Bethléem. Aujourd’hui est un jour extrêmement spirituel. Marie, la mère, a donné naissance à un enfant. Elle n’a pas trouvé de chambre où loger. Elle a donc dû aller dans une étable et s’asseoir sur une botte de paille. Joiiie… tout au tout, c’est Jésus, Jésus, Jésus. Lumière tout autour, lumière, lumière. Bethléem, Bethléem, Bethléem.

M’entendez vous? Êtes vous à Bethléem maintenant? C’est l’anniversaire d’une personne spirituelle, une personne rare. En Inde il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. N’est-ce pas? Jésus est une personne pleine d’amour, pleine d’amour, pleine de réalité. Savez vous cela? (Baba chante).

Jésus naquit spirituel. Vous voyez le tableau de Jésus? C’est si beau.

(Baba chante) “Jésus, Jésus, Marie, Israël, Israël…”

Chantez vous avec joie? Seulement pour Jésus. Merci.

(Baba chante) “Jésus est né, quel jour heureux, quel jour heureux…”

Là, dans les narines, tout est là. Sans souffle, il n’y a pas de vie. C’est ça le Kriya Yoga. Vous devriez tous aimer Jésus aujourd’hui, un jour spécial. C’est un jour spécial pour Marie sa mère dans l’étable, avec l’enfant dans la mangeoire. C’est là qu’il est né, avec beaucoup de difficulté. Elle était dans l’étable. Puis Jésus sortit…joyeusement. Méditez donc tous. C’est clair? Souffle court. Allez chez Jésus. Marie, sa mère, est là. La mangeoire est là, au sommet de votre tête. Prenez un souffle court. Voyez l’enfant à la mangeoire, né dans votre corps tout entier. Israël, un très bel endroit, n’est-ce pas? Vous êtes maintenant tous en Israel.
Elisabeth est là. Zacharie est là.

Cherchez-le à l’intérieur de la tête, à Bethléem. C’est la mangeoire où Jésus est né. Avec le souffle court, observez. Vous allez sentir un poids. Vous allez voir de la lumière. Vous allez voir des fleurs, la fleur Jésus. Jésus est joie. Jésus est divin. Pour un peu de temps seulement respirez avec le souffle court et allez à la fontanelle. Soyez divins. A chaque souffle, sentez le poids. C’est la mangeoire, ici, dans la fontanelle. Dans votre front il y a un prix qui vous attend, constamment. Avec les yeux fermés, cherchez-Le. Méditez tous pendant un bref moment. C’est un jour spécial. Joie, joie, joie, paix, paix, paix, libération, libération, libération, à la portée de votre main, dans la mangeoire, au sommet de votre tête. Jésus est né, Aimez, aimez, aimez, aimez, aimez, avec amour, joie extrême. Le tambour et le clairon et tout le reste sont là. Écoutez avec le plus profond amour.

Je m’incline devant tous un nombre de fois sans limite. Joie.

Humblement, Hariharananda.

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Une lettre de Baba (vers 1992)

Mon affectueux et divin Don Baba,

Je suis extrêmement heureux d’avoir reçu votre lettre. Je suis toujours avec mes disciples et au dedans de mes disciples. Dronacharya, à la fois le gourou des Pandavas et des Kauravas disait: “Si les disciples suivent leur gourou cent pour cent, le gourou demeure en eux et ils deviennent plus forts, comme le gourou.” Aimez moi donc tous et suivez moi: sans aucun doute vous sentirez tous la présence vivante du gourou et vous obtiendrez la réalisation de Dieu.

Pensez donc toujours au gourou et soyez le gourou et obtenez la vigilance constante et la libération constante.

Transmettez mon affection la plus profonde à John Baba, Llyod Baba, Michael Baba, Virginia Ma, Elizabeth Ma, Nancy Ma, Eileen Ma et à tous mes disciples. Je ne suis pas ici. Je demeure au sein de tous mes disciples aux États-Unis.

Méditez avec le souffle léger et faible et observez que c’est l’âme qui fait tout, jour et nuit. Le corps et l’âme sont uns et ont toujours été uns.

Les disciples et grand disciples de Lahiri Baba enseignent l’authentique technique du Kriya Yoga qu’ils pratiquent la bouche fermée, assis par terre et s’inclinant sept fois. Ils pratiquent aussi mahamudra assis par terre et le Kriya proprement dit également avec la bouche fermée. En deux minutes ils ressentent le calme et la sensation de mouvement du pouvoir de Dieu dans le corps tout entier ainsi que le son divin. Puis ils atteignent l’état sans forme et l’état de conscience cosmique, le tout en l’espace de sept minutes. Le maître réalisé, Swami Hariharananda Giri, apporta cette technique dans sa forme complète en Occident pour la première fois. Venez, goûtez et obtenez d’une manière pratique les qualités divines de calme et de divinité.

Méditez et observez les gourous au dedans de vous. Hariharananda est un gourou rare parmi tous les gourous. Hariharananda Giri reste toujours en contact étroit avec tous ses disciples. Ce n’est pas facile pour un gourou de rester constamment avec ses disciples. Hariharananda Giri est hautement réalisé, et aucun disciple ne peut donc lui reprocher aucune faute et il les guide constamment.

Vous tous, méditez donc et observez Hariharananda Giri au dedans de vous; vous serez alors tous Hariharananda, vous serez tous purs et parfaits, sans tache, doux, gentils, aimables, divins, Dieu sous forme humaine et êtres humains en Dieu.

Suivez moi cent pour cent. Vous réaliserez alors tous, tout le jour et toute la nuit la présence vivante de Dieu.

J’ai écrit tout cela pour votre nourriture spirituelle. Je vous en prie, lisez-le dans la salle de méditation. Lisez cette lettre tous les jours.

Recevez tous mon affection la plus profonde et jouissez de la bénédiction de Dieu et des gourous.

Humblement, Hariharananda.

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Emménagement à l’ancien ashram de Vienne

Swami Hariharananda à son emménagement a l’ancien ashram de vienne, beheimgasse 44, 19 septembre 1994

Par Paramahamsa Hariharananda

Vous ne devriez pas perdre de temps, ne serait-ce qu’un seul moment. Le moment est Dieu. Le temps est Dieu. Il y tant de Psaumes dans la Bible, mais même si vous chantez toute la journée, vous n’atteindrez pas le calme. Le calme est divinité. Cette divinité demeure en chaque être humain. Le Père inspire. D’où inhale t’il? Il inhale du sommet. Si vous y demeurez, alors vous serez doux.

Vous êtes tous venus ici pour la Divinité – vous avez fait venir Hariharananda ici pour la Divinité. Si vous avez quelque chose à dire, dites-le depuis la fontanelle. Si vous parlez du sommet, vous ne pouvez pas vous quereller, vous ne pouvez pas vous battre, vous ne pouvez pas vous envier les uns les autres. Vous vous verrez les uns les autres avec des yeux gentils, non pas avec de dures paroles de condamnation.

Tous sont uns et demeurent en Lui. Il demeure en chaque être humain. Le Père est en vous et vous dans le Père. Ne vous regardez donc pas les uns les autres avec envie ni avec méfiance et vous atteindrez le calme. Si je chante une chanson, vous allez entendre la parole divine. Vous n’êtes pas ici pour vous battre. Nous devons nous voir les uns les autres avec notre oeil spirituel. Vous êtes tous Dieu. Si vous ne cherchez pas Dieu en vous-mêmes vous ne pouvez pas non plus le chercher dans le autres. Vous ne pouvez atteindre le calme que si vous restez au sommet. Tant que vous vivez vous devriez sentir la présence de Dieu au dedans de vous.

Vous devriez contrôler vos pensées: ne laissez rien de négatif sortir de votre bouche; ni rien de négatif de votre oeil; ni rien de négatif lorsque vous conduisez votre voiture. Il est écrit dans la Bible qu’il ne devrait pas y avoir de parole dure: ce n’est pas permis. Ceci est un ashram. Lorsque vous entrerez dans une pièce ou dans le bâtiment, vous vous sentirez transformés. Vous saurez que vous êtes Dieu sous forme humaine. Le Père inspire dans chacun de vous. Vous devriez maintenir votre attention ici dans la fontanelle.

Oh Seigneur, nous vivons ensemble, nous partageons tout, nous sommes main dans la main et travaillons pour l’organisation. Si vous n’aidez pas tous, vous ne pourrez pas vous occuper d’Hariharananda et il ne pourra alors pas rester. Seigneur, nous sommes unis. Jésus dit que si vous êtes unis vous pouvez alors répandre la Chrétienté. Vous êtes Hariharananda. Voyez que vous êtes Hariharananda. Vous n’êtes pas vous. Nous ne créerons jamais d’inimitié entre nous, ni de colère.

Comment pouvez vous donc être saints? La technique authentique du Kriya Yoga est comme lorsqu’on presse un interrupteur et que toute la pièce s’éclaire d’une lumière brillante. C’est la voie royale vers Dieu. Vous suivez le souffle directement des narines, puis vous le regardez tourner à angle droit directement vers le Père dans la fontanelle. Fixez votre attention. Pratiquez le souffle court. Allez au sommet, observez le pendule de la vibration divine se mouvant au sommet car c’est de là qu’il pend. Je parle de cet endroit. Cela bouge, vous pouvez parler de là. Qui bouge? Jésus, même dans la circulation du sang. S’il n’inhale pas, nous sommes finis. Observez avec amour le son, la lumière et la sensation du mouvement.


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Message de nouvelle année

DE PARAMAHAMSA PRAJNANANANDA

“La vie ne se mesure pas au nombre des années et des mois mais à sa qualité, comme on juge le feu à son éclat et à sa chaleur et non à la persistance de sa fumée.”

Tendre Soi,

Que toutes les bénédictions de Dieu et des Gourous reposent sur vous. En cette fin d’année 2000, je vous adresse à tous du fond du coeur mon amour et mes prières, pour que vous entriez dans cette nouvelle année avec une vision nouvelle.

Le feu rougeoit et s’enflamme alimenté par le combustible. Si le combustible est de bonne qualité, on aura un bon feu. Si le bois est bien sec et bien coupé il brûle comme il faut. Mais s’il contient encore de l’eau, le feu va fumer, ce qui est non seulement désagréable et asphyxiant mais trouble aussi la vision.

La vie est une flamme et cette flamme est alimentée par le combustible des pensées. Si les pensées sont positives, exaltantes, pieuses et divines, la flamme est brillante et sans fumée, apportant la chaleur de l’amour et l’éclat de la sagesse.

Là où sont l’amour et la sagesse, la vie est belle et complète. Mais au contraire, là où sont les émotions négatives, la jalousie et l’hypocrisie, la vie est pleine de fumée conduisant aux conflits, à la confusion et au chaos.

Dans une prière Védique il est dit:

“Que toutes les nobles pensées viennent à nous de toutes les directions.” (Rigveda, 1:89:1)

De bonnes pensées transforment notre vie. Je prie Dieu pour qu’il vous donne plus de force et d’amour. Qu’à travers la méditation et l’action correcte votre vie brille avec éclat, pleine d’amour et de piété.

Que cette nouvelle année marque une nouvelle période de votre vie grâce à vos efforts sincères pour vivre dans la vérité et la divinité. Puissions nous tous aimer tout le monde et servir tout le monde le sourire aux lèvres.

Je vous souhaite à tous une heureuse et spirituelle nouvelle année 2001.

Avec amour,

Paramahamsa Prajnanananda

Tattendorf, Decembre 2000.


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Rencontre avec Paramahamsa Prajnanananda

Rencontre avec Paramahamsa PrajnananandaTrois jeunes disciples de Denver, Adam Swanson, 11 ans, Gouri Srinidhi, 11ans, Krishna Srinidhi, 14 ans, interviewèrent Swami Prajnananada Giri. Adam et Gouri sont tous les deux en sixième et Krishna est en pre-IB (Baccalaureat International débutant). Tous trois ont été initiés au Kriya Yoga et pratiquent depuis plusieurs années.

AUM

Les Enfants: Swamiji nous nous inclinons devant vous. Nous avons quelques questions à vous poser. Auriez-vous quelque temps à nous accorder?

Swamiji: Que Dieu vous bénisse. Oui vous pouvez poser vos questions.

Gouri: Quand avez vous rencontré Baba?

Swamiji: En cette vie?

Gouri: Oui

Swamiji: J’ai entendu parler de lui quand j’avais 14 ans. C’était dans un journal. La deuxième fois par un de mes amis lorsque j’avais environ 18 ans et étais à l’université. J’ai vu sa photo et appris davantage sur son compte. Je l’ai rencontré physiquement, exactement comme nous nous sommes rencontrés, face à face, quand j’avais environ 20 ans.

Gouri: Comment se déroula votre première rencontre avec Baba?

Swamiji: Lorsque je suis allé le voir il était chez un de ses disciples. Dès l’abord je fus réellement comblé à sa vue, bien que j’eus rencontré beaucoup de moines et de maîtres spirituels avant lui. Je m’assis en silence à une certaine distance dans le coin de la pièce et me mis à écouter tranquillement ce qu’il disait. Mais j’étais quelque peu confus par ce qu’il disait. Quelqu’un (un de ses adeptes végétarien) demanda si le végétarisme était bon ou non et Baba répondit: “Ne pensez pas qu’en mangeant des légumes on peut réaliser Dieu.” Il continua en disant que si le fait d’être végétarien pouvait apporter la réalisation de Dieu, alors toutes les vaches, les cerfs et les autres herbivores seraient réalisés. Je ne le comprenais pas clairement. Je pensais qu’en tant que moine, un moine Indien, il aurait dû dire aux gens de manger de la nourriture végétarienne. Au départ j’étais confus. Mais lentement je compris le but de son enseignement.

Krishna: La première question par laquelle je voudrais commencer est: pourquoi êtes vous devenu moine au lieu de disons professeur d’économie ou n’importe quoi d’autre?

Swamiji: Merci. J’étais comme un moine dès l’enfance. J’aime Dieu. J’aime aider les gens. Bien que ma profession ait été d’enseigner l’économie pendant une courte durée, seulement 11 ans, je faisais le même genre de travail qu’un moine: enseigner, méditer, aider les gens et les étudiants. Baba me demanda donc plus tard d’abandonner mon emploi et d’aider les gens à temps complet. J’aime mon guruji. Pour obéir à ses paroles, je me fis moine.

Adam: Je voudrais savoir si les incarnations vont jusqu’aux formes aussi petites qu’une cellule d’un corps vivant?

Swamiji: Merci. La création de Dieu va de l’amibe unicellulaire jusqu’à l’être humain multicellulaire. La vie s’est donc manifestée à tous niveaux. Là où il y a de la vie, il y a l’âme et il y a incarnation. Et ce qui se passe, c’est que de même que la simple cellule de l’amibe grossit et se divise et que la vie se manifeste davantage, de même l’âme passe d’une forme à l’autre, des plantes aux animaux et aux êtres humains et même des êtres humains à Celui qui est Parfait.

Adam: D’après votre réponse, y a t’il quelque chose de plus parfait que l’être humain?

Swamiji: Si vous observez les êtres humains, vous verrez qu’il y a des gens très traditionnels et primitifs. Ils ne pensent qu’à manger, dormir et à rien d’autre. Il y a aussi des gens qui donnent davantage d’amour, davantage de divinité, davantage de calme. Parmi les êtres humains il y a donc différents types de gens. Certains sont très agités, agressifs, et certains sont très calmes et tranquilles, paisibles et aimables. Ainsi les êtres humains sont la plus belle création de Dieu mais il y a de nombreux niveaux chez les êtres humains.

Krishna: Quel est votre but pour cette planète?

Swamiji: De manifester davantage d’amour, davantage de joie et davantage de bonheur dans la vie et les cœurs du plus grand nombre de gens possible.

Adam: Une autre question sur la réincarnation. Est-ce que la réincarnation s’étend à d’autres univers que celui-ci?

Swamiji: Si vous regardez dans le ciel la nuit, lorsqu’il n’y a ni nuage ni lune, combien d’étoiles et de planètes pouvez vous voir? Cela dépasse l’imagination humaine. Nous sommes dans un petit système solaire: un soleil et quelques planètes qui tournent autour. Et sur l’une de ces planètes, la terre, il y a de la vie et les scientifiques sont en train d’essayer de savoir s’il y a de la vie sur les autres planètes. Il y a des millions et des millions de soleils et de systèmes solaires. Dans la création de Dieu, il y a donc de la vie sur de nombreuses planètes et dans de nombreux systèmes solaires, mais notre domaine est si limité.

Adam: Est-ce que vous êtes capables de savoir ce qui s’y trouve?

Swamiji: La méditation développe de grands pouvoirs. On peut éprouver ou sentir ce qui se passe au delà du corps.

Krishna: Quels sont les gens qui vous ont le plus aidé dans votre vie à arriver au point où vous êtes?

Swamiji: D’abord mes parents. Puis mon grand oncle. Ensuite beaucoup de mes professeurs d’école et d’université. Puis un certain nombre de moines dont les écrits m’ont influencé. L’un d’entre eux est Swami Shivananda de la Société de la Vie Divine, et un autre est Swami Swaroopananda. Peu de gens le connaissent. C’était un moine de l’Inde orientale qui vécut jusqu’à 96 ou 97 ans. Un autre est Swami Nigamananda. C’est un autre moine inconnu en Occident. Le quatrième est Shankaracharya de Kamakoti Peeta qui vécut jusqu’a cent ans et mourut il y a quelques années. Un autre est Ramakrishna Paramahamsa. La vie de ces moines m’influença beaucoup. Et évidemment, Gurudev.

Adam: Lorsque quelqu’un a atteint l’état de Samadhi, a-t’il le choix entre se réincarner dans un autre vie ou de ne jamais revenir?

Swamiji: Ceux qui aiment vraiment Dieu abandonnent tout à la volonté de Dieu. Si Dieu veut se servir d’eux pour apporter davantage de paix, davantage de joie et pour aider les gens à évoluer plus rapidement, ils reviennent. Une personne vraiment spirituelle s’abandonne donc à la volonté de Dieu et fait tout ce qui est bon pour la création de Dieu.

Gouri: Où êtes vous allé à l’école?

Swamiji: En Orissa dans le village où je suis né. L’école primaire était à cinq minutes à pied de chez moi, l’école secondaire à dix minutes et le lycée à environ vingt minutes de marche du village. Après le lycée je suis allé à l’université qui était loin du village. J’ai donc quitté mes parents et y vécut seul.

