Réalisation Divine Vol 13.3

Exposé sur le Kriya Yoga

Tiré d’une conférence de Paramahamsa Hariharananda le 28 Janvier 1988 à Washington, USA.

Oh Seigneur, Tu imprègnes tout, Tu es omniprésent, omniscient, omnipotent. Tu es partout. Tu nous a donné tous tes membres, tu nous a donné ta main et tu te retrouves sans forme. Tu nous a donné tes yeux, tes jambes, et tout le reste.

Il est écrit dans la Bhagavad Gita au chapitre 14, verset 4: Ceci n’est pas votre corps. Ce dont vous êtes recouverts est le pouvoir de Dieu. C’est le corps de Dieu. Je veux donc m’incliner devant tous les êtres humains de l’univers, je veux m’incliner devant tous les gourous de l’univers, je veux m’incliner devant tous les enfants de Dieu de l’univers.

Nous sommes tous des profanes, comme Ramakrishna. Il n’avait pas d’éducation mais il méditait. La méditation est éducation. La méditation signifie aller au delà du mental. N’est-ce pas? Au delà du mental, de la pensée, de l’intellect, de l’ego, de la sensation corporelle et de la sensation du monde. Si vous pouvez vous rendre là, alors c’est la méditation. Sinon, que vous chantiez à haute voix ou que vous murmuriez même mentalement, ce n’est pas de la méditation. Cela veut dire que votre mental sera libéré de toutes les choses du monde. Il faut clore les cinq organes des sens et enfermer le mental à l’intérieur. J’ajoute aussi qu’un moment de bonne compagnie vous permettra de traverser l’océan du monde. C’est ça la bonne compagnie. Si vous vivez en mauvaise compagnie, vous aurez de mauvais désirs, des problèmes dans la vie.

Qu’est-ce que le Kriya?

J’affirme que le Kriya est la technique scientifique. Lorsque Dieu était seul, Il n’était pas heureux. Il pensa alors à devenir nombreux. Il se mit donc à créer. Après avoir tout créé, Il entra dans la création. Dieu apporta le mystère suprême du Kriya Yoga avec sa création.

Dans les temps anciens, lorsque Dieu créa l’univers, il n’y avait pas de Krishna, pas de Shiva, pas de Durga, pas de Kali, pas de chants, pas de Moïse, pas de Daniel, pas de Jésus. A l’époque, il n’y avait pas de livres spirituels. Maintenant, des rayonnages entiers tout autour du monde sont remplis de livres spirituels. Ce serait idiot de se mettre à lire, à lire et à lire tous ces livres spirituels. Un gramme de pratique vaut bien une tonne de théories. Si pour être docteur on se contente de lire des livres à la maison, on ne deviendra jamais docteur. Il faut des connaissances à la fois pratiques et théoriques. Le Kriya Yoga est donc pratique en même temps que théorique.

Dans l’ancien temps il n’y avait pas de livres spirituels. pas d’“ismes”. Il n’y avait rien sauf Vivaswan: une seule personne. Il enseignait le contrôle du souffle et cette époque était la période de vérité. Qu’est-ce que la vérité? C’est le pouvoir de Dieu.

Vous êtes tous agités. Comment se débarrasser de cette agitation? Si vous vous reposez sur Dieu, alors votre agitation disparaîtra. Le Kriya Yoga va vous apprendre à vous reposer sur Dieu. Ce qui sort de ma bouche ne vient pas de ma bouche, c’est la parole de Dieu. Sans Lui, personne ne peut entendre, personne ne peut parler.

Qui est-ce qui agit? Dans le monde matériel, vous travaillez, mais ce n’est pas vous qui faites le travail. Il y a seulement deux choses que vous devez pratiquer: le corps et l’âme, le corps et l’âme, le corps et l’âme. L’âme seule fait tout dans le corps. Sans l’âme vous ne pouvez rien faire. Ceci n’est qu’un cadavre mais le pouvoir vivant de Dieu lui donne vie. Partout il distribue la vibration, le pouvoir vivant de Dieu. Lorsque vous pratiquez le Kriya, dans le premier mouvement du Kriya vous magnétisez votre épine dorsale. Rien qu’en magnétisant votre épine dorsale vous pouvez changer votre force vitale en force radiante et divine capable de tout qui va aider votre transformation physique, mentale, intellectuelle et spirituelle. La seule chose que vous ayez à faire est de vous incliner devant Dieu parce qu’il vous donne de l’argent. Il vous faut davantage d’argent. Vous pourriez vous retrouver paralysé et dans l’impossibilité de travailler, d’aller au bureau parce que vous ne pourriez pas vous lever ou écrire. Par la pratique du Kriya Yoga, tout cela peut s’arranger. Sa simple pratique distribue l’oxygène en quantité suffisante là où il est nécessaire.

Puis vient le deuxième centre. Par la pratique de cette technique de nombreuses conditions comme l’impotence et les maladies gynécologiques peuvent être éliminées. Vous devriez donc offrir votre deuxième centre à Dieu et vous incliner devant Lui parce que c’est Dieu qui vous a donné neuf orifices pour la réalisation de Dieu et la joie.

Dieu vous fait évoluer dans la joie divine mais vous la ressentez comme une joie animale. Vous avez complètement oublié que le pouvoir de Dieu agit dans les neuf orifices: deux oreilles, deux yeux, deux narines, la bouche, l’organe sexuel et l’anus. Ce n’est pas moi qui le dit. Dans la Bhagavad Gita au chapitre 5, verset 13, et au chapitre 14, verset 11, il est écrit que Dieu donne la joie divine mais vous ne la ressentez pas dans vos neuf orifices, dans vos cinq organes des sens. Il vous donne la joie. Il vous fait évoluer dans la joie. Vous êtes nés dans la joie, vous vivez dans la joie.