Krishna: Comment saviez vous que Baba était votre Gourou et pas les autres moines que vous avez rencontrés dans votre vie?

Swamiji: Je suis allé dans l’Himalaya pour la première fois lorsque j’avais quatorze ans. Même lorsque je vivais au village et lorsque je suis allé faire mes études à l’université, j’allais à tous les satsang de tous les moines possibles et écoutais leurs discours et leurs enseignements. Lorsque j’ai rencontré Baba j’ai éprouvé une sensation différente de celles que j’avais éprouvées avec les autres moines. Ils m’aidèrent beaucoup, mais avec Baba, je vis qu’il était différent et qu’il était celui que je cherchais. Au début, je ne fus pas initié par lui. Il me donna son amour et me permit de participer aux cours de méditation bien que je n’ai pas été initié (normalement on ne permet pas aux gens de venir aux cours de méditation s’ils ne sont pas initiés). Mais Baba m’autorisa à venir aux cours de méditation. Il m’aima et je l’aimai. Et lentement je fus convaincu qu’il était mon tuteur et qu’il m’aiderait à progresser sur cette voie.

Adam: Y a t’il différents niveaux dans le Kriya qui permettent d’éprouver la divinité et le calme?

Swamiji: En fait, le premier Kriya est suffisant. Si on le pratique avec amour, il est suffisant pour apporter le calme et la divinité. Néanmoins, Le Kriya comprend six niveaux. Généralement, lorsque le tuteur voit que quelqu’un pratique sincèrement, et acquiert de l’expérience, il donnera un Kriya supérieur. Le premier niveau est suffisant.

Adam: D’où vient le terme Swami?

Swamiji: Il y a une langue appelée Sanscrit. C’est la langue vivante la plus ancienne du monde. Swami à de nombreuses significations en Sanscrit. Il est utilisé pour Dieu et on peut donc appeler Dieu Swami. Il peut remplacer seigneur comme dans Seigneur Jésus, ou une femme peut appeler son mari swami. Swami peut s’utilser dans le sens de maître dans le contexte suivant: dans une entreprise, le propriétaire est swami. Swami est également utilisé pour désigner quelqu’un qui a le contrôle du mental et des sens et est généralement utilisé pour les moines. Lorsque l’ordre monastique fut organisé il y a environ 1600 ans, ce mot fut utilisé systématiquement.

Gouri: Quel était votre sujet préféré?

Swamiji: Le sujet de l’Amour.

Gouri: Quel était votre sujet favori à l’école?

Swamiji: Les mathématiques. J’aimais les mathématiques. Les mathématiques me rendaient fou, j’oubliais tout. Maintes fois ma mère m’appelait pour manger et disait qu’il se faisait tard. Je répondais: “Je m’en fiche. Je ne mangerai pas avant d’avoir fini.”

Krishna: N’avez vous jamais pensé pendant votre enfance que vous deviendriez moine?

Swamiji: Lentement, au fur et à mesure que je grandissais, cela devint évident .

Adam: Y a t’il une raison pour laquelle les univers furent créés?

Swamiji: C’est uniquement pour manifester de plus en plus d’amour. Supposez que vous soyez seuls: vous avez un certain type de comportement. Mais si vous êtes avec des amis, vous avez un autre type de comportement. Votre amour se manifeste donc davantage lorsque vous êtes avec vos amis. Lorsque vous êtes avec vos parents vous avez encore un autre type de comportement. Vous percevez l’amour de vos parents et vous leur donnez votre amour. Dieu créa donc l’univers uniquement pour manifester l’amour.

Adam: Pourquoi avons nous été créés?

Swamiji: Aimez vous jouer? Vous voyez, Dieu nous a créé. C’est un jeu. La création est un jeu. Et dans cette création le jeu consiste à aimer davantage, à être plus paisible, et simplement à manifester davantage d’amour. Tel est le but, mais au milieu du jeu, on oublie. L’oubli est le problème.

Gouri: Qui étaient vos héros lorsque vous étiez enfant?

Swamiji: Lorsque j’étais un petit garçon, j’ai commencé par lire au sujet Swami Vivekananda. Il était un moine Indien qui vint en Amérique en 1893. Il fut le premier moine Indien à quitter l’Inde et à enseigner publiquement la sagesse spirituelle Indienne. Les Américains l’apprécièrent donc beaucoup. Lorsque j’étais très jeune comme vous, j’ai lu sur son sujet, j’ai appris à le connaître et il était le héros de ma vie. Swami Vivekananda: les délices de la sagesse discriminative.

Krishna: Est-ce que vos connaissances en économie vous ont aidé à surmonter facilement le premier chakra?

Swamiji: L’argent n’est pas une mauvaise chose. Il n’ y a donc aucun besoin de le surmonter, mais nous devons l’utiliser à bon escient. L’argent est nécessaire. L’argent est une bonne chose. Je suis arrivé hier de Miami. Comment suis-je venu? Pour prendre l’avion il faut de l’argent. Sans argent on ne peut pas voyager. L’argent devrait être utilisé pour le bien, d’une bonne façon.

L’économie m’a aidé à comprendre le mental humain. En Sanscrit économie se dit artha shastra. Artha veut dire argent. Il a aussi d’autres significations comme bonté. Dieu est Paramartha, la richesse suprême. L’économie m’aida à comprendre la richesse. Elle m’aide aussi à comprendre la vie. L’économie est un bon sujet. Les bases de l’économie nous enseignent que nos ressources sont limitées mais nos désirs sont illimités. Comment utiliser ces ressources limitées pour en tirer l’utilisation et la satisfaction maximum? Ainsi, grâce à cela je compris que notre vie est limitée. Le but est illimité. Comment peut-on atteindre un but illimité avec une vie limitée? L’économie m’apprit donc à utiliser l’argent d’une bonne façon.

Adam: Est-il possible pour les animaux d’être réalisés comme les swamis?

Swamiji: Beaucoup de gens croient que oui, beaucoup de gens croient que non. Dieu est partout. La vie de Dieu est dans tout. Si un animal est en contact avec des gens hautement réalisés, ils peut atteindre la réalisation. Mais le nombre de cas est très limité. Les êtres humains ont plus d’intelligence. S’ils utilisent leur intelligence et leurs connaissances, ils peuvent évoluer rapidement. Malgré tout les animaux peuvent aussi le faire. Gajendra moksha – dans le Bhagavatam il y a l’histoire d’un éléphant qui a atteint la réalisation.

Gouri: Ou avez vous vécu?

Swamiji: Jusqu’à l’âge de seize ans j’ai vécu avec mes parents. A partir de seize ans j’ai vécu dans un pensionnat de l’université avec des amis. Puis j’ai vécu tout seul. J’ai aussi vécu dans l’Himalaya pendant de nombreux mois. J’ai vécu avec mon Guruji, Baba Hariharananda pendant de nombreuses années. Depuis l’âge de vingt ans il a donc été mon meilleur compagnon, mon meilleur ami et mon meilleur guide. J’ai vécu avec lui pendant vingt ans. Je vis avec vous tous en allant de place en place.

Krishna: Qu’est-ce qui vous a donne l’idée d’un projet charitable tel que la Mission Prajnana?

Swamiji: Dans ma petite enfance j’étais souvent malade. J’allais chez le docteur presque tous les jours. Les docteurs étaient très gentils avec moi. J’ai donc décidé de me faire docteur pour aider les gens. Mais j’ai dû abandonner à cause du cours de Biologie. En Inde, à l’époque, pendant les cours de Biologie on devait tuer des grenouilles et les disséquer. C’était trop pénible pour moi de tuer des animaux, même des cafards et des vers de terre. C’était au programme tous les jeudis. Ça me coupait l’appétit et j’ai donc décidé de dire adieu à l’idée de devenir docteur. Mais j’ai alors pensé que tant que j’en avais la force je pouvais faire la même chose avec l’aide des autres. J’avais donc toujours cette idée en tête et j’essayais d’aider les gens de différentes façons lorsque j’étais jeune. Plus tard, lorsque cela devint possible, je créai cette mission. Mais l’idée avait germé dans mon enfance.

Adam: Avez-vous eu à aucun moment pendant votre vie le désir de faire autre chose que d’être moine ou docteur?

Swamiji: Dans mon enfance je voulais être moine et docteur. Mais après avoir pris la décision de ne pas devenir docteur, je décidai de gagner beaucoup d’argent pour pouvoir aider les gens dans le besoin et les malades. Je me suis alors mis à réfléchir à la façon de gagner davantage d’argent. J’ai donc pensé à devenir avocat. Je pensais que si je devenais avocat j’aurais davantage d’argent et pourrais alors aider les gens. Je suis donc allé voir un avocat lorsque j’étais étudiant. Je n’ai pas aimé ça et ai décidé de ne pas étudier le droit. Peu à peu je suis devenu ce que je suis maintenant.

Gouri: Quelles langues parlez-vous?

Swamiji: Je ne parle qu’un seule langue: celle de l’amour. En Inde il y a de nombreuses langues. Je connais en partie le Sanscrit. Je parle l’Oriya, la langue de mes parents que certains appellent la mère des langues. Je parle aussi dans une certaine mesure le Bengali, un peu de Hindi, quelques phrases de Gujarati et de Telugu. Il y a aussi une autre langue en Inde qui s’appelle la langue de l’Assam ou Assamese. Voila pour les langues de l’Inde. Puis, en dehors de l’Anglais, je parle bien l’Allemand et je comprends un peu d’autres langues. Je parle un peu de Polonais, de Hongrois et je peux comprendre et dire quelques mots d’Espagnol et de Français. Lorsque je vais donner des conférences, je voyage et je parle donc un peu de nombreuses langues.

Krishna: Parmi tous les projets charitables auxquels vous participez, quel est celui que vous considérez prioritaire?

Swamiji: C’est la santé. Celui qui a la force physique peut acquérir la force mentale. Celui qui a la force physique peut être aussi un bon étudiant. Il y a donc deux projets que nous avons démarrés en Inde. Avec le premier nous essayons d’améliorer la santé d’un maximum de gens, dans la mesure du possible. Le second consiste à créer des programmes dans les écoles. Nous avons adopté deux écoles cette année. Les enfants passent des examens médicaux et reçoivent une carte de santé. En Inde ce n’est généralement pas possible de faire cela parce que les gens sont très pauvres, surtout dans les villages. Nous leur donnons aussi une éducation médicale, leur enseignant comment vivre en bonne santé, une éducation sur la nutrition, la propreté et l’hygiène.Si nous arrivons à faire un peu plus de progrès dans cette direction, nous pourrons alors aborder une éducation générale et morale.

Adam: Pensez vous que Baba va se réincarner pour aider les gens?

Swamiji: C’est difficile de parler pour lui. Je ne peux que parler de moi-même.

Adam: Alors pouvez vous nous dire si vous reviendrez?

Swamiji: Oui, je reviendrai.

Gouri: Qu’est-ce que ça vous fait lorsque vous devez quitter Baba et aller faire vos conférences?

Swamiji: C’est vraiment difficile. Si je devais choisir parmi toutes les relations humaines que j’ai eues dans ce monde, dans cette vie, celle qui a été la meilleure, je dirais que c’est celle que j’ai avec lui. Le quitter est donc vraiment dur. Mais je le quitte pour exaucer ses vœux et il aime ce que je fais. Mais c’est dur.

Krishna: Est-ce que la Mission Prajnana est le produit de votre nationalisme?

Swamiji: Si elle était le produit d’un sentiment nationaliste, je ne serais pas ici. Je serais resté là-bas. J’aime l’Inde. J’aime particulièrement trois choses en Inde: l’Himalaya, le Gange et Puri. Nous avons créé la Mission Prajnana pour élargir nos activités, ne pas nous limiter à la méditation Kriya mais amener davantage de gens au Kriya, à la vie spirituelle. Son œuvre peut s’étendre à l’humanité entière.

Adam: Avez vous d’autres plans pour répandre le Kriya Yoga à d’autres régions?

Swamiji: Je n’ai aucun plan. Si Dieu me le demande, je le ferai. Mais si Dieu me demande: “Dis moi ce que tu voudrais vraiment.” Je répondrais: “D’accord, je vais dans les caves et j’y reste.” Mais Baba a un plan d’ensemble. Avant même que j’aille en Occident, lorsque je n’avais que 24/25 ans, il me disait déjà que j’irais en Occident. C’était son plan. Il m’amena donc en Occident. C’était il y a exactement six ans et deux jours. Je suis arrivé en Europe le 3 Octobre 1994, avant de me rendre en Amérique du Sud. Baba disait que j’irais en Australie et j’y suis allé. Puis il a dit que j’irai en Chine, au Japon , en Russie mais je n’y suis pas encore allé. C’est peut être son plan que j’y aille mais je n’ai aucun plan.

Krishna: Quelles sont vos prévisions pour Hand in Hand (Main dans la Main)?

Swamiji: Nous avons créé une autre organisation à Vienne sous le nom de Hand in Hand pour aider l’humanité. L’idée naquit lors du gros ouragan de l’an dernier sur la côte Est de l’Inde. Prés de 10 mètres d’eau déferlèrent de l’océan. Il y eut aussi 10 jours de pluies continuelles en plus de l’eau de l’océan et la plupart des rivières débordèrent, sans parler de vents violents soufflant à parfois plus de 240 Kilomètres à l’heure. Des milliers et des milliers de gens périrent. De là l’idée que si nous avions une organisation avec quelques fonds et un réseau de support, nous pourrions apporter une aide n’importe où et à tout moment. C’est ainsi que Hand in Hand fut créé pour aider les gens en détresse.

Adam: N’avez vous jamais eu de vision inattendue?

Swamiji: Au cours de la vie spirituelle les gens ont beaucoup de visions. Si je dis oui vous allez alors me demander de donner davantage d’explications. J’ai de très très belles expériences.

Krishna: De toutes les écritures, laquelle est la plus importante pour vous?

Swamiji: J’aime toutes les écritures – La Bible, la Gita, le Koran et la Torah. Toutes les écritures parlent de la façon dont on peut vraiment manifester notre amour dans notre vie et l’exprimer aux autres. Néanmoins, l’écriture qui a eu la plus grande influence sur ma vie est la Gita.

Adam: Pouvez-vous manifester des choses du bout des doigts?

Swamiji: Je peux manifester l’amour.

Krishna: Quelle religion est la plus proche de la réalité?

Swamiji: Toutes les religions. La vérité est unique et toutes les religions expliquent comment être dans la vérité. Mais les gens ne peuvent pas comprendre.

Krishna: Si vos parents et Baba étaient au même endroit, devant qui vous inclineriez vous en premier?

Swamiji: C’est une question difficile. Je m’inclinerais d’abord devant mes parents. Pourquoi? Tout d’abord mes parents furent l’instrument qui donna la vie à ce corps. Les parents sont donc les premiers gourous. Dans les Upanishads il est dit: matri devo bhava, aime ta mère comme Dieu. Ensuite vient pitri devo bhava, aime ton père comme Dieu. Puis il y a acharya devo bhava, aime ton gourou comme Dieu. Je m’inclinerais donc d’abord devant ma mère, puis devant mon père et enfin devant Baba.

Adam: Est-il possible de savoir qui était dans une incarnation antérieure une personne donnée?

Swamiji: Ceux qui sont réalisés le savent. Je le sais au sujet de quelques personnes mais pas tout le monde.

Krishna: Est-ce que Baba était aussi important dans votre vie passée?

Swamiji: Oui.

Krishna: Vous en souvenez vous?

Swamiji: Voyez-vous, la relation entre le disciple et le gourou ne se limite pas à une vie. Ce n’est pas l’affaire d’une vie. Nous ne nous sommes pas rencontrés ici pour la première fois.

Adam: Combien y a t’il de réincarnations, y compris toutes les formes de plantes et d’animaux?

Swamiji: On peut dire combien d’espèces il y a dans la création de Dieu. Il y en a huit millions quatre cent mille. Parmi elles se trouvent des plantes, des insectes, des animaux et les humains.

Adam: Y a t’il un nombre particulier de formes humaines?

Swamiji: Il y a moins de formes humaines que de formes animales. Chez l’être humain, il y des types très primitifs et des gens qui sont très évolués. Il y a donc différents niveaux d’êtres humains. Bien que nous nous ressemblions tous, chaque individu est à un niveau de conscience différent.

Krishna: Quelle est l’erreur la plus courante sur la voie de la réalisation?

Swamiji: L’oubli. On oublie. Même à l’école, lorsqu’il y a un examen, on connaît la réponse mais on l’oublie au moment de la donner. C’est l’erreur que nous commettons. L’oubli est la plus grande erreur de notre vie.

Krishna: Pourquoi les moines Hindous laissent pousser leurs cheveux alors que les moine bouddhistes se rasent le crâne?

Swamiji: Les moines Hindous se rasent aussi le crâne. Il ne faut pas croire que tous les moines laissent pousser leurs cheveux et leurs barbes. Ceux qui se laissent pousser la barbe suivent la tradition de leur gourou.

Krishna: Lorsqu’ils parlent de la fin du monde dans les écritures, est ce que c’est uniquement métaphorique?

Swamiji: C’est à la fois métaphorique et pratique. L’évolution et la destruction sont cycliques. Si vous vous placez du point de vue scientifique, les savants disent que la vie sur cette terre est très ancienne. Beaucoup d’espèces d’animaux ont disparu et beaucoup d’espèces nouvelles évoluent. La création est cyclique, Cela s’appelle création et dissolution.

Adam: Pouvez vous voir ce qui se passera dans un millier d’années?

Swamiji: Je suis un optimiste. Dans mille ans, ce sera beaucoup mieux que maintenant. Nous sommes tous dans le sein de Dieu. L’âme vit et le corps meurt. Si nous voulons revenir dans une autre vie, nous pouvons revenir. Voulons nous donc revenir?

Adam: Oui!

Swamiji: Parfait, nous reviendrons alors ensemble.

Adam: Considéreriez vous qu’il est correct de comparer la vie à un jeu?

Swamiji: La vie peut être décrite de maintes façons et la décrire comme un jeu est une de ces façons. La vie peut également être comparée à une représentation dramatique ou théâtrale. La vie peut être comparée à un chant, à un fleuve. Je compare la vie à l’amour. Quelle que soit la façon dont on envisage la vie, on y trouve un message. Nous pouvons apprendre. La vie est un jeu. Nous sommes en train de le jouer.