Nos parents ont ressenti la jouissance sexuelle, la joie. Mais ce n’est pas nos parents. Si Dieu n’inspire pas, le père ne peut pas donner la semence. C’est la semence de Dieu. Si Dieu n’inspire pas par les narines de la mère, la mère ne peut pas concevoir. Un cadavre ne peut pas concevoir. C’est la semence de Dieu. Vous êtes tous le pouvoir de Dieu, les enfants de Dieu. Vous êtes les enfants d’un Seul père céleste. Son énergie vitale impérissable imprègne toutes les cellules de votre corps, votre peau, votre visage, vos atomes, votre chair, vos os, votre moelle, tout.

Le plus grand Mantra

Si vous magnétisez sept fois votre épine dorsale votre mental agité recevra alors automatiquement en l’espace de deux minutes le calme, la connaissance, la conscience, la super-conscience. Beaucoup d’entre vous ont été initiés par beaucoup de gourous et vous pratiquez consciencieusement, avec le plus profond amour pour les gourous et pour Dieu. N’est-ce pas? Certains d’entre vous chantent des mantras et c’est bien mais interrogez votre conscience: lorsque vous chantez, les pensées ne vous viennent-elles pas en grand nombre au point qu’en réalité vous ne chantez pas, vous pensez à vos problèmes personnels? Ce n’est pas de la méditation pure, c’est de la méditation falsifiée. S’il y a du poison dans le nectar et vous buvez le nectar, alors, de façon certaine, vous mourrez. Nous ne sommes pas des gourous, nous sommes des fermiers, des cultivateurs. Nous cultivons le terrain corporel. Ce n’est qu’après avoir cultivé le terrain corporel que vous pouvez planter les graines. Vous pouvez chanter des mantras, chanter, chanter, chanter des mantras, mais la seule chose que vous en retirez est de la diversion. Si vous interrogez alors votre conscience vous verrez que vous n’avez pas changé. Vous avez la même colère, le même orgueil, la même cruauté, la même indécence, la même méchanceté. Rien n’a changé. Qu’avez vous gagné?

Mais si vous adoptez la technique du Kriya Yoga sans abandonner votre gourou (votre gouru continuera d’être votre propre gourou, votre mantra votre propre mantra), vous sentirez ce son divin, vous entendrez ce mantra constamment, sans interruption, dans le monde entier. Vous entendrez ce mantra parce que cette parole vient de cet endroit silencieux, de l’Âme. Si vous allez là, vous pouvez alors entendre la parole de Dieu, le son divin. Et vous ressentirez alors la vibration dans votre corps tout entier. En cinq minutes, semblable au balancement du pendule, vous sentirez la vibration partout, de façon certaine.

Le pouvoir vivant de Dieu

Ce n’est pas du bluff. Vous ressentirez la vibration et la lumière divine dans vos ongles, même dans vos orteils. Le cours de Kriya Yoga prend trois jours. Mais dès le premier jour, en cinq ou dix minutes, même en deux minutes, vous pouvez essayer de voir si vous ressentez une vibration , un son , une lumière ou si vous ne ressentez rien. De façon certaine, vous les ressentirez. De même qu’un avion vole de New York à Paris en trois heures, de même que le son va d’Amérique en Inde en une fraction de seconde par le téléphone, de même qu’un câble rouillé fait passer le courant en un instant, de même le pouvoir de Dieu repose constamment en vous.

Vous êtes le pouvoir vivant de Dieu que vous devez percevoir par vous-mêmes, et non pas de la bouche de quelqu’un d’autre ou en lisant des livres. Si vous lisez plusieurs fois les prescriptions sur une bouteille de médicament et que vous les apprenez par cœur, votre maladie ne va pas disparaître. Donc, comme je l’ai déjà dit, un gramme de pratique vaut des tonnes de théories.

En occident les gens ont tout ce qu’il leur faut. Ils sont extrêmement riches. Ils veulent la richesse, ils veulent une voiture et ils veulent aussi une belle maison: vous voulez tout. En même temps, vous devez aussi connaître votre soi. Ne présumez pas que Dieu puisse être appréhendé partiellement. Ceci est Dieu, ceci est Dieu, ceci est Dieu. Il est tout, il imprègne tout: ce n’est pas sectaire.

Dans la vie, la nourriture est la chose principale. Si vous ne mangez pas, vous allez mourir. La nourriture est votre énergie. Mais souvenez-vous, c’est Dieu qui prend de la nourriture, ce n’est pas vous qui prenez de la nourriture. Lorsque vous avez de l’appétit, vous devriez remercier Dieu. Dans votre vie quotidienne, vous devriez dire: “Oh, pouvoir de Dieu, tu es en moi, tu es si doux!” Vous mangez des fruits délicieux et vous en ressentez le goût. C’est le goût de Dieu.

Observez-Le

Donc, si vous pratiquez la technique du Kriya Yoga pendant cinq minutes, vous resterez alerte toute la journée. Vous passerez de l’animalité à la rationalité et de la rationalité à la divinité. Ainsi, par la pratique de la technique du Kriya Yoga, vous deviendrez conscient du Soi Intérieur et vous sentirez une joie extrême, l’amour de Dieu. Vous êtes le pouvoir de Dieu mais vous ne le sentez pas.

Le Kriya Yoga est la technique de réalisation divine la plus simple et la plus facile. Si vous connaissez votre propre soi maintenant, juste à cet instant, c’est un gros avantage pour vous. Si vous ne L’observez pas dans chaque action, vous n’êtes pas un être rationnel, vous êtes un être bestial. Vous conduisez votre vie en zigzags.

Il est également dit dans les écritures que si vous ne connaissez pas votre soi qui vous aide et vous donne son amour constamment, si vous ne Lui êtes pas reconnaissant et si vous ne vous rendez pas compte que c’est Lui qui qui anime votre corps, alors vous êtes un être bestial et vous resterez au niveau animal. Dieu veut que nous évoluions de l’animalité à la rationalité et de la rationalité à la divinité.