Les enfants: Merci Swamiji pour nous accorder ce temps précieux. Nous avons beaucoup appris.

Swamiji: Que Dieu vous bénisse. Vous avez tous posé des question vraiment, vraiment très belles.

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La Guru Gita – première partie

D’après un exposé de Swami Prajnanananda au séminaire du 93ème anniversaire de Baba à l’ashram de Miami, le 28 Mai 2000

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La vie humaine a pour but l’éducation, l’apprentissage. Nous apprenons tous les jours qu’il n’y a pas de limite à l’apprentissage humain. Pour cette éducation il n’y a pas besoin d’école ou de collège. Chaque jour, à tout moment, nous avons l’opportunité d’apprendre. Toute personne qui nous enseigne devient notre professeur. Nous pouvons apprendre de la nature. Nous pouvons apprendre des animaux, des plantes, des fleuves et de tous les êtres humains. Nous pouvons apprendre de nos propres enfants. Nous pouvons apprendre de n’importe qui, n’importe où, à n’importe quel moment.

Le Roi Et Le Moine

Lorsqu’on étudie le Bhagavatam, l’une des plus belles écritures de l’Inde, on y trouve une conversation entre un roi et un moine errant. Un soir le roi travaillait sur la terrasse du palais. Il vit un moine nu qui passait dans la rue. Il marchait avec tant de bonheur, rayonnant tant de paix et de joie, respirant tellement la santé, que la curiosité du roi s’en trouva excitée. Il se demandait: “Qui est-il? Comment fait-il pour être si fort et en si bonne santé? Que mange cet homme? Où vit-il? Comment peut-il être si heureux?” Le roi envoya ses messagers pour inviter le moine au palais avec tout le respect qui lui était dû. Le roi s’inclina aux pieds du moine nu, lava ses pieds, le fit asseoir sur son trône tandis qu’il s’assit sur le sol et demanda: “Qui êtes vous? Où vivez vous? Qui est votre précepteur? Qui est votre gourou?”

Le moine nu répondit: “Je m’appelle Dattareya et je suis un moine errant. Je ne vis pas dans un endroit parfait comme ce palais. Quel que soit l’endroit où je vais, j’y vis. Je ne mange pas de nourriture spéciale. Quel que soit ce qu’on me donne, je le mange. Je n’ai pas d’horaire à respecter comme vous. J’ai 24 gourous.”

Le roi fut surpris. “J’ai entendu dire qu’un gourou est suffisant. Comment pouvez-vous en avoir 24? Pouvez vous me dire comment ils s’appellent?”

Dattareya répondit: “Si vous voulez savoir le nom de mes gourous, commençons par les moins importants. L’abeille est mon gourou, le python est mon gourou, l’insecte est mon gourou” Le roi ne comprenait pas comment une abeille ou un python pouvaient être un gourou.

L’écriture yogique la Guru Gita répond aux questions telles que: “Qui est mon gourou? Qui va m’apprendre? Comment apprendre? Quelle attitude et quelles vues
dois-je adopter lorsque je suis avec mon gourou?” La déesse Parvati y demande à son mari Shiva: “Je t’en prie dis-moi comment obtenir l’amour du gourou, comment obtenir sa gloire?” Plus loin Shiva répond en disant: “Parvati, je vais te dire à quel point le gourou est grand: dans le monde libre le gourou est la personne la plus réelle. Sans le gourou il n’y a rien et il n’y a pas de vérité.” Il répète ces mots deux fois pour insister sur le fait que trouver un gourou est le plus grand succès qu’on puisse avoir dans la vie.”

Qui Peut Trouver Un Gourou?

Qui peut trouver un gourou? Qui est prêt à recevoir un gourou? Dans les écritures il est dit: “celui qui veut être libéré, qui est prêt à recevoir la connaissance suprême la plus haute est capable de trouver un gourou.”

Dans ce monde moderne c’est devenu une mode d’aller apprendre quelque chose quelque part, s’y faire initier et aller ailleurs. C’est devenu une spécialité de l’Occident. C’est si facile de rester avec le précepteur, de suivre son enseignement, de le pratiquer dans la vie quotidienne et d’abandonner peu à peu son ego. On peut aller d’un précepteur à l’autre dans le cadre permis par les écritures. On peut le faire. Mais seulement si l’on va jusqu’au bout de l’éducation donnée par le gourou et que le gourou dit: “Pour en savoir plus, allez voir ce précepteur, il vous en apprendra davantage.”

Venons en à la vie de notre Gurudev. Dans son enfance c’est son père qui l’éduqua. Il fut son premier gourou. Il l’initia. En Inde, dans sa famille il y a une cérémonie spéciale qui s’appelle la cérémonie du cordon sacré. Si vous regardez la photo de Lahiri Mahasaya vous verrez un cordon qui va de son épaule gauche à sa hanche droite. On donne ce cordon aux garçons entre 9 et 12 ans. C’est l’âge ou on enseigne l’art de la maîtrise de soi aux enfants. L’enfant promet de faire certaines choses et de ne pas en faire d’autres. L’enfant apprend à méditer tous les jours, matin et soir, à prier et on lui apprend des mantras adaptés à la période de l’enfance.

Gurudev fut initié par son père mais en grandissant, la faim spirituelle de l’enfant s’accrut. Krishna Chattopadhyaya fit son instruction en Jnana Yoga pendant près de 13 ans couvrant son adolescence. Il vécut avec lui, reçut son enseignement et pratiqua ce qu’il enseignait. Puis son gourou lui dit de se rapprocher de Shriyukteswarji.

Ainsi on va d’un gourou à l’autre. Dans une écriture yogique, il est dit:

madhu-lubdha yatha bhramra pushpat
pushpantaram vrajet jnana-lubdha
tatha shishya guru-gurvantara vrajet

“De même que l’abeille va d’une fleur à l’autre pour butiner le miel, de même le disciple va d’un précepteur à l’autre.”

Ainsi un disciple, un étudiant, un chercheur peut aller d’un précepteur à l’autre à condition que ce soit pour atteindre la connaissance. Lorsqu’une fleur ne suffit pas pour faire du miel, allez butiner la suivante.

Comment Servir Aux Pieds Du Gourou?

Lorsqu’on s’approche du gourou, il faut réellement comprendre la gloire du gourou. Dans les quelques versets suivants des écritures il est dit:

“Un chercheur, pour être libéré de toutes les impuretés et qualités négatives devrait servir aux pieds du gourou. Lorsqu’on sert aux pieds du gourou, on en tire le même profit que lorsqu’on se baigne dans les lieux sacrés. L’eau qui coule des pieds du précepteur aide l’étudiant à traverser l’océan du monde. Elle arrache la racine de l’ignorance et libère de la naissance et du karma. En servant aux pieds du gourou, on obtient toutes ces choses. Buvez l’eau qui a servi à laver les pieds du gourou, mangez les restes de l’assiette du gourou, méditez sur le gourou tout le temps et chantez des prières au gourou constamment.”

Beaucoup de gens essayent de servir aux pieds du gourou. Comment peut-on le faire? Réfléchissez-y un instant: il y a un seul gourou et de nombreux étudiants. Maintenant que vous avez entendu dire que vous devriez servir aux pieds du gourou (littéralement les masser), pouvez tous y aller et masser les pieds du gourou? Si tout le monde y va, cela devient physiquement impossible. Alors, qu’est-ce que cela veut dire?

Karna, dont vous avez peut-être entendu parler dans la Bhagavad Gita alla voir son gourou pour apprendre l’art de la guerre. Le gourou était fatigué et voulait dormir, mais il n’avait pas d’oreiller. Karna lui dit: “Je vous en prie, mettez votre tête sur ma cuisse. Ça vous servira d’oreiller.” Le gourou s’allongea, se détendit et s’endormit la tête sur la cuisse de son jeune étudiant. Un peu plus tard un serpent vénéneux mordit la cuisse de Karna. C’était une morsure sévère mais il supporta la douleur sans bouger car son gourou était endormi sur sa cuisse et tout mouvement aurait pu le déranger. L’animal l’avait mordu si fort qu’il se mit à saigner, mais il resta immobile insensible à la douleur. Le sang coulait à tel point qu’il commença à tacher les vêtements blancs et le corps du gourou.

Lorsque celui-ci se réveilla il vit le sang et se demanda d’où il venait. Il se rendit compte que Karna saignait et lui demanda pourquoi il perdait tant de sang. Karna lui expliqua comment il avait été mordu pendant le sommeil du gourou et qu’il n’avait pas voulu bouger pour ne pas interrompre le sommeil de son maître.

Les qualités essentielles pour servir aux pieds du gourou sont l’humilité et l’absence d’ego. Un étudiant devrait être humble lorsqu’il est près du gourou pour apprendre la vérité sur la vie. Mais que veut dire servir aux pieds du gourou? Nous connaissons les sept chakras du corps humain, mais d’après les écritures yogiques il y en a beaucoup plus de sept. Il y a un chakra qui s’appelle guru pada chakra. Littéralement Guru pada signifie ‘les pieds du gourou’. Ce chakra se trouve entre les sourcils et la fontanelle, à l’intérieur du cerveau. On l’appelle guru pada, les pieds de lotus du gourou. Servir aux pieds du gourou veut dire que par la méditation vous devez vous rendre à cet endroit et sentir la présence du gourou au dedans. C’est ainsi qu’on sert aux pieds du gourou.

En Inde la tradition veut qu’on lave les pieds du gourou assis sur une chaise. Les disciples prennent les pieds du gourou, les mettent dans une grande bassine métallique et les lavent, les essuient avec une serviette et les enduisent d’une pâte au bois de santal et les entourent de fleurs. Puis ils le vénèrent et s’inclinent. C’est la tradition. Un texte sacré nous enjoint de boire l’eau et il y a des gens qui se versent littéralement l’eau dans la bouche et s’en aspergent le corps. Lorsqu’on voit cela, on peut se demander si c’est hygiénique. Il pourrait y avoir tout un tas de germes et de bactéries sur ces pieds. On peut les laver, mais boire l’eau? Mais c’est la tradition.

Le Gourou N’est Pas Un Être Humain

Qu’est-ce qu’il y a dans les pieds du gourou? Le gourou n’est pas un être humain. N’allez pas penser qu’il est comme vous et moi. Ce n’est pas le cas. Dans le gourou l’énergie divine, l’amour divin, se manifestent à tel point que son corps n’est pas un corps humain ordinaire. Des deux pieds du gourou, le pied droit est celui qui libère. Le pied gauche donne la prospérité matérielle. Celui qui touche ses pieds avec réelle dévotion et amour obtient vraiment toutes ces choses.

J’ai fait une conférence à un collège de l’Ohio. Il y avait beaucoup de monde, des étudiants, des locaux et un bon nombre d’Indiens. A la fin de la conférence certains Indiens vinrent toucher mes pieds et se prosterner. Deux mères américaines me demandèrent pourquoi les gens touchaient mes pieds. Je leur dis “C’est une tradition Indienne de souhaiter la bienvenue aux maîtres particulièrement spirituels, aux précepteurs âgés, même aux professeurs à l’école et au collège et de montrer son respect aux parents, frères aînés, sœurs aînées, en touchant leurs pieds et en s’inclinant devant eux. C’est tout simplement pour montrer son respect. Mais cette tradition a d’autres significations. Le corps a une polarité, un pôle nord et un pôle sud, et lorsqu’on touche avec le front (Nord) les pieds (Sud) du gourou, le circuit est complet. Le pôle Nord et le pôle Sud ne font qu’un, un aimant spirituel. On ressent tellement d’amour, d’énergie, de force et de bonheur lorsqu’on touche les pieds du gourou qui est spirituellement illuminé, dont la vie est saturée d’amour. Grâce à cela, on se trouve transformé intérieurement.”

L’une d’elles demanda: puis-je toucher vos pieds?” L’autre dit: “Puis-je vous serrer dans mes bras?”

Je répondis: “Pourquoi?”

Elle dit: “Deux aimants unis.”

“Savez vous” dis-je “que lorsque deux pôles se rapprochent, un pôle Nord avec un pôle Nord, ils se repoussent.”

Touchez les pieds du gourou, prosternez vous aux pieds du gourou, lavez les pieds du gourou et buvez l’eau de son bain de pieds. En fait, boire l’eau du bain de pieds du gourou est une métaphore et a une signification yogique plus profonde. Pendant la méditation, lorsqu’on pénètre au dedans grâce à la concentration et qu’on garde la langue roulée vers le haut, avec un amour et une concentration véritables, un nectar descend de la glande pituitaire et peut-être même d’au delà. Une salive spéciale est sécrétée. Ce nectar, obtenu par la pratique à la fois de kechari mudra et de la méditation, est l’eau du bain de pieds du gourou. Buvez la. Si vous la buvez vous serez libérés de toutes les impuretés du mental et de la vie. Telle est la signification yogique.

Dans la spiritualité Indienne il est dit qu’on ne doit pas manger les restes de l’assiette de qui que ce soit à l’exception de ses parents ou de son gourou. Ne mangez pas ce qui vient de l’assiette de quelqu’un d’autre. Les restes sont impurs. Vous avez sans doute remarqué que souvent il y a une assiette de riz et de dal avec quelques sucreries qui vient de la chambre de Gurudev. Généralement il la donne avant d’avoir mangé.

Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que la nourriture qui vient de l’assiette du gourou est de bonne augure. On l’appelle prasad. Un jour par exemple, Gurudev était dans une nouvelle ville et il était hébergé pour la première fois chez quelqu’un. Il y avait aussi 12 disciples qui y logeaient avec lui. Prés de 24 membres de la famille furent initiés le même jour. On apporta son repas à Gurudev dans sa chambre et après qu’il eut mangé à sa faim, les restes allèrent à la poubelle. J’étais profondément choqué et me demandais pourquoi ils avaient jeté la nourriture.

Le lendemain j’attendis que Baba ait fini de manger et m’assurai que personne ne jette les restes que j’apportai de sa chambre et posai sur la table. Nous, les 12 disciples, nous mangeâmes tout. Généralement ceux qui vivent près de Gurudev attendent tout le temps qu’il leur donne quelque chose. Tout le temps! Si quelque chose provient de sa main nous pensons que c’est de bonne augure et spirituel.

La signification profonde de prasad, les restes divins, est ce qui vient de la bouche du maître réalisé. Mangez le. Jouissez-en. C’est à dire, écoutez-le et pratiquez ce qu’il dit. Prasad veut donc dire suivre les enseignements du gourou. Si vous l’écoutez, vous mangez, vous vous régalez. Vous mangez les restes de sa bouche.

Méditation Continuelle

Méditez sur la forme du gourou continuellement. Vous vous demandez peut-être comment on peut chanter tout le temps la gloire du gourou et prier le gourou continuellement, sans arrêt, méditation ininterrompue, continue, constante, prière constante. Est-il possible de chanter avec la bouche, de jouer d’un instrument ou de regarder la forme ou l’image du gourou sans interruption? Pratiquement, c’est impossible. Que pouvez vous faire?

Si vous voulez comprendre il faut d’abord discerner qui prie et qui médite. Pour quoi est-ce nécessaire? Pour le corps ou pour l’âme? La méditation n’est pas nécessaire pour l’âme: elle est pure. Demain le corps mourra mais il n’ira pas
au paradis ni en enfer, il va devenir du compost dans la terre. La méditation et la prière ne sont donc pas nécessaires pour le corps. A quoi sert donc la méditation? Vous en souvenez-vous? Ce n’est que pour le mental. Nous devons méditer et prier pour le mental, non pour l’âme ou le corps.

Le mental est la cause de tous les problèmes. Le mental est agité. Il court de-ici de-là. Il est la cause de l’asservissement et aussi de la libération. Le mental a besoin d’entraînement et d’engagement. Il ne peut jamais rester au repos. Notre mental est un cadeau tout spécial de Dieu. Il a besoin de travailler tout le temps. La méditation et la prière sont donc nécessaires au mental, quel que soit ce que vous faites physiquement, du matin au soir.

Il y a deux jours, l’un de mes frères swamis a expliqué comment prier et méditer. Il y a un verset en Sanscrit qui veut dire: “Gardez le mental tourné vers Lui jusqu’au moment de vous endormir.” On peut rester actifs pendant de nombreuses heures mais, à un moment donné, on tombe de sommeil spontanément. Ça ne se contrôle pas. Le sommeil est une mort temporaire. “jusqu’à ce que vous tombiez de sommeil” veut dire jusqu’à ce que vous soyez morts. Ayez toujours la vérité à l’esprit. Restez constamment absorbé par la pensée du gourou, dans la méditation sur le gourou. A chaque souffle vous devriez vous souvenir du gourou. A chaque souffle et à chaque instant concentrez le mental sur le souffle en compagnie du gourou. Lorsque le mental est agité vous pouvez chanter une chanson sur le gourou. C’est une bonne idée lorsque le mental est agité, sinon essayez de tourner le mental au dedans. Même lorsque vous faites votre travail habituel, n’oubliez jamais. Si vous oubliez lorsque vous travaillez, ce n’est plus de la spiritualité.

Narada Manque De Respect A Son Gourou

Dans un autre passage de la Guru Gita, Shiva dit: “La Vérité Suprême est dans la bouche du gourou et par la grâce du gourou vous l’obtiendrez.” Il y a une histoire dans la mythologie Indienne et la tradition spirituelle au sujet de la manière dont le gourou (plutôt que Dieu) donne la libération.

En Inde il y avait un sage du nom de Narada qui était très cher à Dieu. Il chantait continuellement la gloire de Dieu. Il allait de place en place incapable de rester plus d’un jour au même endroit. Les gens l’aimaient. Il alla voir de nombreux saints, eut satsang avec eux, puis s’en alla. Un jour il découvrit que certains saints d’un ermitage avaient retiré la terre de l’endroit où il s’était assis et l’avait jetée pour y mettre de la nouvelle terre. Narada se demandait pourquoi. Il y retourna donc un autre jour pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une erreur. Il s’assit à un autre endroit, ils eurent satsang puis il s’en alla. Il vit qu’une fois de plus ils retiraient la terre.

Il s’adressa à Dieu et lui demanda: “Pourquoi retirent-ils toute la terre de l’endroit ou je me suis assis? Quel est le problème?”

Dieu dit alors: “A ce jour, tu n’es pas encore complètement pur.”

“Je chante votre nom” dit Narada. “Mon mental est constamment absorbé dans vos pensées et d’après vous je ne suis pas pur?”