Par la pratique du Kriya Yoga vous obtiendrez donc le développement simultané du corps, du mental et de l’intellect. Vous aurez un corps d’une beauté éclatante. Ce n’est pas votre éclat, c’est Son éclat.

A tout moment, vous observez donc deux choses, le corps et l’âme, c’est à dire Yoga, l’union du corps et de l’âme. Sans l’âme vous n’avez rien. Je vous appelle donc tous. C’est une opportunité en or qui n’est pas à négliger car elle pourrait ne jamais se représenter. Je ne dirai rien de plus.

Je m’incline donc devant tous car vous êtes tous le pouvoir vivant de Dieu. Pensez à Lui constamment, quel que soit ce que vous faites.

Retour au Sommaire

Un message du Maître

Kriya Yoga – Une combinaison de Karma Yoga, de Jnana Yoga et de Bhakti Yoga.
(Extrait de “Kriya Yoga”)

Lorsqu’on travaille on récolte les fruits de son travail; par karma on obtient jnana. En méditation on ‘travaille’ donc en chargeant son épine dorsale par la technique du Kriya Yoga et on récolte les trois qualités divines.

Sous l’effet du calme on ressent ce triple jnana: son, lumière et vibration. Par le jnana on obtient l’amour. L’amour est une chose très précieuse. Il est dit dans les écritures Hindoues qu’il est très difficile d’obtenir la perception de Dieu sans amour divin. Dans le bhakti kanda il est dit que le véritable amour de Dieu apparaît lorsqu’on suit les enseignements des écritures et ressent de façon tangible la sensation de l’âme dans le corps, voit la lumière intérieure à travers le corps et entend la parole divine, le murmure de l’âme dans le corps. C’est une chose très précieuse.

Grâce à la technique du Kriya Yoga vous aurez constamment l’amour de Dieu, car à chaque instant vous aurez le vrai karma et le vrai jnana.

Retour au Sommaire

Messages de Paramahamsa Prajnanananda

13 Mai 2003

Chère Âme divine,

A l’occasion du 96ème anniversaire de Gurudev, j’adresse à tous du fond du cœur mon amour, mes prières et ma dévotion.

C’est la première fois que nous célébrons l’anniversaire de Baba en son absence physique. Je me souviens de ses paroles à son anniversaire l’an passé. Il citait un dicton Bengali:

janmile marite habe amar ke kotha kabe
chira sthir kabe nir hayere jivan nade

Cela veut dire que la vie est passagère et impermanente. L’écoulement de l’eau dans la rivière de vie n’est jamais constant.

Mais nous devrions essayer de l’utiliser pour atteindre la demeure permanente d’amour et de divinité, pour éprouver l’éternité et l’immortalité.

La vie est pour aimer et servir.
La vie est pour donner et pardonner.
La vie est pour grandir et rayonner de béatitude divine.
La vie est pour vivre dans la présence de Dieu.
Pratiquez le Kriya sincèrement.

Chérissez l’amour de Gurudev dans votre cœur et ses enseignements dans votre mental. Ne perdez pas un temps précieux.

Essayons de célébrer l’anniversaire de Gurudev dans le temple de nos vies, sur l’autel de nos cœurs. Puissions nous offrir la fleur d’amour et le fruit de l’action à ses pieds.

Essayons de mériter d’être l’enfant d’un gourou et d’un guide si merveilleux.

A nouveau, je prie pour vous tous.

Avec amour,

Prajnanananda.

MESSAGE DE PARAMAHAMSA PRAJNANANANDA
31 Mai 2003

Chers âmes divines,

Que les bénédictions les plus précieuses de Dieu et des Gourous reposent sur vous tous.

Je vous adresse à tous du fond du cœur mon amour et mes prières. Une fois de plus je vous remercie pour votre aimable support et pour votre aide qui ont rendu possible la célébration du 96ème anniversaire de Gurudev à la maison mère.

Beaucoup de disciples attendaient avec impatience de pouvoir célébrer cet anniversaire du 27 Mai soit chez eux, soit dans un centre, un groupe ou un ashram. Ce jour a été célébré dans le monde entier. Ici, à la Maison Mère, la célébration a duré cinq jours. Le nouveau bâtiment qu’on appelle maintenant la Salle du Mémorial, avait été mis en service pour l’occasion. Beaucoup de yogacharyas et de swamis, treize au total, étaient présents comme chaque année. Un peu plus de cent disciples assistèrent à la célébration. La publication de plusieurs nouveaux livres fut annoncée.

Des disciples venus de nombreux pays participèrent à ce rassemblement. Leur cœur était lourd de l’absence de Gurudev et de son sourire plein d’amour. Malgré tout sa présence subtile et spirituelle était perceptible. C’est ici qu’il passa les dernières années de sa vie et guida de façon si variée ses étudiants bien aimés. C’est notre demeure spirituelle où nous pouvons nous plonger à loisir dans la contemplation et la réflexion. Vous êtes tous bienvenus ici pour méditer et recharger votre énergie spirituelle.

Pendant les cinq prochaines semaines je voyagerai en Europe et en Inde et je serai de retour à la maison de Gurudev avant la célébration de Guru Purnima.

Méditez et priez régulièrement. Vivez une vie d’amour et de dévotion.

Priant pour vous tous,

Avec Amour,
Prajnanananda,

Retour au Sommaire

Le mental: Cause de la souffrance et de la Libération

Seconde et dernière partie d’une conférence de Swami Prajnanananda Giri en Juillet 2000.

COMMENT LE MENTAL SE JOUE DE NOUS

Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un vieil homme que j’ai connu. Cet homme était très riche et avait une rare manie. Il ramassait tout ce qu’il trouvait dans la rue et le mettait sous son lit. Il ramassait des morceaux de papier, des vieux clous, des sacs en plastique et une variété d’autres choses qu’il trouvait dans la rue et il les stockait sous son lit. Toutes ces détritus s’y empilait. Le mental lui suggérait que tout ce qui traîne dans la rue est utile. Le mental voit un besoin en toutes choses. Le mental nous dit que telle ou telle chose est utile et qu’il en a besoin. Il essaye de s’accaparer un maximum de choses. Le mental devient une poubelle. Il se joue ainsi de nous.