“Non car tu n’as pas de gourou.”

“Mais qui sera mon gourou? Est-ce que c’est nécessaire?”

“Oui c’est nécessaire et tu devrais te mettre en quête d’un gourou.”

“Qui sera mon gourou? Je vous en prie expliquez moi.”

Alors Dieu lui dit:”Va au Gange demain matin de bonne heure. Celui que tu y verras le premier parmi les gens qui seront déjà là est ton gourou.”

Narada y alla donc tôt le matin et vit quelqu’un qui arrivait. Il était vraiment excité de trouver son gourou, mais malheureusement il se rendit compte qu’il s’agissait d’un pêcheur qui allait attraper des poissons avec son filet. Le pauvre Narada qui avait été végétarien toute sa vie regardait ce pêcheur qui allait attraper et tuer des poissons. Il pensa que cette scène n’était ni sainte ni de bonne augure. Il pensa: “Ce n’est pas mon gourou, ce n’est pas possible.” et il s’en alla.

Quelque chose d’étrange se produisit alors. Vishnou ne le laissa pas entrer dans ses appartements privés où il pouvait normalement aller sans aucune restriction. Cette fois-ci le gardien lui barra la route.

Narada en fit toute une histoire et finalement Vishnou le laissa entrer. Il dit à Narada: “Écoute, pour cette fois je te laisse entrer, mais tu as commis un crime horrible.”

“J’ai commis un crime?”

“Oui, tu as fait deux choses. D’abord tu n’as pas suivi mon avis. Ensuite tu as désobéi à ton gourou et l’a déshonoré.” Vishnou continua: “Ainsi je t’avais dit que tu devais accepter comme gourou la première personne que tu rencontrerais le matin. Tu ne l’as pas fait. Puis tu as déshonoré ton gourou en pensant qu’il n’était qu’un simple pêcheur.”

“Que dois-je faire?” demanda Narada.

“En punition, tu iras en enfer.” répondit Dieu.

“Pour un crime comme ça je dois aller en enfer?” dit en pleurant Narada qui pensait que c’était un peu dur.

“Oui” confirma Dieu. “C’est ce qui est prescrit.”

“Où pourrais-je trouver de l’aide?”

“Je ne peux pas t’aider. Tu m’as déshonoré, tu ne m’as pas obéi. Je te pardonne. Mais en ce qui concerne le déshonneur que tu as causé à ton précepteur, à ton gourou, vas le voir et demande lui ce qu’il peut faire.”

Narada se rendit donc à la maison du pêcheur et se prosterna à ses pieds lui demandant de l’aider.

Le pêcheur dit: “Ne parles pas comme ça. Tu as l’air d’un brahmane, un saint homme et je suis un pauvre pêcheur. Ne me fais pas ça.”

“Non. Je vous en prie aidez-moi” dit Narada et il commença à expliquer son problème. “Vous êtes mon gourou. Initiez-moi s’il vous plaît et dites moi comment me libérer de l’enfer.”

Le pêcheur accepta. “D’accord, tu fais la chose suivante: va voir Dieu et demande lui: ‘comment est l’enfer? Si je dois aller en enfer, je vous en prie faites moi un croquis’ Demande lui où est l’entrée et les autres points de repère. Lorsque Dieu aura mis tous ses dessins sur papier, tu les roule et tu t’assois sur les plans de l’enfer. Lorsqu’il demandera “Qu’est-ce que tu fais?” tu diras: “Je suis en enfer.” Alors Dieu te demandera: “Comment? Tu es près de moi, comment pourrais-tu être en enfer? Alors tu diras: “Tout ce qui vient de Votre main en Son nom, c’est l’enfer.”

Il s’exécuta, accepta le pêcheur comme gourou et de cette façon évita l’enfer.

Inclinez Vous Et Recevez Sa Bénédiction

Le gourou est le protecteur, le gourou est le sauveur, le gourou est le meilleur ami qui peut nous délivrer des problèmes de la vie. La Guru Gita ajoute: “Tout le savoir repose près du gourou. De tous vos efforts, de tout votre amour, recherchez donc le gourou.”

Ce n’est pas une vénération physique. C’est une vénération mentale, l’amour du gourou qui vient du dedans et la pratique de ses instructions pour une vie spirituelle.

La Guru Gita dit aussi: “Lorsque vous vous approchez du gourou, prosternez-vous à plat sur le sol.” Beaucoup de gens se prosternent à plat, le visage au sol. On en parle à maintes reprises dans l’Ancien Testament. Lorsque quelqu’un se prosterne à plat on appelle ça ashtanga pranam – se prosterner avec les huit parties du corps (pieds, genoux, torse, front et coudes) touchant le sol et s’abandonner aux pieds du gourou. Se prosterner est un exercice yogique.

Lorsqu’on se prosterne aux pieds du gourou qui nous est si cher, si proche et qui nous aime tant, l’amour se manifeste plus fortement dans nos cœurs. Lorsqu’on se prosterne devant le gourou, l’énergie spirituelle passe du gourou au disciple. Lorsqu’on se prosterne on reçoit beaucoup de force et d’énergie.

Commençant au trente troisième verset il y a une très belle prière aux gourous qui se chante fréquemment: “A chaque souffle, aimez le gourou. Suivez toujours les recommandations pratiques du précepteur, du gourou. Pour notre croissance spirituelle, avec un amour véritable pour le gourou, on atteint la vraie libération. Notre vie est comme une fleur; le gourou est le soleil. Le lotus de notre vie fleurira à la lumière du gourou-soleil. Que ce lotus s’épanouisse avec l’amour et la lumière du soleil et qu’il soit dédié aux pieds de Dieu pour que cette vie soit complète”

Que les bénédictions du gourou descendent sur vous tous. Om, Amen.

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Paramahamsa Hariharananda: Le plus rare de tous les Saints

Par Swami Arupananda Giri

L’homme est le meilleur de tous les êtres vivants de la terre, mais il oublie son but à cause de l’illusion, de l’ignorance et de l’attachement matériels. S’il ne réussit pas à réaliser Dieu dans ses pensées et dans sa façon de s’exprimer, sa vie perd toute valeur et devient équivalente à celle d’un animal. On doit s’abandonner au gourou pour réaliser Dieu. C’est très difficile d’être professeur, docteur ou ingénieur sans un professeur. De même, pour la réalisation de Dieu, le rôle du gourou est essentiel. Il y a beaucoup de gourous, mais c’est difficile de trouver le vrai maître ou satguru. La bénédiction de Dieu et l’accomplissement de bonnes actions sont essentiels pour trouver un vrai maître.

Lorsque cette opportunité se présenta à moi, toutes les ambitions de ma vie s’en trouvèrent comblées. J’ai la chance d’avoir pour maître l’adepte du Kriya Yoga célèbre dans le monde entier, Paramahamsa Hariharananda. Les efforts que j’avais faits tout au long de ma vie avaient payé lorsqu’il devint mon maître. J’ai certainement dû bien travailler dans ma vie passée pour que ce grand Kriya yogi devienne mon gourou. Lorsque j’y pense, je donne mes pranams au Dieu Suprême et Tout Puissant.

Rencontre avec Baba

J’ai rencontré pour la première fois mon respecté Gurudev, Paramahamsa Hariharananda, le 23 Décembre 1984 à Rourkela, dans l’état d’Orissa en Inde.
Ce fut et est toujours pour moi un jour souligné en rouge.

Avant de rencontrer Baba, j’allais chaque semaine au satsang qui se tenait régulièrement pour l’enseignement de la méditation et du Kriya Yoga. J’écoutais mais je ne comprenais pas grand chose. Après quelques temps j’entendis dire que le grand maître du Kriya Yoga, Paramahamsa Hariharananda, allait venir à l’endroit même où je logeais. A cette nouvelle, mon esprit se mit à sauter de joie. Le jour sacré et historique arriva et je vis une personne de haute stature et au teint clair, vêtue de safran qui se tenait devant la grille de ma maison. Je m’inclinai humblement en guise de salutation à ses pieds de lotus. Mon Gourou m’embrassa et je sentis comme un courant qui traversa mon corps tout entier. Je dépassai la conscience corporelle et me sentis illuminé de conscience divine.

Il demanda: “Mon père, comment allez-vous?”

Je répondis immédiatement: “Baba, je vais très bien.” Il me dit alors devant tout le monde: “L’enfant est très sincère et très simple. Il est digne de me rendre service.” Pendant le reste de son séjour à Rourkela, j’eus la chance inespérée de pouvoir le servir.

L’amour de Baba

Comme je le découvris par mon expérience personnelle, Gurudev est une source d’amour océanique. J’ai eu la chance d’être à son contact direct. Par son amour et son affection il a effacé en un rien de temps les peines, la souffrance, la pauvreté et l’agitation de ses fervents disciples. Il exprime son amour à tous par la douceur de ses mots. Pour lui personne n’est grand ou petit. Tous sont ses disciples sans distinction de caste, de religion ou de couleur. Il est le Dieu aimant. Toutes les mauvaises qualités de l’homme telles que le désir, l’avarice, la colère, la fierté, la jalousie et la cruauté disparaissent à son contact divin. En sa présence, la lumière, la vibration et le son divins, tels qu’ils sont décrits dans les Saintes écritures, s’éveillent dans le mental du disciple.

Le verset suivant est contenu dans la Bhagavad Gita (9:22):

anan yas chintayanto mam ye janash paryupasate tesam nityabhi yuktanam yoga-kshemam vahamy aham.

Le Seigneur Krishna dit à Arjuna: “Je prends complètement à ma charge le fardeau de ceux qui s’abandonnent à moi et pensent tout le temps à moi de tout leur coeur, sans penser à rien d’autre. Je leur fournis ce qu’ils n’ont pas et garde leurs biens en lieu sûr.” De même lorsque les disciples de Baba sentent sa présence dans leur coeur et leur âme avec amour, affection et dévotion, Gurudev les soulage entièrement de leur fardeau et assure leur bien-être.

Chatur-vidha bhajante mam janah sukritino rjuna
Arto jijnasur artharthi jnani cha bharatarsabha

Le Seigneur Krishna dit aussi à Arjuna dans la Bhagavad Gita (7:16): “Il y a quatre types de personnes qui m’adressent leurs prières pour combler leurs désirs: ceux qui passent par une mauvaise période, ceux qui veulent être riches, ceux qui recherchent le salut et ceux qui ont atteint la connaissance et la sagesse. J’exauce leurs désirs en conséquence.” De même Baba met à la disposition de ses disciples ce qu’ils désirent.

L’aide de Baba

Un disciple par exemple souffrait d’une maladie cardiaque. Les docteurs ne trouvaient pas de cure pour lui. Il se réfugia sous la protection de Baba qui lui dit: “Allez voir le cardiologiste de l’Hopital de Birla.” Le disciple fit ce qu’il lui avait été ordonné. Le docteur lui conseilla de se faire opérer et lorsque le disciple en informa Gurudev, il convint qu’une intervention chirurgicale était vitale et demanda au disciple de lui donner un coup de téléphone avant l’opération. Mais le disciple se trouva dans l’impossibilité d’appeler Gurudev avant l’opération. Gurudev s’inquiétait. Il commença à méditer avec ses disciples. Puis il entra en samadhi. Lorsqu’il revint de l’état de samadhi l’hopital appela. L’opération avait réussi. La condition du disciple s’était ameliorée.

Après sa convalescence, il vint voir Gurudev et le docteur qui l’avait opéré l’accompagna. Le docteur ne savait rien de Paramahamsa Hariharananda mais il regardait Gurudev fixement. Gurudev lui demanda pourquoi il le regardait comme ça. Le docteur répondit: “Baba, ce jour-là, dans la salle d’opération, j’ai eu l’inspiration divine et vous étiez là pour me donner des directives pendant l’opération. Je pensais que le malade ne survivrait pas mais il fut complètement guéri le jour même!” Le docteur considérait qu’il avait une chance inouïe et il reçut l’initiation au Kriya Yoga.

La Compassion de Baba

Une autre fois, je fus le témoin de la compassion de Gurudev envers ses disciples. Une mère disciple avait des maux d’estomac très violents et un examen médical révéla qu’elle était victime d’un cancer. Elle écrivit à Gurudev qui lui répondit: “Je ne suis pas docteur; je vous bénis en tant que gourou. Je vous prescris un médicament homéopathique; prenez-le en y croyant fermement. Il n’y aura pas besoin d’intervention chirurgicale. Continuez à m’écrire au sujet de votre rétablissement.”

La disciple prit le médicament avec une foi absolue. Trois mois plus tard, elle était en partie rétablie. Elle en fit part à Gurudev. Il l’avisa de continuer le traitement pendant trois mois supplémentaires. Après ce traitement la disciple fut complètement guérie de son cancer.

Baba Prend sur Lui la Maladie d’un Disciple.

Les mots me manquent pour décrire les pouvoirs miraculeux de Gurudev. Il y a de nombreux exemples de ses pouvoirs miraculeux qui mériteraient qu’on en parle. Lorsqu’un disciple tombe malade Gurudev se sent concerné et transfert la maldie dans son propre corps au prix de sa propre souffrance et le disciple guérit.

Une fois, il vit qu’un de ses disciples de Calcutta souffrait d’une tumeur au cerveau. Il ne s’améliorait pas. Son fils téléphona à plusieurs reprises à Gurudev faisant de pressantes demandes pour le rétablissement de son père. Le coeur de Gurudev se remplit de pitié. Il devint soucieux et tomba soudainement malade. Tous les disciples présents à l’epoque s’inquiétaient pour Gurudev. Je me rendis à l’hopital avec lui ou il fut heureusement accepté aux urgences. A l’aide d’un traitement il fut rétabli en un jour ou deux. Pendant son séjour à l’hopital Gurudev fit la connaissance de plusieurs malades, médita à leur côté et pria pour leur prompt rétablissement. Beaucoup guérirent rapidement grâce aux bénédictions de Gurudev. Je le vis de mes propres yeux.

Nous découvrîmes plus tard que le disciple guérit au moment ou Gurudev tomba malade. J’ai eu la chance d’assister à de nombreux événements similairement merveilleux. Gurudev est la source d’une compassion, d’une gentillesse et d’une bénédiction océaniques.

Il n’y a pas de mort pour les sages, les yogis et les saints précepteurs de l’Inde. Mais un yogi comme Baba est rare. Il est un précepteur pour le monde entier. Il est aimé partout dans le monde. Dans la Bhagavad Gita (7:19) le Seigneur Krishna dit à Arjuna au sujet de ces rares sadhu:

bahunam janmanam ante jnanavam mam prapadyate
casudevah sarvam iti sa mahatma su-durlabhah

“Après de nombreuses naissances, le sage, l’homme rare, Me réalise. Ce mahatma trouve Dieu partout et sent la présence de Dieu dans tous les objets.” Il est grand et rare. Paramahamsa Hariharananda est un de ces rares mahatma. Il est respecté et vénéré par tous et est en tête de liste de tous les mahatmas. J’ai eu la chance de devenir le disciple d’un tel gourou. Je me prosterne donc aux pieds du Tout Puissant et lui transmet ma reconnaissance. Je salue mon Gurudev en touchant ses pieds de lotus.

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Tout ce qu’il vous faut savoir sur le royaume de dieu, vous pouvez l’apprendre d’un enfant et d’un voleur

Par Swami Sarveshwarananda Giri

Un beau matin, en Inde, un voleur s’en revenait d’une nuit de “travail” fructueuse. Chemin faisant vers ses pénates il decida de faire un plongeon rafraîchissant dans le Gange majestueux et d’offrir ses remerciements au Seigneur Shiva (le patron des voleurs) pour les bonnes affaires de la nuit. Un peu plus tard un brahmane très pieux arriva au même endroit pour y faire ses ablutions matinales. Il vit le voleur debout dans le fleuve absorbé dans la prière et le prit pour quelqu’un de très spirituel. Alors qu’il s’approchait pour le saluer, le voleur le vit venir vers lui et le prit pour un autre voleur. Il se réjouissait à l’idée de parler affaires avec un collègue. Le voleur l’appela et lui dit: “Hé, mon frère, qu’est ce que tu trouves de beau en ce moment?” Le brahmane pensa qu’il devait s’agir de quelqu’un de très avancé et il courba la tête en disant d’un air plaintif: “Ah, j’essaye, j’essaye, mais je n’obtiens que de maigres résultats.” Le voleur répondit: “Tu devrais prier Dieu davantage.” Le brahmane dit: “Oui je sais. Je prie Dieu mais je ne vois toujours pas beaucoup la lumière.” A travers la conversation, le voleur se rendit compte que l’autre personne n’était pas un voleur, mais un vrai chercheur de Dieu. Il l’interrompit donc en disant: “Oh mon frère, continue à prier ton Dieu et il t’enverra sans doute ses bienfaits exactement comme je prie mon Dieu et il me comble de succès. Aie la foi.” Sur ce ils allèrent chacun de son côté.

On peut beaucoup apprendre des voleurs ainsi que des enfants. Une citation du grand mystique Juif Dov Baer, le Mazid de Mezeritch, illustre merveilleusement cette histoire:

“Au service de Dieu il y a trois choses qu’on peut apprendre d’un enfant et sept choses d’un voleur.

D’un enfant on peut apprendre
1) à être toujours content;
2) à ne jamais rester assis sans rien faire;
3) à pleurer pour avoir ce qu’on veut.

D’un voleur on doit apprendre
1) à travailler la nuit;
2) que si on ne peut pas avoir ce qu’on veut une certaine nuit, on peut essayer de nouveau la nuit suivante;
3) à aimer ses collègues de travail comme les voleurs s’aiment entre eux;
4) à être prêt à risquer sa vie même pour une petite chose;
5) à ne pas attacher trop de valeur aux choses même si on a risqué sa vie pour les avoir – comme un voleur revend quelque chose qu’il vient de voler pour une fraction de sa valeur;
6) à supporter toutes choses, toutes sortes de corrections et de tortures, mais rester ce qu’on est;
7) à croire que le travail qu’on fait en vaut la peine et à ne pas vouloir en changer.”

En fait c’est ce que ce voleur enseignait au brahmane dans le fleuve: “J’ai mon travail et tu as ton travail; si tu acquiers dans ton travail les qualités dont je fais preuve dans ma profession, tu réussiras aussi sans aucun doute dans ton entreprise.”