Comment utiliser ce mental? Le mental est comme un instrument. C’est un instrument interne. Nous devrions nous en servir correctement.

LES TROIS TYPES DE MENTAL

Il y a trois types de mental à savoir, le mental de moine, le mental de singe et le mental d’âne.

Le Mental De Moine:

Un mental de moine a les attributs suivants:
Vision claire
Discrimination
Concentration: c’est à dire ne fixer son attention que sur une seule chose à la fois. Il ne pense pas à des centaines de choses à la fois.
Amour: le mental de moine est rempli d’amour pour tout le monde et de dévotion envers Dieu.

Le Mental de Singe:

Maintenant laissez-moi vous parler du mental de singe. Le singe saute d’une branche à l’autre. Il goûte un fruit et le jette puis saute sur une autre branche, attrape un autre fruit, croque un morceau et le jette. C’est un mental agité et insatisfait.

Le Mental d’Âne:

Voyons maintenant le mental d’âne. Un mental d’âne travaille dur tout le temps et ne pense à rien d’autre qu’au travail. Les gens travaillent trop en pensant qu’au bout du compte ils seront heureux… Il y a un proverbe arabe qui dit: “L’âne transporte le vin mais boit de l’eau.” En Amérique, tout le monde travaille dur pendant la semaine et attend le weekend avec impatience. Le vendredi tout le monde est heureux en anticipation du weekend. Après le weekend, c’est la déprime lorsqu’ils retournent au travail le lundi. Ils travaillent sans aimer travailler. Ils travaillent comme des machines qui attendent le weekend. Nous devrions aimer le travail que nous faisons, Si nous aimons notre travail nous ne nous sentirons jamais la fatigue. Je travaille du matin au soir mais je ne me sens jamais fatigué. La raison en est que j’aime mon travail, que je vous aime et que j’aime vous enseigner et vous guider dans vos vies. J’ai accepté mon travail et mon mode de vie. Mais le mental ordinaire ne peut pas accepter le travail qu’il a à faire.

Le mental fait beaucoup de distinctions: j’aime ce travail, je n’aime pas ce travail, j’aime faire cela, je n’aime pas cela, la nourriture n’est pas bonne, mes collègues ne sont pas biens, etc… Le mental se plaint tout le temps.

Telles sont les trois qualités du mental. Nous avons le choix. Cela ne veut pas dire que vous devez vous faire moine mais vous devez aimer ce que vous faites. Si vous mangez, aimez ce que vous mangez, si vous travaillez aimez votre travail, si vous êtes avec des amis, aimez leur compagnie. Ne faites qu’une seule chose à la fois, n’ayez pas plusieurs choses à l’esprit en même temps sans jamais rien finir. Si vous avez plusieurs choses à l’esprit en même temps, vous allez très vite vous fatiguer.

UN TOUR DU MENTAL; “MAIS”

Un autre tour que nous joue le mental est de nous dire que certaines choses sont désirables et agréables. Il nous dit qu’il n’est pas possible de vivre sans ces choses. J’avais un ami de travail. J’avais 24 ans à l’époque. J’étais célibataire et lui aussi. Je m’occupais moi-même de toutes les tâches ménagères comme la cuisine, le linge etc… et lui aussi. Un jour je lui demandais comment il se débrouillait. Il se plaignit alors de mener une vie de fou avec toutes les corvées qu’il avait à faire chez lui y compris la cuisine. Il dit: “j’aimerais bien engager un cuisinier mais…” Je savais ce qu’il voulait, il voulait se marier pour avoir une femme qui ferait sa cuisine et s’occuperait de la maison. Il ne le dit pas directement mais il utilisa le mot “mais”. Puis il se maria. Deux ou trois mois plus tard je lui demandais comment ça se passait. Il répondit: “tout va bien mais…” Il dit que sa femme était gentille mais elle voulait aller au cinéma et dîner en ville tous les soirs. Elle n’aimait pas faire la cuisine.

Le mental crée ce mot “mais”. Si vous éliminez ce mot “mais” de votre mental, votre vie sera plus belle. Le mental est la cause de la souffrance parce qu’il crée la confusion. Le mental doute et crée des conflits.

D’un autre côté, ce n’est qu’à travers ce mental que nous pouvons atteindre la libération et aimer la vie. Il faut se servir du mental mais ne pas en faire mauvais usage. La plupart des gens font mauvais usage de leur mental et en abusent.

COMMENT UTILISER LE MENTAL

Comment utiliser le mental? Le mental passe par trois états à savoir:
1- beaucoup de pensées
2- une seule pensée
3- pas de pensée

Un mental aux pensées nombreuses est un mental ordinaire.
Un mental à la pensée unique est un mental concentré.
Un mental sans pensée est un mental méditatif et réalisé.

CHOISIR L’OBJET DE CONCENTRATION DU MENTAL: UNE BONNE OU UNE MAUVAISE PENSÉE

Maintenant, vous pouvez transformer ce mental aux pensées nombreuses en mental à pensée unique. Mais il y a deux possibilités: cette pensée unique peut être une bonne ou une mauvaise pensée. Si le mental est concentré sur une pensée négative, la vie deviendra très pénible. Le mental doit être concentré sur une pensée positive. Le mental peut être comme une abeille ou comme une mouche. Toutes deux sont de la même famille. Laquelle des deux voulez-vous être? L’abeille va de fleur en fleur, mange le miel et nous donne aussi du miel. La mouche va d’un tas de détritus à l’autre. Voulez-vous un mental d’abeille ou de mouche? C’est à nous de choisir. Je vais vous donner un exemple. Le mental humain est toujours à la recherche de défauts chez les autres. Plus on s’appesantit sur la négativité des autres plus on en hérite.

LE MOINE ET LA COURTISANE

Laissez-moi vous raconter une autre histoire. Il y avait une fois un moine dont l’ashram se trouvait juste en face de la maison d’une femme de mauvaise réputation. Chaque fois qu’un homme entrait chez elle, le moine ajoutait un caillou au tas qui lui servait à compter les gens qui lui rendaient visite. Très vite, en l’espace de deux ans, il y avait un énorme tas de pierres devant son ashram. Le moine fit venir la femme pour lui montrer l’énorme tas de pierres et lui expliqua que le nombre de pierres de cet énorme monticule était égal aux nombre d’hommes qui lui avaient rendu visite. La femme l’écouta et rentra chez elle. Quelques temps plus tard le moine et la femme moururent le même jour. Ils furent tous les deux transportés devant le Dieu du Jugement. Le Dieu du Jugement ordonna à ses aides de mettre le moine en enfer et la femme au paradis. Le moine fut surpris par ce jugement. Il dit au Dieu du Jugement qu’il faisait une erreur grossière et que lui, le moine, avait passé tout son temps à chanter le nom de Dieu alors que cette femme était une femme de mauvaise réputation prenant plaisir dans le péché. Le Dieu du Jugement répondit au moine qu’il avait passé tout son temps à compter les gens qui venaient la voir au lieu de méditer. Il ajouta qu’au lieu de rechercher le bon côté des gens il n’avait fait que rechercher leurs côtés négatifs. Au lieu de faire le bien dans la société et de guider les gens comme il sied à un moine, il n’avait passé son temps qu’à observer qui entrait chez cette femme. Cette femme, au contraire, lorsqu’elle rentra chez elle après lui avoir rendu visite, changea de vie et se repentit de son passé.

La morale de l’histoire est qu’on doit voir le bien chez les autres et non leurs côtés négatifs. Si vous continuez à vous concentrer sur les mauvaises choses, encore et encore, votre mental se pollue.

Dans ce monde nous marchons tous en cercle les uns derrière les autres. Nous avons deux poches, l’une devant et l’autre derrière. La poche de devant est pleine de toutes nos bonnes qualités et celle de derrière de nos mauvaises qualités. Nous voyons notre poche de devant et le dos des autres. Nous en déduisons que nous sommes très biens et que tous les autres sont mauvais. Le mental humain ordinaire fonctionne ainsi. La cause en est l’ego qui nous fait croire que nous sommes biens et que les autres sont mauvais.

COMMENT TRANSFORMER LE MENTAL

Comment peut-on changer ce mental de négatif en positif, passer d’un mental plein de haine à un mental rempli d’amour? Comment faire cet ajustement? Il faut d’abord se rendre compte que tout ceci n’est qu’un jeu éphémère. Il faut jouer le jeu avec amour et gentillesse et non pas avec ego et colère.

Amusons-nous à ce jeu. Au lieu de créer des tensions dans nos vies nous devrions y introduire davantage d’amour et de calme. Par la méditation régulière, la pensée positive et en essayant de manifester l’amour dans nos pensées, nos paroles et nos actions, nous pouvons transformer notre mental. Nous pouvons ainsi rendre nos vies plus belles. Prenons l’exemple du verre à demi rempli d’eau. Si celui qui regarde le verre dit qu’il est à moitié vide, c’est un pessimiste. Celui qui dit qu’il est a moitié plein est un optimiste. Mais celui qui regarde le verre et dit qu’il est plein est un mystique. La vérité est que le verre est plein, il est à moitié plein d’eau et à moitié plein d’air. Il est donc complètement rempli. On doit donc décider si l’on veut être optimiste, pessimiste ou mystique. Si vous êtes un mystique, vous êtes réalisé. Si vous êtes optimiste vous êtes sur la voie de la libération. Si vous êtes pessimiste vous êtes à la traîne. Si nous changeons notre vision, si nous changeons notre compréhension, nous pouvons changer nos vies.

Dans le Mahabharatha il y a l’histoire de Yudhistra, l’aîné des Pandava, qui mourut et dut faire un arrêt en enfer avant d’aller au ciel. Lorsque son séjour en enfer arriva à sa fin, les anges vinrent le chercher pour l’emmener au ciel. Yudhistra refusa d’y aller. Il leur dit que ça ne l’intéressait pas d’aller au ciel. Les anges lui demandèrent pourquoi et il répondit que sa présence en enfer rendait beaucoup de gens heureux. Il leur demanda de le laisser en enfer pour rendre les autres heureux. La plupart des gens pensent que le fait que les autres soient heureux ou non n’a pas d’importance, que la seule chose qui compte est d’être heureux soi-même. Si vous souriez vous allez faire sourire des centaines de gens. Comment pouvez-vous avoir le sourire lorsque ceux qui vous entourent sont malheureux? Vous devriez donc faire le maximum pour faire sourire les autres, pour savoir ce qui les chagrine, les inonder d’amour, de support moral, de courage et rendre leurs vies heureuses. Votre position devrait être: “par mes pensées, mes paroles et mes actions, je vais faire monter le sourire aux lèvres des autres.” Le sourire aux lèvres, les nôtres et celles des autres, devrait être notre devise. Nous devrions faire de notre mieux pour y parvenir. Merci à tous pour m’avoir donné la chance de pouvoir vous parler.

QUESTIONS ET RÉPONSES APRÈS L’EXPOSE

1. Expliquez le concept de l’ego dans le contexte du mental.

Le mental se divise en quatre parties. Je n’ai parlé que de deux d’entre elles. L’ensemble du mental est divisé en quatre parties à savoir l’intellect, la faculté de douter, l’ego et la mémoire. Qu’est-ce que l’ego? L’ego est ce qui affirme le “Je” en nous. Je suis celui qui agit, j’ai une maison, j’ai une voiture, etc… Le “Je” vient de l’ego. L’ego se présente sous six aspects à savoir:

L’ego de l’argent
L’ego du sexe
L’ego de la santé
L’ego de l’alimentation (comme: Je suis végétarien et Je suis supérieur à ceux qui ne le sont pas)
L’ego de la religion
L’ego de l’action (comme: c’est Moi qui fait cela).