Chose intéressante, le Seigneur Jésus utilise ces deux mêmes paraboles de l’enfant et du voleur. Dans l’Evangile de Matthieu (18: 3), Jésus dit: “Si vous ne redevenez pas petits enfants vous n’entrerez pas dans le royaume de Dieu.” Et dans l’Evangile de Matthieu (24:43-44) et l’Evangile de Luc (12:39-40) Jésus décrit l’arrivée du royaume de Dieu comme étant aussi rapide et inattendue que celle d’un voleur dans l’obscurité de la nuit: “Comprenez-le bien: si le père de famille avait su à quelle veille de la nuit le voleur devait venir, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer les murs de sa demeure. Tenez-vous donc prêts, vous aussi; car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que viendra le Fils de l’homme.”
Dans la tradition Hindoue, le Seigneur Krishna est également très fortement lié à cette double image: on l’appelait dans son village natal le “voleur de beurre” et le “voleur des coeurs” et lorsqu’il était un jeune garçon il était le meneur des vachers et des villageois de Vrindavan dans son Jeu Divin (Lila). Et St. Thérèse de Lisieux, la petite fille qui fut simplement connue plus tard comme la “Petite Fleur du Christ”, avoua à sa soeur aînée que sa façon de conquérir Dieu était celle d’un voleur: “Il y a de grands saints qui ont gagné le ciel par leur travail… mais mes modèles favoris sont ceux qui le volèrent – comme les Saints Innocents et le Bon Voleur. Je veux imiter ces voleurs et gagner le ciel par stratagème, un stratagème d’amour qui m’ouvrira ses portes et à tous les pauvres pêcheurs avec moi.”

Examinons donc point par point les conseils de Dov Baer, et voyons comment les utiliser dans notre vie.

Trois Choses à Apprendre d’un Enfant

On peut apprendre d’un enfant:

1- Etre toujours heureux.

Quelle est la première question qu’un enfant pose d’ordinaire à un étranger, qu’il soit jeune ou vieux? Il demande: “Est-ce que tu veux jouer avec moi?” Une invitation spontanée à partager notre bonheur ensemble, à jouer. Nous avons peu à peu oublié ce joyeux abandon et sommes devenus adultes. Comme le dit Brian Aldiss d’une façon quelque peu dénuée de compassion: “Lorsque l’enfance meurt, on appelle son cadavre un adulte.” Un enfant est une pure incarnation de l’esprit joueur, de la spontanéité, du bonheur. Ce n’est qu’à travers notre éducation, notre conditionnement social, que ces qualités nous ont été dérobées. Mais nous pouvons les récupérer par la méditation. Si vous observez Paramahamsa Baba Hariharananda ou toute autre grande âme réalisée, vous remarquerez à quel point ils sont toujours joueurs, toujours heureux, même au milieu des difficultés les plus graves, des abus ou des maladies auxquels ils sont exposés.

2. Ne Restez Jamais Assis Sans Rien Faire.

Je vous en prie, ne pensez pas que cela veuille dire qu’il faut s’agiter et remuer dans tous les sens. Lorsque vous vous asseyez pour méditer vous devez devenir complètement immobiles. Mais en dehors de cela, ne restez jamais sans rien faire. Trop de gens confondent inactivité et spiritualité. Dans la Bhagavad Gita 3:4 Krishna déclare à son bien aimé disciple Arjuna: “Un être humain ne peut pas atteindre l’état de non-action en évitant l’action.” La vie spirituelle consiste à être constamment en train de travailler sous une forme ou une autre. Même Krishna dit dans la Bhagavad Gita 3:22: “O Arjuna, je n’ai nul besoin d’exécuter aucun travail dans les trois mondes; je n’ai aucun désir pour quoi que ce soit. Malgré tout je m’engage dans l’action.” Le secret du succès à la fois dans la vie spirituelle et la vie matérielle est de travailler uniquement pour Dieu et non pour la satisfaction égocentrique tel que l’explique encore merveilleusement le Chapitre 2, Verset 47: “Vous avez le devoir de travailler mais aucun droit de jouir des fruits de votre travail.” Ne restez donc jamais sans rien faire mais pensez toujours à ce que vous pouvez faire pour servir Dieu et sa merveilleuse création. Telle est l’essence du Kriya Yoga: ressentir constamment que dans chaque kri (travail) c’est ya (Dieu) qui fait tout.

3. Pleurez pour Avoir ce que Vous Voulez.

Considérez un bébé. Quelle est la chose qu’il veut par dessus tout? Sa mère. Et il sait comment la faire marcher pour se l’accaparer: pleurer… sans arrêt et aussi fort que possible. Elle vient donc et lui donne un petit hochet pour qu’il s’amuse. Naturellement, il y a différentes sortes de bébés. Le bébé vraiment malin jette un coup d’oeil au hochet, le jette à travers la pièce et se met à pleurer de plus belle dès que la mère a tourné le dos. La mère doit donc revenir et donner une petite friandise au bébé. Mais le bébé malin la recrache et pleure encore plus fort. La pauvre mère doit donc trouver autre chose pour distraire le bébé. Elle peut par exemple essayer de s’asseoir devant la télévision pour regarder Sesame Street puis essayer de s’en aller subreptiscement pour retourner à son travail. Et le bébé malin va de nouveau se mettre à hurler à tue-tête. Que va alors faire la mère? Elle est alors obligée de prendre dans ses bras le petit bébé qui n’accepte rien d’autre que cet amour, ce soulèvement, cette intimité physique.

Voila ce qu’on peut apprendre d’un bébé: sa dédication inflexible pour atteindre son but: la mère. Si l’on utilise la même intensité pour atteindre Dieu, si l’on insiste à pleurer et à pleurer pour elle, la Mère Divine sera sans aucun doute forcée de nous prendre dans Ses bras et de nous serrer contre Elle pour toujours. Mais avant de nous prendre pour toujours contre Son sein, la Mère Divine va aussi essayer de nous distraire et de nous donner des petits “hochets”, des petits “jouets”, et des petites “friandises” pour voir si ce qu’on veut vraiment, ce sont les distractions plaisantes ou Dieu et Dieu seul. Ces petits jouets peuvent prendre des formes multiples et ils deviennent de plus en plus subtils au fur et à mesure de nos progrès spirituels.

Nos premières “récompenses” sont l’apparence de l’exaucement de nos prières. Ce qu’on appelle “prière” est généralement la mendicité d’un un gain quelconque, matériel, émotionel ou spirituel. Ça ressemble davantage à la négociation d’une affaire qu’à une invitation réelle à recevoir le Seigneur dans notre être: “Oh Dieu, si tu m’aides à passer mon examen ou à trouver une belle fille ou si tu m’accordes la paix intérieure, etc…, je ferai ceci ou cela pour Toi.” Bien qu’en apparence tout à fait égocentrique, cette démarche est malgré tout un bon premier pas vers Dieu. Et Dieu, dans Sa clémence infinie, peut même nous exaucer… et demander: “Maintenant que tu as reçu ton petit jouet, mon enfant, pleures-tu toujours pour Moi ou es tu satisfait avec le petit paquet que je t’ai envoyé?” Tristement, nous sommes toujours si envoûtés par notre nouveau jouet que nous en détournons notre attention de Celui qui nous l’a donné… jusqu’au jour ou il casse (et ils finissent tous, un jour, par casser): les relations se rompent, l’argent se dissipe, la santé se perd et ainsi de suite.

Au fur et à mesure que nous progressons, les jouets deviennent de plus en plus subtils: nous pouvons acquérir des petits pouvoirs spirituels comme devenir capables de lire les pensées des autres ou voir dans les vies passées et d’autres choses au demeurant inutiles mais si fascinantes. C’est une autre boîte de jeux dont Dieu nous fait cadeau. Ces jouets créent une addiction et un attraction encore plus fortes de telle sorte que la plupart d’entre nous en oublient complètement que c’était Dieu que nous recherchions au départ. Tout à coup ce que nous recherchons n’est plus que d’être reconnu comme une personne de haute stature spirituelle. Là s’arrètent nos progrès spirituels à moins que nous imitions le bébé malin et continuions à rejeter les jouets. Quelles que soient les bienfaits qui vous sont accordés, dites: “Merci mon Dieu, mais ce n’est pas ce que je veux. Je Vous suis reconnaissant pour ces cadeaux et je ferai tout mon possible pour en prendre bien soin, mais je ne m’arrêterai pas avant de Vous avoir atteint!”

Ainsi Dieu nous illusione de deux façons: en échappant apparemment à notre vue et en nous couvrant de bienfaits trop nombreux. Et des deux le dernier est le plus dangereux car il peut nous fait croire que nous L’avons réalisé. On reçoit un peu de vision spirituelle, un peu de pouvoir et un peu de joie… et nous pensons que nous avons le Tout! Une fois de plus, ce sont des jouets – gardez le but à l’esprit. St Jean de la Croix disait: “Le plus grand obstacle et aussi le dernier avant d’atteindre Dieu est la béatitude.” Si vous voulez Dieu il ne faut vouloir rien d’autre.
Comme le disait St Francois: “Lorsque vous priez, il ne faut prier pour rien, pour rien, pour rien.” Naturellement, cette attitude vient par étapes. Atteindre cet état représente beaucoup de travail et de mûrissement au cours de nombreuses incarnations – lorsque vous le pourrez, ayant acquis le pouvoir de claire discrimination, déterminez ce pourquoi vous êtes venus en ce monde et ne vous laissez distraire par rien de ce qui se présente en chemin.

Sept Choses à Apprendre d’un Voleur

On peut apprendre d’un voleur:

1. A travailler la nuit.

Ceci a plusieurs significations. La nuit représente l’obscurité, l’ignorance, l’illusion (maya), la fausse impression de sécurite issue de l’idée que nous avons atteint quelque chose dans le domaine spirituel. Dans la Bhagavad Gita 2:69, le Seigneur Krishna dit: “Lorsque c’est la nuit pour tous les êtres, ceux qui ont réalisé Dieu sont éveillés; et le moment du réveil pour tous les êtres est la nuit pour les munis (sages).” Qu’est ce que cela veut dire? Dans la Bible, au livre des Ecclésiastes 9:17, le roi Salomon (l’auteur présumé) présente à peu près la même énigme lorsqu’il dit: “Les paroles des sages s’entendent mieux dans le calme que les cris de celui qui règne au milieu des idiots.” Ces deux énigmes veulent pratiquement dire que ceux qui sont des sages aux yeux du monde sont souvent des idiots aux yeux de Dieu et ceux qui sont des idiots aux yeux du monde sont souvent des sages aux yeux de Dieu. Il ne faut pas confondre le succès mondain avec la connaissance spirituelle. Les deux peuvent être concomittents mais peuvent aussi être complètement opposés. On peut s’enfler d’orgueil au vu de ses propres connaissances des écritures, des rites ou de la théologie… et devenir le pire imbécile au regard de ce qui compte le plus: vivre entièrement dans la présence divine. Travailler la nuit veut donc dire avancer à travers notre illusion, notre obscurité, notre ego – aller constamment de l’avant. C’est au milieu de l’obscurité qu’il nous faut travailler de plus belle – ce n’est certainement pas le moment de s’endormir.

Travailler la nuit veut également dire littéralement passer plus de temps à la prière et à la méditation et à moins dormir. L’heure la plus favorable pour la méditation est aux environs de minuit. Toutes les religions pratiquent également la vigile qui consisite à rester éveillé toute la nuit dans la vigilance de l’âme, en communion ininterrompue avec Dieu. Les Hindous par exemple pratiquent la méditation et le culte toute la nuit pendant la célébration de shivaratri (littéralement, “La nuit de Shiva”).

2. vous ne pouvez atteindre votre objectif cette nuit? essayez la nuit suivante.

N’abandonnez pas au premier échec, et ne vous préparez pas non plus à l’échec en vous attendant aux résultat. Comme nous l’avons déjà vu, si vous voulez réellement Dieu, vous devez vouloir rien. Ne désirez aucun accomplissement, ne jugez même pas votre propre méditation, allant à penser: “Aujourd’hui c’était une bonne méditation, hier c’était une méditation terriblement mauvaise, j’espère que ce sera mieux demain…” Quel instrument de mesure pourrions nous avoir pour mesurer ce qui est une bonne ou une mauvaise méditation? Nous n’avons pas la moindre idée de la profondeur de la transformation qui s’opère en nous à tout moment. Nous devrions simplement pratiquer avec diligence et laisser le résultat entre les mains de Dieu – laissez-Le en juger.

Suivez l’exemple du tailleur de pierre. Il était une fois un tailleur de pierre martelant un bloc de granite de belle taille, frappant de son énorme masse toujours au même endroit. Un badaud le regardait et comptait les coups pour passer le temps: 1, 2… 5… 10… 20… 30… 35. Le block n’était même pas égratigné et le tailleur de pierre continuait à frapper au même endroit. L’homme s’approcha alors et lui dit: “Mon frère, il me semble que votre technique n’est pas tout à fait au point. J’ai compté 35 coups et rien ne bouge. Si vous espérez casser cette énorme pierre, il faudrait peut-être taper aussi ailleurs…” Le tailleur de pierre répondit: “Merci beaucoup” et continua à taper exactement au même endroit. L’homme commença à compter à voix haute: “36, 37…” etc. Après 80 il s’approcha de nouveau et déclara: “Pardon Monsieur, vous n’avez sans doute pas compris ce que je disais, mais voyez le résultat vous-même: rien ne bouge du tout – seulement quelques éclats. Pourquoi n’essayez vous pas sous un autre angle, ou avec une autre masse, ou à un autre endroit. Faites quelque chose!” Le tailleur de pierre le remercia de nouveau pour ses suggestions et continua malgré tout. Au bout d’un moment le passant se fatigua de ce jeu et au 99ème coup tourna les talons. Il entendit encore un coup aussitôt suivi d’un énorme craquement. Il se retourna et vit le bloc fendu en deux suivant une ligne parfaitement droite.

Qu’est ce que cela veut dire? Le tailleur de pierre est celui qui pratique avec connaissance et avec foi en sa sadhana (discipline spirituelle). Il sait qu’une transformation intérieure est en cours, bien que, superficiellement, il n’y a pas de changement dramatique. Il sait qu’il est en train d’accumuler de l’énergie et qu’en donnant des coups répétés au même endroit (la fontanelle) avec sa masse (le souffle court et faible du Kriya Yoga), une profonde transformation moléculaire se produit au dedans et que finalement la pierre (l’ego) va casser. Mais vous aurez toujours des passants, des gens pour vous critiquer sans vous comprendre. Ils ne veulent pas pratiquer, mais ils aiment montrer du doigt ce qui ne va pas dans ce que vous faites. Ces gens peuvent être très proches de vous; c’est peut-être votre conjoint, vos enfants ou vos meilleurs amis. Remerciez-les pour l’intérêt qu’ils vous portent et continuez malgré tout, mais sans les offenser. Même si vous devez vous lever pour regarder la télévision avec eux en vue de maintenir la paix familiale, regardez le programme avec vos deux yeux mortels, et avec le troisième oeil, continuez à observer Dieu dans la fontanelle, à chaque souffle. Personne n’en saura jamais rien – vous serez un kriyavan secret.

3. Aimez vos collègues de travail comme les voleurs s’aiment entre eux.

Les voleurs aiment leurs collègues parceque le succès de leurs manigances élaborées dépend de leurs complices. Il y a bien sur des différences de personnalité, des affrontements d’ego etc…, mais ils sont tous fondamentalement liés par un but commun pour lequel ils peuvent même aller jusqu’à sacrifier leur propre sécurité ou leur propre inrérêt.

4. Soyez prêts à risquer votre vie, même pour une petite chose.

L’objet des désirs d’un voleur ne justifie jamais le risque qu’il prend pour l’obtenir. Après tout, que sont des billets de banque, des pierres précieuses ou des objets matériels par comparaison avec le risque de perdre sa réputation, sa liberté ou même sa vie? Mais aux yeux d’un voleur, c’est parfaitement justifié. Lorsque le plan est en cours d’exécution, il n’est pas question de faire marche arrière – c’est une dédication totale. Il y a eu tant de planification, tant d’espoir, tant d’excitation et de joie dans le complot pour l’obtention du prix, pourquoi se décourageraient-ils maintenant? Si une difficulté ou une complictaion émerge en cours de route, il est toujours temps de s’en occuper à ce moment-là.

Pour illustrer la passion ressentie par le vrai chercheur de Dieu, les Sufis utilisent ce conte éducatif: un jour un homme fut arrêté pour avoir volé en plein jour et au vu de tous une pierre précieuse à l’étale d’un joaillier. Lorsque le juge lui demanda comment l’idée avait même pu lui traverser l’esprit qu’il pourrait éviter les représailles, l’homme répondit: “Je n’y ai même pas pensé. La seule chose à laquelle je pouvais penser était le diamant.” Combien rare est le chercheur qui pense constamment à la pierre précieuse, Dieu, et qui est prêt à tout risquer pour l’avoir, au lieu de passer sa vie à ruminer les risques et les probabilités statistiques d’atteindre Dieu!

5. Souvenez-vous, ce n’est rien

N’attachez pas trop de valeur aux choses, même si vous avez risqué votre vie pour elles, juste comme un voleur revend un objet volé pour une fraction de sa valeur réelle. Combien grands sont les progrès spirituels que vous pensez avoir faits, ne permettez même pas à votre mental de s’y attarder, car en réalité ils ne sont rien tant que vous n’avez pas réalisé Dieu. Si nous décidons d’aller piller le trésor du roi mais trouvons une petite pièce de cuivre en chemin, allons nous nous en exciter au point de rentrer chez nous en courant, oubliant complètement le trésor? Bien sûr que non. Mais c’est exactement ce que nous faisons tout le temps au cours de notre quête spirituelle. On peut percevoir un beau troisième oeil au cours de notre méditation d’aujourd’hui, ou faire un rêve profondément divin, ou ressentir une paix extraordinaire un autre jour…et perdre ce don en s’y attachant de trop ou en en devenant trop fier. Nous devrions en remercier Dieu, mais se souvenir que ce n’est rien, et continuer de l’avant les yeux éternellement fixés sur le But Divin. Lahiri Mahasaya disait: “Tant que vous n’êtes pas arrivés à destination, continuez à pratiquer le Kriya avec une attitude d’abandonnement, laissant de côté tous les doutes, les erreurs et les peurs.”

Un jour un disciple de longue date vint se prosterner aux pieds de Baba, et au moment où il toucha les pieds de Baba, il reçut une explosion de lumière dans le crâne tout entier. Baba l’observait, directement à travers son cerveau, en souriant. Après plusieurs minutes, alors que le disciple était toujours là à ses pieds complètement immergé dans cette lumière divine, Baba s’exclama: “Alors quoi? Je vois bien plus de lumière que ça tout le temps. Debout!”

6. Supportez toutes sortes de corrections mais restez qui vous ëtes

Dans la vie spirituelle vous serez incompris, critiqués, maltraités, parfois par des gens qui sont très proches de vous parcequ’ils ne peuvent pas comprendre. S’ils n’ont pas la même maturité spirituelle que vous, il n’est pas possible pour eux de comprendre ce que vous recherchez. Peut-être qu’ils l’ignorent poliment dans l’espoir qu’un jour vous serez guéris de cette “maladie” ou qu’ils essayent de vous sauver et de vous faire revenir dans le droit chemin, même par force. Mais, je vous en prie, souvenez-vous que tout ceci est motivé par l’amour; c’est de l’amour aveugle, de l’amour intéressé, mais c’est de l’amour quand même. Ne vous en offusquez donc pas; supportez vos épreuves joyeusement. Pensez au santal. Alors même qu’il est abattu par la hache du bûcheron, il ne proteste pas ni n’essaye de se rebiffer contre la hache. Au contraire, il parfume la lame qui l’abat. Telle est la sainteté. Bien sûr, nous devons nous défendre; être spirituel ne consiste pas à devenir un paillasson. Mais si c’est le désir de Dieu que nous ayons à souffrir pour être purifiés, pour éprouver notre foi, nous devrions alors l’accepter avec amour et joie. Aimez ceux qui vous persécutent. Aimez-les beaucoup plus que vos amis car ils en ont bien plus besoin. Répandez sur eux votre parfum, votre spiritualité de sorte qu’à travers l’action commise par ignorance ils reprennent conscience.

7. Croyez que Votre Travail en Vaut la Peine. N’acceptez pas de l’Abandonner.

Faites attention de ne pas devenir ce que le grand saint Sufi Rumi appelle un “lèche-virine spirituel” – il entre dans un magasin, écoute des théories variées, essaye différentes religions, différents concepts, différentes pratiques, essaye ceci et cela. Le marchand (Dieu) finalement lui demande: “Etes vous interessé? Mais il répond: “On non, je regarde…” et le marchand l’oublie en pensant “pas un sou en poche”.

Réaliser Dieu, détruire maya, est le travail le plus important que vous êtes venus accomplir en ce monde. Il faut en être entièrement convaincu. Il faut que ça devienne comme une sainte obsession. Cela ne veut pas dire qu’il faut courir se réfugier dans la forêt, abandonner votre famille et votre travail – dans la plupart des cas ce ne serait qu’un fuite. Quelles que soient vos responsabilités, placez Dieu en premier. Priez-le: “Oh Dieu, tu m’as donné ces responsabilités, ces tâches à accomplir. Parfois elles me semblent un peu trop lourdes. Je t’en prie, aide-moi à les supporter. Nous pouvons les accomplir ensemble.” Ramakrishna Paramahamsa avait une merveilleuse façon de l’exprimer: “En vérité, je vous le dis: ce n’est pas un problème de vivre dans le monde, mais il faut tourner votre mental vers Dieu, sinon vous ne réussirez pas. Accomplissez votre tâche d’une main et tenez Dieu de l’autre. Lorsque votre tâche sera accomplie, vous pourrez tenir Dieu des deux mains.”

Voilà ce qu’on peut apprendre des voleurs et des enfants. Méditez davantage et volez votre ticket de retour au royaume de Dieu, ludiquement.

Merci. Que Dieu vous bénisse.

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Un message pour les fêtes

PAR SWAMI SARVESHWARANANDA
Ashram de Miami, 24 Décembre 2000

Cher Soi divin,

Pranams et joie à vous tous en cette période de l’année trois fois divine: la période des Fêtes.

Cette année, du 28 Novembre au 27 Décembre, les Musulmans observent le Ramadan, un mois de bénédiction spéciale. C’est durant ce mois lunaire aux environs de 610 A.D. que l’ange Gabriel rendit visite à un humble caravanier du nom de Mohammed qui passait une grande partie de son temps à méditer dans l’isolement d’une caverne située dans des montagnes proches de La Mecque (dans l’Arabie Saoudite d’aujourd’hui). En cette nuit sainte, Gabriel lui apparut dans sa caverne et s’écria Qur’an! ce qui veut dire “récite” ou “récitation.” Le pauvre Mohammed était déconcerté et l’ange s’écria de nouveau Qur’an! et une troisième fois Qur’an! Puis il se mit à dicter à Mohammed les premiers versets du Qur’an, le livre sacré de l’Islam. Le mois du Ramadan est marqué par la prière (tarawih), le jeûne (sawm), et la charité. Environ un trentième du Qur’an est récité à la prière du soir si bien qu’à la fin du mois l’écriture toute entière aura été récitée. Pendant toute la durée du mois, le jeûne est pratiqué par tous les Musulmans, âgés d’au moins douze ans, du lever au coucher du soleil. Supporter volontairement la faim et la soif rappelle aux Musulmans la souffrance du pauvre et est une occasion de contrôler la faim insatiable des cinq sens et de purifier le corps et le mental. Que chacun de vos souffles soient Ramadan – l’abandon à Dieu, et la dédictaion de nos vies à la maîtrise de soi.

C’était le même ange Gabriel qui vint il y a environ 2 000 ans à Nazareth, un petit village de Palestine, pour rendre visite à une paysanne simple et pure du nom de Marie. Il lui annonça la plus merveilleuse et incroyable nouvelle (rapportée dans Luc 1:28-32, 1:38): “Salut, pleine de grâce; le Seigneur est avec toi.” A ces mots elle fut bouleversée et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. L’ange lui dit alors: “Rassure-toi, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus…” Marie dit alors: “Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole.” Et le Roi des Rois, Jésus, était né (traditionellement à la date du 25 Décembre) dans une modeste mangeoire, entouré d’humbles animaux, de simples bergers et visité par par les trois Mages, symbolisant les trois mondes – physique, astral et causal – rendant hommage au Logos, la suprême incarnation de Dieu sur terre. Que chacun de vos souffles soit Noël – rendant hommage au suprême pouvoir de Dieu sous la tendre forme du bébé Jésus dans la mangeoire, au sommet de votre tête.

Le 21 Décembre de cette année est le début d’Hanukhah, le festival des lumières. Cette célébration de triomphes spirituels et militaires dure huit jours et huit nuits. Il y a environ 2 200 ans, les forces d’occupation d’Israel interdisaient aux Juifs leur pratique religieuse la plus importante. Bien que très infèrieurs en nombre, les Juifs religieux combattirent férocement l’ennemi. Après trois ans de lutte ils reconquérirent le temple de Jérusalem et préparèrent sa redédication (en Hébreu, Hanukhah veut dire dédication.) Mais ils ne trouvèrent dans le temple assez d’huile purifiée que pour allumer la lampe un seul jour. Rempli de foi, ils l’allumèrent quand même et miraculeusement, la lampe continua à brûler pendant huit jours. Pour célébrer la lampe qui brûle éternellement dans le temple du corps, pendant Hanukhah on allume la menorah (un chandeleir à neuf branches appelé en Hébreu hanukiya). Généralement huit bougies, une pour chaque jour d’Hanukhah, sont de la même hauteur, avec une plus grande au milieu, la shamash (servante), qui est utilisée pour allumer les autres. Chaque soir, une nouvelle bougie est allumée au cours d’une bénédiction spéciale. Que chacun de vos souffles soit Hanukhah, le triomphe de la pure lumière de Dieu sur l’obscurité de maya.

Que Dieu et les Gourous vous donnent leurs bénédictions pour que votre recherche spirituelle continue avec succès.

Humblement,

Sarveshwarananda

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Message de Noël

De Swami Shuddhananada Giri

Cher Soi divin,

Avec tout mon amour, du plus profond du coeur et de l’âme, je vous écris ces quelques mots à la veille de Noël et de la nouvelle année 2001.

A chaque souffle il y a une vie nouvelle. Une nouvelle année commence à tout moment. Le saviez-vous? Si vous le savez, en êtes vous conscients?

Posez vous les questions fondamentales de la vie:

  1. Qui suis-je?
  2. D’où est-ce que je viens?
  3. Où est-ce que je vis?
  4. Pourquoi est-ce que je vis?
  5. Comment est-ce que je vis?

On doit répondre à toutes ces questions du dedans, en méditant plus profondément et avec la plus profonde dévotion. La prière incessante répondra à ces questions.

Ne déviez jamais du but de la vie. Vous vivez ici pour repartir un jour. La conscience interne et continue est la seule voie. La dédication, la dévotion, la prière, l’amour et le service vous aideront à trouver les réponses à ces questions:

  1. Je suis l’âme.
  2. Je viens de Dieu.
  3. Je vis dans ce corps.
  4. Je vis dans ce corps pour réaliser éternellement que je vis en union avec Dieu.
  5. Je vis grâce au souffle.

Pas de souffle, pas de vie. Un souffle, une vie. Si vous perdez un souffle, vous perdez une vie. Autant de souffles vous perdez inconsciemment, autant de vies il vous faudra pour compléter la Vie. A tout moment soyez conscients que c’est le suprême pouvoir de Dieu qui agit à travers vous.

Conservez la pureté intérieure. Vivez en accord avec des valeurs morales et éthiques. L’impureté, la pollution mentale gâchent non seulement notre propre vie mais aussi celle des autres. Marie était vierge – c’est le symbole de la Pureté Absolue. Si vous conservez cette pureté, vous enfanterez alors dans votre vie l’enfant de la Conscience Christique.

Seva et Sadhana (service et spiritualité) doivent devenir la devise de votre vie. Si vous en êtes capables, faites quelque chose pour les autres, pour la nature et l’environnement. Aimez tout le monde. Aimer tout le monde c’est aimer Dieu. S’il y a une personne que vous ne pouvez pas aimer, comment pouvez vous aimer Dieu? Sans amour pour Dieu, la spiritualité est morte. L’amour est la vie. L’amour permet de réussir sa vie. L’amour rend la vie complète.

Pour ces heureux moments je prie Dieu pour vous et pour ceux que vous aimez. Que les bénédictions de Dieu et des maîtres vous inondent tous.

Soyez conscients et soyez divins.

Avec tout mon amour et mes égards,
Humblement,
Shuddhananda.

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Bienvenue au séminaire du Guru Purnima

14 JUILLET 2000
Par Elizabeth Tackenburg

Nous sommes au Séminaire du Guru Purnima où de nombreux cours sont offerts. J’ai l’honneur et le privilège de donner ce cours. A l’heure du déjeuner, Swamiji m’a demandé si je pouvais parler de la spiritualité pratique.

Il y a de nombreuses années que je vis d’une façon pratique.

Entre ma première et ma deuxième année d’université, j’ai fait un voyage en Europe et j’ai vu tant de belles choses. Je me sentais inspirée. Je me suis dit: “Ah voila! Je vais devenir architecte. Ça c’est pratique.” Je vois de la musique et de la poésie dans l’architecture. J’ai donc trouvé une façon pratique de rendre l’art pratique.

J’ai fait la même chose avec le Kriya Yoga. J’ai trouvé comment le Kriya Yoga pouvait s’appliquer pratiquement à ma vie quotidienne. J’ai trouvé bien évidemment qu’il est très pratique d’avoir un salaire toutes les semaines pour payer le loyer et le reste. En plus, c’est vraiment très pratique de mener une vie paisible. Si je m’assois toute la journée pour méditer c’est facile d’être paisible (plus ou moins). Mais, aller au bureau, à des réunions, répondre au téléphone et travailler avec ses collègues… ce n’est pas toujours facile de rester paisible toute la journée. Vivre en paix est un de mes buts et c’est quelque chose que je veux vraiment. Je veux l’harmonie et la paix. J’ai été avec Baba pendant de nombreuses années et chaque année ma vie est un peu plus paisible.

Je voudrais partager avec vous dans l’heure qui vient quelques unes des petites choses que j’ai découvertes en chemin et qui pourront peut-être vous aider. Combien de gens parmi vous veulent davantage de paix dans leur vie? D’accord. Très bien.

Baba Hariharananda dit très simplement: “Gardez un oeil fixé sur l’âme et l’autre sur ce que vous faites.” Maintenant, comment peut-on faire ça: un oeil sur l’âme et un oeil sur ce qu’on fait? Vous pouvez commencer d’une façon très simple et pratique. Combien parmi vous lavent la vaisselle le soir à la maison? Combien font la cuisine? Combien font du jardinage? Bien, D’accord. Au cours de ces simples activités on peut commencer à observer l’âme. Par exemple, lorsque vous prenez une assiette, que vous la lavez et la mettez dans l’egouttoir, au cours de ces mouvements sentez que l’âme fait mouvoir le bras d’une façon très fluide. L’âme prend l’autre main, lave le plat, le rince et le met là. Là où vous regardez dépend de là où se trouve votre mental.

On pourrait aussi bien se mettre à penser aux activités de la journée, aux actvités du lendemain, à la mesquinerie de celui ci, à la mesquinerie de celui-là. Le mental se trouverait alors entraîné dans un engrenage de negativité. Ressentez l’âme qui bouge. L’âme bouge comme-ci ou comme-ça.

De même avec le jardinage. C’est un très bon moment pour être avec Dieu, avec l’âme. Lorsque vous creusez le sol, vous pouvez sentir que vous touchez la Terre Nouricière qui abrite tant d’insectes et peut engendrer la vie en partant d’une graine. Vous pouvez devenir un avec la nature, un avec Dieu, à ce moment là. C’est un bon moment pour communier de cette façon tranquille.

Egalement lorsqu’on fait la cuisine, lorsqu’on coupe les légumes en rondelles ou en cubes. Dieu coupe. L’âme fait mouvoir notre bras, l’âme coupe les courgettes, comme ça. Puis quelque chose de très beau se produit lorsquon cuisine de cette façon. Cette énergie de la pensée, cette attention portée sur la préparation des légumes, l’énergie créée pendant la préparation du repas, vont dans la nourriture. La vibration va dans les légumes. Ils cuisent pendant qu’on les remue. Observez l’âme pendant que vous remuez la cuillère. C’est l’âme qui fait se mouvoir la main. Puis l’âme mange et cette merveilleuse vibration que vous avez mise dans la nourriture entre dans votre système tout entier. Vous en recevez donc les bienfaits deux fois. Manger est une autre activité pendant laquelle on peut observer l’âme; un oeil sur l’âme et un oeil sur l’activité. Observez l’âme.

Lorsque je vivais à New York, il y a des années de cela, Baba Hariharananda venait une fois par an pour nous rendre visite. Il prenait ses repas avec nous. Il logeait dans l’apartement d’un disciple et en de rares occasions j’étais invitée à participer au dîner. Evidemment j’aimais celà. Je le regardais et observais comment il vivait. Que fait-il? Il prend de la nourriture avec sa fourchette et la met à sa bouche; il ferme les yeux. Il est réellement en train d’observer. Il observe l’âme et mange. Il sent que c’est l’âme qui mange. L’âme goûte. L’âme avale et l’âme digère. Toute sa vie est méditation. J’ai tellement de chance d’avoir pu entrevoir cela lors de ces repas avec lui.

Il ne parle pas pendant les repas. Parfois, rarement il dit éventuellement quelque chose. Je me souviens clairement d’un incident pendant un repas à New York. L’une des personnes assises à la table était très contrariée et agitée par toute cette énergie perturbatrice. Il était assis à un bout de la table et Baba, à l’autre bout, ne manifestait clairement aucune contrariété. Aucune énergie susceptible d’alimenter cette contrariété n’émanait de lui. J’étais assise quelque part au milieu, regardant d’un côté puis de l’autre, et j’étais stupéfaite par la situation. Je me rendis compte alors que je n’avais pas à être contrariée parceque quelqu’un d’autre l’était. Je peux rester dans mon âme, centrée sur mon être, et ne pas être contrariée.

Plus vous percevez l’âme, plus vous avancez. Plus vous êtes capables de pratiquer cela dans votre activité journalière, plus vous serez unis à l’âme et plus vite vous progresserez sur la voie de la spiritualité.

La meilleure façon d’y arriver est de pratiquer la technique du Kriya Yoga régulièrement, sincèrement, le matin et le soir. Au lever, le matin, pratiquez dix ou vingt minutes et le soir aussi, avant d’aller vous coucher, pratiquez dix ou vingt minutes. La pratique formelle vous rendra capable de percevoir les qualités divines pendant la journée. Si vous la laissez tomber, il devient plus difficile d’avoir cette perception divine. Dix ou vingt minutes suffisent. Ne laissez pas le mental rêvasser. Concentrez vous et vous pourrez accomplir une séance en dix ou vingt minutes.

La première fois que Baba me dit de pratiquer la technique de méditation du Kriya Yoga en dix minutes, je ne le croyais pas. Il me répéta que c’était tout simplement ce qu’il fallait faire. Il disait: “Pratique la technique comme le dit le Gourou.” Donc après l’avoir entendu répéter cela plusieurs fois, je décidai de suivre les instructions au pied de la lettre, y compris la limitation à dix minutes. Je mis un réveil en face de moi et pratiquai la technique jusqu’à la réduire à une période de dix minutes. C’était un véritable effort. Ce faisant, je réalisai que je n’avais pas le temps de rêvasser. Je n’avais pas le temps de laisser mon mental vagabonder. J’étais forcée de me concentrer avec une attention pointue. Ce n’est que le commencement.

D’autres façons d’observer l’âme pendant la journée: on peut observer son souffle, inspiration, expiration. Avant de commencer une activité, prenez votre temps, recentrez vous, observez le souffle puis commencez votre activité. Il n’y a pas de raison d’en faire une affaire. Ça peut être simplement comme faire une prière avant de manger. C’est une facon de le faire. Ou ça peut se faire en toute simplicité. Je vous donne un exemple:

Je travaille dans un bureau tous les jours, cinq jours par semaine. Hier, au cours d’une réunion, mon patron me demande de trouver sur l’Internet quelque chose dont il avait besoin tout de suite pendant la réunion. Pendant que je me branchais sur l’Internet et commencais ma recherche, je me mis à penser: “Comment puis-je trouver cela le plus vite possible?” Je me recentrai sur moi-même, observai mon souflle, inspiration, expiration, puis je commencai ma recherche, et en l’espace d’une minute j’avais l’information qu’il cherchait – je n’en croyais pas mes yeux. C’était sans doute parce que j’avais pris le temps de me recentrer et avait demandé que Dieu me guide que c’etait venu si rapidement.