2. Qui est le témoin dans ce corps?

L’Âme est le témoin dans ce corps. L’Âme sait tout y compris la condition du corps et du mental. Mais l’Âme n’est pas le mental. L’Âme doit être éprouvée et ne peut pas être exprimée. L’Âme connaît mon intellect, mon mental, mon corps, ma mémoire et combien j’ai d’ego. L’Âme est ce qui sait tout. Elle peut exister sans ces autres choses telles que l’intellect, le mental, l’ego, la mémoire, mais toutes ces choses ne peuvent pas exister sans l’Âme. L’électricité peut exister sans les ampoules électriques. De même, l’Âme peut exister sans le corps mais le corps ne peut pas exister sans l’Âme. L’Âme peut exister sans le mental, ce qui se produit tous le jours dans l’état de sommeil profond où il n’y a plus de mental, mais le mental ne peut pas exister sans l’Âme. Grâce à l’énergie de l’Âme entre le corps et le mental, le mental semble être l’élément qui agit et fait le travail. L’Âme est donc le témoin et c’est une chose qu’il faut éprouver.

3. L’esprit est-il derrière l’âme?

L’esprit et l’Âme sont une seule et même chose.

Pour conclure cet exposé, faisons une petite prière:

Oh Dieu, nous te prions de nous bénir pour que nous puissions nous entraider à grandir dans l’amour et partager les qualités qui nous ont été données.

Oh Dieu, nous te prions de nous bénir pour que nous évitions de créer la confusion et les conflits entre nous.

Oh Dieu, nous te prions de nous bénir pour que nous nous aimions les uns les autres.

Oh Dieu, nous te prions de nous bénir pour que nous soyons en paix partout.

AUM AMEN.

Accordez du temps à la contemplation et à la réflexion. Vous êtes tous bienvenus ici pour méditer et recharger votre énergie spirituelle.

Je vais passer les cinq prochaines semaines en Europe et en Inde et je serai de retour à la résidence de Gurudev avant la célébration de Guru Purnima.

Méditez et priez régulièrement. Vivez une vie d’amour et de dévotion.

Je prie pour vous tous.

Avec tout mon amour,
Prajnanananda

Retour au Sommaire

Fleuve de compassion

Chapitre Premier – L’AUBE

Haripada savait que son fils était destiné à devenir un guide spirituel. Il l’ encouragea donc très tôt à lire les livres sacrés d’autres religions et à les narrer avec leur signification. Plus tard cette connaissance et compréhension de toutes les écritures devait aider Rabi considérablement dans sa vie de moine et d’enseignant en orient et en occident.

Le père avait des connaissances approfondies dans différents domaines y compris celui de la morale et il apprit à Rabi tout ce qu’il savait en chansons, rimes et couplets. Grâce à ce système éducatif Rabi devint compétent en astrologie et, sous l’impulsion de son père, capable de préparer une charte astrologique.

Comme nous l’avons dit plus haut, Haripada avait acquis une bonne connaissance de la médecine par intérêt personnel et par désir d’aider les gens du village dans le besoin. Rabi, assis la plupart du temps près de son père, écoutait très attentivement la description des symptômes des malades et répondait aux questions de son père: « Rabi, quel est à ton avis le médicament à donner pour cette maladie? » Le jeune Rabi donnait une réponse fondée sur son intuition et la formation précise de son père. La plupart du temps ses réponses étaient correctes. Son père emmenait aussi Rabi dans le vaste jardin familial et démontrait la valeur médicale des herbes et des plantes.

Chaque jour ce père compétent interrogeait ses enfants sur leurs activités scolaires et supervisait leurs études. La salle d’étude des enfants était une grande pièce où chacun pouvait travailler à sa propre table, dans des coins différents, faisant face au mur pour ne pas se déranger les uns les autres. Le fils aîné, Bholanath, termina ses études à l’Ecole de Médecine de Cuttack. Le second, Paresnath devint avocat, pratiquant la fiscalité à Calcutta. Le troisième, Shailendranath, suivant les souhaits de son père devint aussi docteur en médecine, tandis que le quatrième, Bhupendranath, étudia la loi et pratiqua à la cour correctionnelle locale, dans leur propre ville.

Rabi termina ses études primaires et alla à l’école secondaire de Ranaghat. Ranaghat était à quelques kilomètres de sa maison. L’école s’appelait Ranaghat – Pal Choudhury Higher Secondary School, car elle avait été créée grâce à une donation de la famille Pal Choudhury de Ranaghat.

La première journée de Rabi à cette école fut intéressante. Son teint était si clair que beaucoup de gens, y compris le directeur de l’école, le prirent pour un enfant d’origine Anglo-Indienne. Un certain nombre de familles Anglo-Indiennes vivaient aux alentours de Ranaghat, travaillant surtout dans les chemins de fer ou occupant quel qu’autre position élevée dans les bureaux locaux du gouvernement. Le directeur fit venir Rabi à son bureau et lui demanda: « Es-tu Britannique? »

« Non Monsieur! » répondit Rabi.

« Es-tu d’une des familles Anglo-Indiennes d’ici ? »

« Non Monsieur! Je n’en suis pas. » répliqua Rabi.

Le directeur parlait en anglais, pensant que Rabi n’était pas Bengali et Rabi répondait dans un Anglais parfait bien que les étudiants de sa classe ne fussent que débutants en Anglais. Le directeur confus demanda: « Comment t’appelles-tu? Es-tu Bengali? » Rabi répondit naturellement de sa douce voix: « Je m’appelle Rabindranath Battacharya. » Il compléta sa réponse en donnant les noms de son frère et son père qui étaient bien connus du directeur. Le directeur était surpris.