Grâce à l’observation de l’âme, notre vie devient plus facile. Grâce à une vie plus facile, la vie devient plus paisible. Cultivez la tranquilité dans vos activités ce qui veut également dire cultivez des activités tranquilles. Il y a de nombreux types d’activités avec lesquelles nous pouvons occuper nos loisirs. Pour moi la lecture est une très bonne activité de loisir. Lorsque je lis je peux en même temps écouter le son OM.

Pratiquez le silence dans la vie quotidienne. Ecoutez le silence. Soyez silencieux tout au long de la journée. C’est à dire gardez votre calme dans la vie de tous les jours. Comment le faire dans cet environnement social agité? Comment peut-on le faire? Il y a de nombreuses façons: j’en fus surprise lorsque je commencai à les pratiquer moi-même. Dans la Bible, au livre des Proverbes (21-23) il est écrit: “Celui qui contrôle sa bouche et sa langue, évite des ennuis à son âme.” J’avais eu assez d’ennuis. Je voulais éviter les ennuis et je pris donc la décision de surveiller ma langue et d’abandonner toute conversation inutile.

C’est comme faire le ménage. Lorsqu’on se met à faire le ménage, on se rend compte de tout ce qu’il y a à nettoyer. Lorsqu’on décide d’abandonner les conversations inutiles, on se rend compte combien il est tentant de parler. Raconter des potins sur les autres employés de bureau ou simplement parler de tout ce qui passe par la tête. Si tentant. Si l’on se retient, la journée devient plus paisible. Aussi, ne pas critiquer, ne pas condamner, ne pas juger les autres, ne pas parler négativement des autres rend la vie beaucoup plus paisible.

Ne pas prendre part aux critiques des autres rendra votre vie plus paisible. Ne pas juger les autres rendra votre vie plus paisible. Cela implique de non seulement ne pas exprimer de jugement mais aussi de ne même pas permettre au jugement d’être présent dans nos pensées. Par exemple vous voyez quelqu’un dans la rue et vous pensez: “Qu’est-ce qu’il est moche.” Une telle négativité dans une pensée invite la négativité dans votre vie. Si l’on retourne cette pensée pour en faire une belle pensée par laquelle on percoit le divin en chacun, on invite alors la divinité et l’amour dans sa vie. On encourage alors cette paix et cette divinité en soi-même au lieu de la négativité.

J’ai une histoire qui l’illustrera bien. Il y avait une femme mariée à la langue venimeuse qui avait tendance à critiquer son mari et ses enfants au point que le mari se mit à boire entraînant un malaise familial. Les enfants étaient pleins de ressentiment et se rebellaient contre ses critiques acerbes. Voyant sa famille sens dessus dessous, elle se sentit desemparée et alla voir un conseiller familial pour voir ce qu’elle devait faire. Très vite le conseiller se rendit compte qu’elle était très critique et ne pouvait voir chez les autres que leurs fautes. Il lui conseilla de rester le plus souvent possible silencieuse. Lorsque le mari ferait quelque chose qui ne lui plaisait pas, elle devait garder le silence. Lorsque les enfants feraient quelque chose qu’elle n’aimait pas, elle devait se taire et s’abstenir de toute critique. Elle voulait tellement que la paix règne à la maison qu’elle décida de faire ce qui lui avait été suggéré. Peu à peu le mari se rendit compte qu’elle ne l’embêtait plus et ne le critiquait plus. Les enfants commencèrent à se rendre compte qu’elle avait changé: elle était beaucoup plus gentille et plus tendre. En quelques mois un niveau de communication normal se rétablit entre eux grâce au fait qu’elle avait appris à ne pas critiquer. L’harmonie règnait à la maison. Les avantages sont donc des relations meilleures, davantage de temps pour soi et plus de paix dans sa vie.

Une autre façon d’inviter la paix à s’établir dans sa vie est de se détendre et de laisser Dieu s’occuper de la situation. Mettez-la entre Ses mains. Je voudrais donner un autre exemple pratique. Hier, lors d’une réunion au bureau, je n’arrivais pas à contribuer verbalement au sujet en cours de discussion et je décidai donc de le faire d’une autre façon. Je décidai d’apporter à la situation le plus d’amour et de paix dont j’étais capable. Tout en écoutant la discussion je répandai lumière et amour. C’était merveilleux. Je me sentais si bien, si heureuse. Une façon d’y arriver est d’observer le souffle tout en écoutant. Observez votre souffle.

Une autre fois au travail, je fis quelque chose de semblable. Je me trouvais dans une grande salle de conférence avec environ cinquante personnes et je sentais que beaucoup de discorde et de disharmonie régnait parmi ces gens. Ils venaient du monde entier et essayaient de lancer un gros projet. Tous ces gens issus d’un trop grand nombre de professions différentes n’arrivaient pas à se mettre d’accord. C’en devenait même pénible. Je me mis donc à observer mon souffle et à penser à Baba et essayai de rétablir l’harmonie de cette simple façon dans la salle entière. Ce fut ma contribution à la réunion.

Refusez de ruminer ou d’exprimer des pensées négatives. Certains essayeront d’échanger des idées négatives avec vous. Il n’y a aucun besoin de s’engager dans de telles conversations. Une façon de les éviter est de dire: “Je n’ai pas envie de parler de ça. Parlons d’autre chose.” Si vous surprenez votre mental en train de rabâcher une situation négative, changez tout simplement de sujet dans votre mental. Changez de chaîne. Dès que vous vous en rendez compte, changez de chaîne. Observez le souffle. Pensez à Baba. Priez le Gourou, priez-le. Priez Baba Hariharananda pour qu’il vous protège et vous conseille. Vous pouvez le prier à tout moment. Il est toujours avec vous.

Parlez d’une manière positive et confidente. La paix est votre droit de naissance. Ne laissez rien la perturber. Ne laissez personne vous dérober votre paix. C’est votre paix. Restez fermement ancrés en elle.

Restez ancrés à cette paix intérieure. Bénissez quelque chose et elle vous bénira. Maudissez quelque chose et elle vous maudira. Si vous vous mettez en colère contre quelqu’un d’autre, qui en pâtit le plus? Vous. Est-ce que l’autre personne vous a mis en colère? Non, personne ne peut vous mettre en colère. Vous êtes le seul qui puissiez vous mettre vous-même en colère. Vous êtes donc votre ami et votre ennemi. Vous êtes au paradis ou vous êtes en enfer. Vous vivez en paix ou vous vivez dans la colère. Accrochez vous à votre paix. Accrochez vous au Gourou au dedans, soyez uns avec lui, observez le souffle. Soyez ancrés à cette paix.

J’aimerais maintenant répondre à vos questions.

Question: “Comment rester paisible et plein de compassion lorsque vous écoutez quelqu’un qui est venu vous parler d’une situation négative?”

Réponse: Restez ancrés dans votre propre paix. Compatissez et écoutez. C’est un tel don que d’écouter. Ecouter quelqu’un qui vide son coeur de ses sentiments, quand bien même ils lui paraitraient négatifs, est un don. Une oreille douce et compatissante est très curative. Restez donc ancrés dans votre propre paix, soyez compatissants et écoutez. Il n’est pas nécessaire de trouver une réponse. Dieu donne les réponses.

Question: Comment peut-on apprendre à laisser tomber les choses qui nous ont gênés, les laisser tomber et aller de l’avant?

Réponse: Détachement, encore plus de détachement. Baba dit: “L’illusion et l’erreur sont pour notre évolution.” Nous nous sentons illusionés, nous nous sentons blessés parfois parceque nous sommes dans notre illusion, nous sommes dans une fausse réalité. Nous ne sommes pas à l’écoute de notre âme, nous sommes à l’écoute de notre ego. Continuez à pratiquer le Kriya Yoga et votre détachement augmentera naturellement. Pratiquez donc tous les jours, deux fois par jour, et le sentiment de détachement va naturellement s’accroître. De plus, pour vous aider à lâcher prise, offrez une prière. Quelque chose comme: “Que ta volonté soit faite.” ou “Tout est Dieu, tout est bon”, “Je m’abandonne aux pieds du Gourou”, “Je m’abandonne à Dieu et que Dieu s’occupe de la situation.” Quelque chose comme ça. Laissez aller et laissez faire Dieu. Lorsqu’on ne lâche pas prise, notre propre force evolutrice nous obligera à lâcher prise. Donc, plus vite on laisse aller consciemment, plus facile sera notre vie.

Question: Comment puis-je accroître ma foi en Dieu?

Réponse: Comment accroître sa foi en Dieu? La foi grandit à petits pas. Vous pouvez commencer avec des petites choses puis passer a des choses plus importantes quand elles se présentent. Une bonne façon de s’y mettre est de commencer par prier tous les jours. Commencez par une petite prière chaque jour et regardez les petits miracles qui se produiront dans votre vie. Ne commencez pas par de grandes choses, commencez par des petites choses.

Question: Je me suis trouvé récemment dans une situation difficle à mon travail dont je n’arrivais pas à me sortir et que j’ai finalement laissée tomber. J’ai honte de n’avoir pas été capable de la contrôler et d’avoir perdu la face.

Réponse: Nous sommes toujours, constamment, confrontés à des épreuves au cours de la vie. Parfois nous arrivons à franchir ces obstacles, et parfois non. Parfois le but n’est pas de franchir l’obstacle mais de le contourner et de trouver une autre voie. La chose la plus imporatnte est de garder votre attention au sommet de la tête et d’être unis à l’ame, d’être unis à Dieu. Priez pour être guidés, pour être plus détachés, et aimez les autres. Priez pour eux.

Si vous avez le sentiment qu’elle ne l’a pas étée, une façon de finaliser une situation avec laquelle vous avez perdu le contact est de prier. Envoyez amour et lumière à ceux qui sont impliqués ou même écrivez-leur pour dire que vous leur pardonnez, leur envoyer l’amour et la grâce de Dieu et leur dire que vous tournez la page. Finalisez la situation avec amour, amour et lumière. Est-ce que ça répond à votre question?

Parfois, être licencié de son travail est la meilleure chose qui puisse arriver. Lorsque nous n’arrivons pas à nous extraire d’une situation par nous-mêmes, nous avons besoin d’un bon coup de pied. Ce coup de pied peut gentiment nous propulser en avant, exactement comme au football, lorsqu’une équipe recule pour mieux shooter. C’est la même chose lorsqu’on est licencié. On est propulsé en avant. C’est une période de progrès énorme et de bénédiction.

Question: Lorsque le chercheur se rend compte qu’il progresse sur la voie de la spiritualité, il perd patience. Il ressent une plus grande exaspération.

Réponse: Lorsque l’on progresse sur la voie spirituelle, on se rend compte qu’on devient de plus en plus paisible. On apprécie tellement cette paix que lorsqu’on est contrarié, on le ressent davatage. Auparavant on ne s’en serait peut-être même pas aperçu. Lorsqu’on s’assoit pour méditer, on pense parfois: “Mince, je ne savais pas que j’avais toutes ces pensées.” Ce n’est que lorsque qu’on s’assoit tranquillement que l’on réalise à quel point le mental est actif. Le Kriya Yoga n’est pas une technique qui fait perdre patience; néanmoins, elle accroit la sensibilité à la perte de patience et à la colère. On devient plus conscients de ces états ce qui accroît le désir d’éviter la colère.

De plus, après avoir pratiqué la méditation pendant quelques temps, on réalise que l’on perd l’envie d’être dans certaines situations. Nous perdons l’envie d’être confrontés à certains comportements contraires à la vie spirituelle. Lorsqu’ils reviennent on peut se sentir exaspérés ou perdre patience.

Sachez aussi qu’on progresse mieux sur la voie spirituelle avec des méditations fréquentes et courtes. C’est beaucoup mieux que de longues et rares méditations. Je suggeste donc des méditations quotidiennes courtes pour garder l’équilibre émotionnel.

Question: Que peut-on faire lorsqu’on ressent un manque de support ou même une réaction négative de la part des membres de la famille au sujet de la voie spirituelle.

Réponse: Il faut de la force intérieure, de la détermination et de la souplesse. Voulez vous que je vous donne quelques tuyaux?

Autre façon de méditer: Allongez-vous sur votre lit et observez le souffle (on dirait une sieste).

Profitez d’un moment ou les autres membres de la famille sont absents pour méditer. De cette façon les autres ne se sentent pas ignorés ni rejetés.

Respectez les désirs des autres membres de la famille. S’ils ne veulent pas voir plein de photos de Gourous dans la maison, mettez-les dans un coin privé.

Priez pour les membres de votre famille.

Sentez la présence du Gourou dans votre maison. Sentez sa présence avec vous lorsque vous travaillez à la maison pour votre famille. Lorsque vous cuisinez ou que vous faites le ménage, les autres ressentiront cet amour et cette paix qui va se loger dans la nourriture et l’environnement.

Priez pour que l’amour, la lumière et l’harmonie règnent à la maison.

Je voudrais vous raconter une histoire. Lors de mes débuts dans l’art de la méditation, j’habitais à New York et je partageais un taxi avec une autre femme lorsque je rentrais chez moi. C’était une vieille dame et elle vivait dans un quartier proche. Un jour elle me dit: “Vous savez Elisabeth, cette méditation… ça marche vraiment pour moi. Mon mari est allé à la deuxième guerre mondiale et il en faisait des cauchemars sans arrêt. Après que j’aie commencé à méditer, il en a eu moins et il y a maintenant un an qu’il n’en a plus du tout.”

Il ne méditait pas et son fils non plus, mais elle, elle méditait. C’est ce qu’elle disait. Elle disait que chaque fois qu’il quittait la maison elle s’asseyait pour méditer, et lorsqu’il rentrait elle se redressait en vitesse et se remettait au ménage et à la cuisine. Elle disait: “Je médite chaque fois que possible.” Elle le faisait parcequ’elle se rendait compte que non seulement c’etait bon pour elle mais aussi pour son mari. Elle remarqua aussi l’effet favorable que cela avait sur la vie de son fils. Il commença aussi à ressentir une plus grande paix dans sa vie. Votre pratique de la méditation peut apporter la paix à tout le monde à la maison.

Question: Je suis allé à la maison récemment et je suis allé à l’église avec ma famille. Ils sont Catholiques. J’étais assis, participant aux prières, observant la lumière et j’avais les mains sur les cuisses comme cela (le pouce touchant l’index). Ma soeur me bouscula et quitta l’église. Elle était très contrariée. Comment leur expliqueriez vous que ce que je faisais n’était pas une autre pratique religieuse mais une façon d’exprimer ma vénération pour le culte auquel je participais?

Réponse: La question qui se pose est: “Comment combiner au mieux le yoga avec votre propre religion, en particulier lorsque vous retournez à la maison pour voir votre famille?”

Lorsque je retourne à la maison pour voir ma famille, mes parents, je vais toujours à l’église avec eux le dimanche. Je vous comprend donc très bien. Premièrement: ne vous asseyez pas dans cette position. Lorsque vous êtes à Rome, faites comme les Romains. Même Baba dit de ne pas s’asseoir dans cette position parceque, lorsqu’on s’assoit comme ça, notre attention est attirée vers les mains au lieu du sommet de la tête.

Je me suis souvent trouvée confontée à la même question de savoir comment expliquer à ma famille que ce que je fais n’est pas une religion, car ils sont très chatouilleux sur le sujet. Ma famille est originaire du Sud et mes parents vivent maintenant au Nord de la Louisiane qui, comme chacun sait, est la Zone Biblique. Ils sont d’avides paroissiens. Mon père enseigne le catéchisme et ma mère fait partie des Dames de la Paroisse etc… Dans mes premières années de pratique du yoga, j’ai appris à être discrète sur le sujet. J’aime participer à la vie familiale.

Comment expliquer que ce n’est pas une religion? Tous simplement: ce n’en est pas une; mais cela permet d’approfondir sa propre religion. La seule façon de les en convaincre est de participer aux activités de sa propre religion lorsqu’on est en famille. Que votre famille voie la paix et l’amour qui découlent de votre méditation. Démontrez une meilleure compréhension des écritures.

Il est parfois très bon d’avoir des points de vue opposés. C’est parfois possible de les échanger, mais à d’autres moments cet échange peut dégénérer en dispute. Lorsque vous voyez qu’une dispute va éclater, dites seulement: “Je ne suis pas d’accord et parlons d’autre chose.” Dites la vérité. Soyez authentique. Les gens voient si vous ne l’êtes pas. Parlez du fond du coeur et soyez authentiques.

Question: (non enregistrée)

Réponse: La méditation de groupe est bonne pour ça. Si vous trouvez qu’il est parfois difficile de vous asseoir seul, allez simplement à une méditation de groupe et vous pourrez franchir cet obstacle et aller de l’avant.

Question: (non enregistrée)

Réponse: La méditation de groupe est très bonne parceque lorsque nous sommes tous ensemble, l’énergie qui émane du groupe se trouve multipliée. Dans la Bible il est dit: “Lorsque deux ou plus se rassemblent en mon nom, je suis au mileiu d’eux.” Lorsque nous nous rassemblons, la présence de Dieu est plus forte et nous pouvons progresser plus rapidement.

Question: Ressentez vous parfois la négativité des autres et comment y réagissez vous?

Réponse: Oui, cela m’arrive. J’y réagis en pensant à Baba et en visualisant son énergie flottant autour de moi; tout son amour et sa lumière blanche flottant autour de moi. C’est comme ça que je réagis. Sinon, ça me fait mal. Bon, ça y est. Prends une Aspirine. Ça y est. Pourquoi cette personne est-elle entrée dans ma vie. J’ai dû faire quelque chose pour l’attirer. Je n’ai donc plus qu’à lui donner mon amour, à prendre une Aspirine et à penser à Baba et ça va aller mieux. Plus je donne d’amour dans ce type de situation, mieux c’est pour moi. Si je me laisse entraîner dans cette négativité, je ne fais que la subir en retour et je ne veux plus entrer dans ce jeu-là.

Je voudrais terminer par une courte prière. Redressez-vous.