Un jour, pendant la scolarité de Rabi, les gens de son village célébraient l’anniversaire de Rabindranath Tagore, le célèbre poète, auteur dramatique, éducateur et érudit. Pour l’occasion, les jeunes du village montèrent une représentation culturelle. Vers la fin du programme, ils demandèrent à Rabi de faire les remerciements aux différents participants et bienfaiteurs pour avoir rendu possible le succès du programme. Bien qu’il fut trop jeune pour le faire, il accepta.

Debout devant une large audience pour la première fois Rabi oublia ce qu’il voulait dire. Il s’énerva et ne put remplir son rôle. Les gens commencèrent à taper des mains et il fallut fermer le rideau. Rabi était très mécontent de cet échec. Son père, qui comprenait ce qu’il ressentait, demanda à ses autres fils de se taire sur le sujet et ne pas critiquer ou faire des remarques. Il consola Rabi et l’encouragea par des paroles inspiratrices.

Il commença ensuite à former son jeune fils en vue d’en faire un bon orateur. Au début il lui dictait un paragraphe ou une note sur un sujet donné et demandait à Rabi de le mémoriser. Il emmenait son fils au jardin et disait: “Regarde! Imagine que tous ces arbres sont des spectateurs qui te regardent et écoutent ce que tu vas dire. Parle sans peur de leur présence de telle sorte qu’ils soient transportés d’admiration. »

C’était un test pour Rabi. Son père jugeait la performance. Rabi parlait à son audience de plantes et d’arbres. Le père examinait les qualités du discours. Puis il faisait remarquer à Rabi les quelques fautes qu’il avait commises et lui apprenait à les corriger.

NABIN KALI, LA MERE:

L’amour et le service incarnés.

Nabin Kali était une femme très charitable et aimante. Elle ne pouvait pas supporter de voir quiconque souffrir financièrement, ou de maladie ou d’aucun autre problème. Elle allait voir son mari avec gentillesse et lui racontait les malheurs des autres et lui demandait de l’argent pour les aider. Cela se produisait fréquemment et bien que son mari fut très strict en matière d’argent et de gestion financière, il n’essaya jamais d’empêcher sa femme de pratiquer la charité.

Une famille brahmane célèbre de nombreuses fêtes et pratique de nombreux rituels. En dehors de l’occasion spéciale de Durga puja, d’autres fêtes comme syama kali puja, jagaddhatri puja et phalaharini kali puja étaient célébrées en grande pompe. Tous les membres de la famille, amis, parents et villageois y participaient. Des centaines de gens profitaient de ces occasions pour festoyer et bien s’amuser. Nabin Kali supervisait tous les détails des festivités sans montrer aucune fatigue. Elle était comme une manifestation de la Mère Divine en personne. Son sourire suffisait à soulager les cœurs dans la peine.

Bien qu’ayant onze enfants à sa charge, elle leur donna tous une bonne formation. Elle n’hésitait jamais à les corriger lorsqu’elle trouvait quelque chose à leur reprocher dans leur comportement ou leurs études. La mère enseigne par l’amour. Souvent les mères sont plus attachées à leur petit dernier. Rabi qui était si attachant pour tout le monde faisait la joie de sa mère.

Rabi aimait la musique, surtout la flûte. Un jour il y avait un beau morceau de flûte à la radio. Le jeune Rabi faisait ses devoirs en l’écoutant et sa concentration sur le travail s’en trouvait relâchée. La mère, venant voir ce que Rabi était en train de faire et voyant qu’il écoutait la musique au lieu de faire ses devoirs, le réprimanda en disant: “Mon enfant! Si tu lis, lis attentivement. Si tu préfères écouter la musique, écoute la. Mais d’essayer de faire les deux à la fois ne rend honneur ni à l’un ni à l’autre. Et je t’en prie, dans la vie il faut savoir donner la priorité aux choses les plus importantes. » Rabi comprit le message de sa mère et suivit ses instructions sans protester.

Dans la tradition Hindoue, les plus jeunes accordent toujours aux personnes plus âgées et aux membres de leur famille le respect qui leur est dû. Un jour, alors qu’un de ses oncles maternels parlait avec sa mère, Rabi entra dans la pièce et s’assit sur une chaise qui était plus haute que les autres. S’asseoir plus haut qu’une personne plus âgée était considéré comme un manque de respect. La mère s’en rendit compte et d’un simple regard elle fit comprendre à son fils son erreur.

Recevant de ses parents tant d’amour et de soins, Rabi devenait un jeune garçon brillant, intelligent et vif. Il avait une mémoire extraordinaire. Il se souvenait facilement de tout ce qu’il entendait ne serait-ce qu’une seule fois. Ses parents et professeurs en étaient très étonnés.

Un jour, au village, il y avait une représentation théâtrale de la vie de Karna, un personnage important du grand récit épique du Mahabarata. Karna avait une forte personnalité vibrante. Mais Arjuna le tua sur le champ de bataille sur l’ordre de Sri Krishna. Rabi, qui regardait la pièce avec sa famille, ne put supporter l’injustice faite à Karna. Il ne pouvait plus suivre la pièce jusqu’à la fin. Il se leva au beau milieu et, assis dans un coin isolé, il commença à pleurer amèrement. S’en apercevant le père alla vers son fils bien aimé en pleurs et lui demanda: « Rabi! Qu’est-ce qu’il y a? Pourquoi pleures tu? » Il répéta la question plusieurs fois et Rabi finalement répondit: « Père! je ne peux pas accepter l’injustice de Sri Krishna. Lui, une incarnation divine, comment peut-il pousser Arjuna à mettre fin à la vie de Karna? Comment pourrait-il être Dieu? »

Le père qui était un précepteur spirituel très versé dans les Écritures prit Rabi sur ses genoux et le consola en disant: “C’est pour ça que tu pleures! Mais il ne s’agit pas d’un fait historique. Ce n’est pas l’histoire de Karna. C’est l’histoire de la vie de tout le monde. Tout être humain a reçu deux oreilles. En Sanscrit, Karna signifie oreille, et nos oreilles aiment entendre nos propres louanges et les reproches faits aux autres. Ces oreilles doivent être contrôlées. Le contrôle des oreilles est symboliquement représenté par la mort de Karna. » Rabi était intelligent et pouvait facilement comprendre la signification et la valeur de ces histoires mythologiques et faire siennes ces valeurs dans la vie pratique.