Tout en observant au sommet de la tête, sentez l’amour divin du Gourou, sentez la douce main du Gourou posée au sommet de votre tête, vous donnant son amour, vous donnant ses bénédictions. Sentez les bienfaits de toutes les années qu’il a passées à méditer. Il est votre Gourou. Priez-le chaque fois que vous voulez. Demandez lui sa protection. Demandez lui de vous guider. Il est toujours là. La lumière de Dieu vous baigne. L’amour de Dieu vous enveloppe. Le pouvoir de Dieu vous protège. La présence de Dieu veille sur vous. Partout où vous allez, Dieu est là et tout est parfait. Il y a en nous un pouvoir infini qui nous protège de tout mal.

Jai Guru

Je m’incline devant vous tous. Vous êtes tous le pouvoir vivant de Dieu.

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La Bhagavad Gita

Par Paramahamsa Hariharananda

Chapitre 16 Versets 2-3

ahimsa satyam akrodhas
tyagah shantir apaishunam
daya bhuteshv aloluptvam
mardavam hrir achapalam

tejah kshama dhritih shaucam
adroho na timanita
bhavanti sampadam daivim
abhijatasya bharata

Traduction

Non-violence, vérité, absence de colère, renoncement, sérénité, calme, aversion pour la recherche de fautes, compassion envers tous les êtres, absence de désir, gentillesse, modestie, et stabilité, vigueur, mansuétude, détermination, pureté, absence de malice, absence de fierté, telles sont les caractéristiques de celui qui est né avec des qualités divines, des dons divins.

Interprétation Métaphorique

10. Ahimsa: non-violence, ne pas blesser

La non-violence est dans la pensée, la parole et l’action, entretenant l’amour de tous. Evitez la jalousie, la malice et l’envie de torturer qui que ce soit. Ahimsa s’éprouve dans la sérénité. Celui qui perçoit Dieu partout est sans aucun doute dénué de violence. L’illusion et l’erreur disparaissent. Tout le monde est pardonné. Si les dents mordent la langue, la langue ne cherche pas à se venger des dents. Lorsque l’homme ressent Dieu en tout, c’est la sérénité.

11. Satyam: vérité

Dieu est vérité et la vérité est Dieu. La vérité triomphe toujours. La Mundaka Upanishad 3:1:6 déclare: satyameva jayate nanritam “La vérité seule triomphe et non pas le mensonge.” La vie du chercheur sincère est établie dans la vérité. Il n’y a aucun risque de mensonge. Toute personne spirituelle devrait essayer de dire la vérité; toute action doit être établie dans la vérité. La vérité en parole, la vérité dans l’action et la vérité dans la vie rendent capable de réaliser la vérité absolue – Dieu. Demeurer dans l’âme est la vraie pratique de la vérité.

12. Akrodha: absence de colère

Tandis que la vérité et la droiture sont des vertus positives, la non-violence et l’absence de colère sont des vertus qui réduisent à néant le soi inférieur. La passion est la cause de la colère. Lorsque la passion n’est pas satisfaite, la colère naît. (Voir la Bhagavad Gita 2:62-63 et 3:37.)

La colère est la deuxième porte de l’enfer (Voir la Bhagavad Gita 16:21.) La colère est un signe de faiblesse qui stimule exagérément les nerfs, les veines et artères, et fatigue le cerveau, le coeur et les poumons. Lorsque les gens se mettent en colère ils s’éloignent de la vérité et de la réalité. Une personne spirituelle est toujours compatissante, libérée de la colère, de l’ego et de la vanité.

13. Tyaga: renoncement

Dans l’Isha Upanishad (Mantra 1), il est dit, tena tyaktena bhunjithah, ce qui veut dire “Jouir dans le sens de détachement et renoncement.” Si l’on retourne le mot gita il devient tagi, qui veut dire renoncer. Nous sommes tous dans le monde. Nous pourrions le quitter à tout moment. Rien n’est permanent. Tout le monde devrait donc être détaché avec compassion. L’attachement c’est la mort. Le détachement est libération. On doit vivre dans le monde mais être prêts à quitter le monde. C’est le renoncement intérieur. Le renoncement extérieur est moins important que le renoncement intérieur. Le renoncement extérieur consiste à porter un habit de moine de couleur. Le renoncement intérieur signifie colorer le mental dans un véritable esprit de renoncement. Celui qui renonce est le meilleur parmi les hommes. (Voir la Bhagavad Gita 18:4)

14. Shanti: sérénité, paix

Lorsque la malhonnêteté disparait, la simplicité apparait. Grâce à la simplicité on acquiert la tranquilité du mental. Lorsqu’il y a beaucoup de vagues, l’océan est agité. Lorsqu’on a beaucoup d’ambition, le mental est agité. Par la pratique du contrôle du souffle, on apprend à contrôler et ajuster la force vitale, ce qui apporte la paix, la béatitude et la joie constantes.

15. Apaishunam: aversion pour la recherche des fautes

Voir des fautes partout est une qualité négative. Tout le monde veut voir les fautes des autres mais ne veut pas voir ses propres défauts. En recherchant des fautes chez les autres, on devient pleins de défauts et de qualités négatives. C’est pourquoi Jésus disait: “Hypocrite, tu as une poutre dans ton oeil, mais tu vois la sciure dans l’oeil de ton voisin.” Souciez vous de vos propres défauts, de vos propres erreurs et de vos propres fautes. Soyez compatissants et indulgent envers les autres. Ne reprochez rien aux autres.

16. Daya: compassion

Compassion (gentillesse) est une vertu importante qui devrait être cultivée par tout le monde. En dépit de nombreuses erreurs, Dieu pardonne. Dieu nous donne un nombre infini de chances de réparer nos fautes. Dieu est toujours compatissant. Les gens devraient être compatissants et gentils avec les autres. Grâce à la méditation et l’amour de Dieu, le coeur devient extrêmement doux et pur, et on en arrive à désirer à aider les gens de maintes façons.

17. Aloluptvam: absence d’avidité et de désir

La nature inhérente de l’homme est d’acquérir de plus en plus, même au delà de toute nécessité. Un homme avide est un homme dans le besoin parceque le désir se multiplie. Beaucoup de gens pensent qu’il peuvent satisfaire leurs désirs, mais le désir est un feu inextinguible et insatiable. Bien que nous devions nous soucier de nos propres besoins, nous devons surveiller soigneusement notre mental. Posséder plus que ce dont nous avons besoin crée des problèmes au quotidien: Si l’on mange plus que nécessaire, on aura d’innombrables problèmes de santé. De même l’avidité dans la vie quotidienne engendre de nombreux problèmes et difficultés.

18. Mardavam: gentillesse

Un homme divin est bien poli, doux. gentil et aimable – toujours prêt à aider les autres. Il n’est pas dur; il est ouvert et dénué de duplicité.

19. Hrih: modestie

Les gens qui sont vraiment divins mènent une vie pure, dénuée de toute imperfection. Ils font toujours attention à ne pas s’engager dans aucune activité immorale. Ils ont peur de commettre toute mauvaise action et même la plus petite erreur dont ils auraient à se repentir. Menant une vie en accord avec les injonctions des écritures, ils sont toujours purs et libres.

20. Achapala: stabilité

L’instabilité se voit aux mouvements inutiles des membres, aux paroles inutiles, à l’agitation des yeux et au souffle extrêmement agité. Une personne divine contrôle son corps, ses sens, ses paroles et son souffle. Souvenez-vous, le contrôle du souffle est le contrôle de soi et la maîtrise du souffle est la maîtrise de soi. En contrôlant complètement son souffle, on peut se libérer de l’agitation.

21. Tejas: vigueur

Vigeur ne veut pas dire la force et la vigeur du corps. Les animaux ont beaucoup de force et de vigueur. Un homme vigoureux est un homme qui dépend complètement de Dieu, dont le mental est constamment absorbé dans la conscience divine, dont la vie est remplie de paix, d’amour et d’harmonie. Son corps et son mental rayonnent d’amour divin, de paix et de joie. Il n’a pas peur d’aller de l’avant. C’est cela la vigueur.

22. Kshama: mansuétude

Même si quelqu’un a le pouvoir de punir, il doit pardonner et excuser les autres. Pardonner les autres est la vertu la plus grande. Jésus, après son humiliation et sa torture, pria sur la croix: “Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.” (Luc 23:34)

23. Dhritih: détermination

Rester ferme, être constant et resolu en toute occasion et empêcher la faiblesse de dominer le corps, les sens et le mental, telle est la détermination.

24. Shaucham: pureté

La plupart des gens pratiquent la pureté extérieure, ce qui est bon. L’habitude de laver son corps et de porter des vêtements propres est sans aucun doute hygiénique et saine, mais sans avoir atteint la pureté intérieure, on ne peut pas atteindre la réalisation. Qu’est-ce que la pureté intérieure? Comment peut-on atteindre cet état?

Une personne dans l’état de pureté intérieure est toujours dans la vérité. Ses pensées, ses paroles et ses actions sont pures. Ce n’est qu’en méditant et en menant une vie de conscience divine que l’on peut acquerir la pureté intérieure. D’après la Kata Upanishad (1:3:8), “Celui qui est toujours dans l’état de super conscience et de conscience cosmique, observant le Soi au dedans”, a la pureté intérieure.

25. Adrohah: absence de malice

La malice est un sous produit de la jalousie et de l’intolérance. Une personne spirituelle est constamment à la recherche de Dieu et de la vérité, et ne crée jamais de problème aux autres.

26. Natimanita: absence de fierté, humilité

On ne doit pas se considérer comme une personne extrêmement respectable. On devrait rester humble. L’humilité est la plus grande vertu. Celui qui aime Dieu est toujours humble. La fierté, l’ego, la vanité ou l’arrogance ne peuvent pas traverser l’esprit d’une personne qui cherche Dieu.

Conclusion

Telles sont les vingt-six qualités des êtres spirituels qui observent le Soi sans forme demeurant au dedans et atteignent la réalisation. Bien que ces vingt-six qualités divines et les vingt qualités de l’homme de connaissance (voir Chapitre 13) soient semblables, il y a des différences subtiles. Au chapitre treize, le Seigneur parle de ces qualités comme étant les armes du combat avec le mal et avec l’aptitude négative aux habitudes démoniaques.

A la fin du troisième verset, le Seigneur dit: “Oh Bharata! (Oh amoureux de l’illumination divine!) Ces qualités sont inhérentes à la personne qui est vraiment spirituelle.”

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Yoga Sutras de Patanjali

Commentaires par Yogiraj Shri Shri Lahiri Mahasaya – Interprétation Métaphorique par Paramahamsa Prajnanananda

SUTRA 17

Vitarka vichara ananda asmita guna mat smprajnatah

Traduction

Samprajnata (la connaissance correcte) est ce qui précède le raisonement, la discrimination, la sérénité et l’egoïsme inconditionnel.

Commentaires de Shri Lahiri Mahasaya:

Samprajnata samadhi survient grâce à l’expérience interne née de vichara (raisonnement), vitarka (discrimination), ananda (sérénité), suivis de asmita (pur ego).

Il y a quatre états de samadhi:

  1. savitarka: ce que vous éprouvez
  2. savichara: analyser ce que vous avez vu, sans être perturbé par maya
  3. sananda: éprouver la sérénité seule
  4. asmita matra: aller au-delà du corps et de toutes les expériences.

Interprétation Métaphorique

Tout chercheur progresse sur la voie du yoga grâce à abhyasa (pratique répétée) et vairagya (une vision des choses empreinte de non-attachement ou d’objectivité). La pratique entraîne le changement ou la transformation. Mais pour établir le changement de façon permanente il faut avoir un mode de vie fondé sur de solides valeurs éthiques et morales. Lorsque le chercheur suit sincèrement une vie de discrimination, de détachement, de dévotion et de détermination, il obtient l’évolution intérieure de l’éveil spirituel. Le chercheur est prêt à faire l’expérience du samadhi.

Samadhi est un mot spécial qui doit être clairement compris. Sama vient de samahita qui veut dire équilibre, complet, pur ou même dissous. Dhi se rapporte à l’intellect, la mémoire et le raisonement intérieur. Samadhi est un état de calme intérieur, né de la pratique sincère. Il y a deux types de samadhi: samprajnata et asamprajnata.

Samprajnata se compose de sam (dérive de samyak, signifiant complètement ou parfaitement); pra (clairement) et jna (connaître). La signification est donc connaître clairement et complètement.

Cette connaissance est née de la concentration. Le mental agité et inconsistant est canalisé et maintenu dans une direction, concentré sur une seule pensée. On atteint ainsi les différents niveaux de samadhi décrits dans cette Sutra.

Lorsqu’on s’entraîne à tirer sur une cible on commence généralement par atteindre la périphérie et lentement, l’attention se developpant, on devient capable de se concentrer davantage sur son but et la détermination s’accroît. On peut alors placer toutes les balles dans le centre. De même celui qui médite sincèrement, grâce à la pratique de la concentration sur un objet physique ou grossier, acquiert lentement la faculté d’entrer dans l’état subtil de concentration.

Les quatre niveaux de Samprajnata

Nous allons maintenant décrire quatre niveaux de concentration samprajnata:

  1. savitarka samadhi
  2. savichara samadhi
  3. sananda samadhi
  4. sasmita matra samadhi

1. Savitarka samadhi

Sa signifie ‘avec’, vitarka signifie ‘raisonnement’ ou ‘déduction découlant de la remise en question”. Tarka est le raisonnement logique qui maintient toujours le mental dans un état d’équilibre. Dans cet état, le monde extérieur des cinq éléments grossiers et leur perception par les cinq organes des sens grossiers sont considérés comme la manifestation du divin.

Il y a un concept connu sous le nom de triputi, qui veut dire ‘triple phénomène’ – par exemple celui qui voit, ce qu’il voit et voir. Ces trois aspects ne sont essentiellement pas différents. Ils sont uns. Ici, la conscience se désengage lentement de l’expérience du monde physique, pour éprouver le divin à travers le monde physique. Pendant la pratique de la concentration, toute l’attention du mental se porte sur les chakras et leurs qualités ‘physiques’. Certains se concentrent sur des symboles tels que le om. ou la croix ou la lumière. Lorsque la concentration devient plus profonde, la conscience se désengage naturellement des objets physiques et on éprouve un état de tranquilité. L’état d’indépendance du raisonnement s’appelle nirvitarka, qui sera expliqué dans les Sutras 42 et 43.

2. Savichara samadhi

Vichara veut dire réflexion, délibération, investigation et discrimination. Lorsque quelqu’un mène une vie spirituelle et médite, questionnant les éléments, ces éléments dévoilent leur vérité inhérente et donnent en même temps leur pouvoir. Mais ces pouvoirs sont compris d’une façon correcte et on réalise leur qualité transitoire. Ainsi on évolue spirituellement.

Le méditant gravit un échelon supérieur. Maintenant les objets de méditation ne sont plus les éléments grossiers mais les tanmatras, les éléments subtils. C’est un état plus introverti où, grâce à la discrimination, on va de l’avant. Alors donc qu’on éprouve l’unité de celui qui voit, de ce qu’il voit et de voir, on se concentre seulement sur celui qui voit.

Ce type de concentration s’appelle aussi vicharani samadhi (l’un des sept états de samadhi décrits dans le Yoga Vasistha et d’autres écritures yogiques.) Vicharana veut dire ‘errer’. Le mental et la pensée sont absorbés dans la source de la connaissance.

Lorsque le mental est libéré de tout vichara ou discrimination, c’est le nirvitarka samadhi (expliqué dans la Sutra 44.)

3. Sananda samadhi

Un état appelé dhyanaja-prajna – la connaissance née de la contemplation profonde – émerge du mental concentré sur les tanmatras, ou éléments subtils et les organes des sens correspondants. Le mental sublime s’absorbe davantage dans l’intellect. Lorsqu’on exerce régulièrement ses facultés de discrimination, on éprouve un état de joie et de bonheur constants. Cet état naît de l’ego pur. La pureté du corps, du mental et de l’intellect apporte la joie et la paix intérieures, “je suis heureux, je suis heureux.” Cet état est ressenti très fortement.

Lentement, la conscience corporelle diminue. On éprouve l’état sans corps et la joie. C’est le troisième niveau. A ce niveau, le mental lui-même est l’objet de la méditation.

4. Samita samadhi

Lorsque la méditation est plus concentrée et plus mûre, on éprouve l’état de :”Je suis, je suis…” aham asmi, appelé asmita, l’existence de l’ego pur, faisant alors l’expérience de l’état au-delà du corps. C’est l’état de l’ego subtil.

On appelle ces quatre niveaux samprajnata samadhi ou samprajnata yoga. Tous les efforts et tentatives du chercheur peuvent l’amener jusqu’à cet état. Au-delà, tous les accomplissements sont dus à la grâce de Dieu.

Neuf Points pour Guider le Chercheur Vers asamprajnata samadhi.

  1. Se questionner intérieurement constamment en priant sincèrement pour savoir ce qu’est la réalité, la Vérité.
  2. Essayer constamment d’éprouver tout ce qui est visible et invisible comme étant la présence divine.
  3. Essayer constamment d’éprouver l’unité entre celui qui voit, ce qu’il voit et voir.
  4. Discriminer entre les aspects changeants et permanents de la vie.
  5. Ne pas s’arrêter sur la voie spirituelle avec un simple aperçu du bonheur ou de l’état “dépourvu de corps.”
  6. Priez sincèrement et incessament: “Pas cela, pas cela, emmène-moi au-delà.”
  7. La foi, la pratique sincère et la prière du fond du coeur vous rendront capables d’èprouver la Vèritè au dedans.
  8. S’il vous arrive de faire l’expèrience d’un pouvoir supernaturel, ne vous y arrêtez pas; essayez d’aller au-delà. C’est une tentation spirituelle.
  9. Traversez le domaine de l’intellect, de la connaissance et du bonheur et errez dans le sein sans forme du divin.

Alors, vous pourrez atteindre l’état d’asamprajnata samadhi.

Classification des quatres niveaux de samprajnata samadhi


NIVEAUX OBJETS DE CHAMP ENVELOPPE CONCENTRATION D’ACTION CORRESPONDANTE


Sarvika Cinq éléments grossiers Corps grossier Enveloppe de la
(raisonnement) cinq sens grossiers avec 5 chakras nourriture et le monde matériel.


Savichara Cinq éléments subtils Corps astral Enveloppe du souffle
(discrimination) et cinq sens subtils vital.


Sananda Instrumnets internes, Corps astral Enveloppe de la
(joie) mental, etc. connaissance.


Sasmita Ego pur Corps causal Enveloppe de la
(je suis) sérénité.

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