Haripada était un homme riche dans sa communauté, un zamindar ou propriétaire foncier, et le gouvernement Britannique lui ayant confié la charge de collecter les taxes foncières de ses locataires et de les déposer sur un compte avant une date fixée, il était très occupé avec toutes ses responsabilités et la gestion de ses propriétés. Parfois il utilisait un langage brutal et sévère pour discipliner et contrôler ses gens. A la moindre erreur il réprimandait ses serviteurs et ses semblables.

Un jour il trouva son plus jeune fils Rabi en train de marmonner et d’essayer de mémoriser quelque chose, et la conversation suivante s’ensuivit:

Haripada demanda: “Qu’est-ce que tu marmonnes? »

Rabi: “les mots durs que tu as prononcés à l’encontre du pauvre homme qui était avec toi aujourd’hui. »

Haripada: “Pourquoi? »

Rabi: “Je dois me les rappeler pour pouvoir les utiliser sur les autres quand j’aurai grandi. »

C’était un jeu que Rabi jouait pour transformer le comportement de son père avec les pauvres. En cette instance l’enfant devenait le Gourou du père. Haripada, le père, était quelque peu honteux et dit: “ Tu ne dois pas utiliser ces mots. Ce n’est pas bien. »

Rabi: “Mais pourquoi les utilises-tu si ce n’est pas bien? »

Le père promit d’essayer de contrôler sa langue dans ses échanges avec ces irresponsables. Si à aucun moment le père oubliait sa promesse et laissait monter la colère, le jeune Rabi sortait de sa salle d’étude et venait se mettre poliment près de son père qui se reprenait immédiatement. Rabi apporta ainsi un grand changement dans la vie de son père.

Rabi grandissait en pleine santé et gagnait en force physique dans l’atmosphère tendre et attentionnée de cette riche famille spirituelle. Vêtu de beaux habits il ressemblait à un jeune prince au milieu des autres enfants. D’après la tradition Indienne, les membres les plus jeunes de la famille doivent s’incliner devant leurs aînés et demander leur bénédiction à l’occasion de plusieurs festivités tels que Vijaya Dashami ou lorsqu’ils portent de nouveaux vêtements ou à l’arrivée d’un parent âgé venu de loin.

Étant le dixième enfant de la famille, Rabi devait s’incliner devant ses frères et sœurs aînés, ses parents et d’autres membres plus âgés de la famille. Un jour, après s’être incliné devant tout le monde avec amour et révérence et avoir reçu la bénédiction de chacun, il s’assit sur les genoux de son père et lui demanda: “Père! Je m’incline devant tout le monde mais personne ne s’incline devant moi! Pourquoi? »

Devant la complainte de son enfant bien-aimé, Haripada répondit: “Sois patient. Bientôt des milliers de gens autour du globe s’inclineront devant toi avec égard et dévotion. Des milliers de gens par jour. Tu en seras peut-être même fatigué. Tu te demanderas alors pourquoi tant de gens s’inclinent devant toi. » Telle fut la réponse prophétique du remarquable père de cet enfant divin.

Un extrait du livre Paramahamsa Hariharananda Fleuve de Compassion, une biographie par Paramahamsa Prajnanananda.

Retour au Sommaire

Yoga voie du Divin

Par Paramahamsa Prajanananda

Chapitre Premier – Le corps, le mental et l’âme

Le Mental Et Le Souffle

En conclusion, je vais établir la corrélation entre le mental et le souffle. Si l’on comprend comment le mental fonctionne, tout va s’éclaircir. Lorsque quelqu’un est très en colère, son souffle mesure quarante doigts placés horizontalement sous les narines. L’exercice physique violent, l’activité sexuelle et la colère produisent un souffle long. Le souffle moyen mesure douze doigts. Plus le souffle est court, plus le mental est calme. Par la pratique régulière de la méditation, du Kriya et du souffle conscient, on peut atteindre le contrôle du mental. La paix et la libération seront alors à portée de la main. Analysez votre mental, observez-le et observez votre souffle.

Nous sommes venus ici pour être avec nos précepteurs. Autrefois les gens allaient au gurukula pour passer du temps avec le guru et vivifier leur énergie spirituelle. Lahiri Mahasaya conseillait de passer au moins un mois par an avec le guru. Si c’est impossible passez avec lui au moins quinze jours, sept jours ou au minimum trois jours par an.

Vous êtes venus ici passer trois jours pour changer votre vie. Il ne s’agit pas d’une récréation. Pendant ces trois jours pratiquons la discipline. Utilisez le temps au mieux. Parlez moins, n’oubliez pas ce que vous apprenez et réfléchissez-y. Pendant ces trois jours faites l’effort conscient d’observer chacun de vos souffles. Il n’y a pas de distraction telle que cuisiner ou d’autres activités. Ne passez pas votre temps en bavardages. Jouissez de votre liberté dans le silence, la méditation et la conscience du souffle. Si nous pratiquons, notre vie changera.

Le temps est court, la vie est courte. Utilisons ces trois jours pour méditer. Maintenant asseyons nous en silence et méditons quelques temps.

Om tat sat Om

Retour au Sommaire

Questions et Réponses

1. Le but d’une vie particulière est-il déterminé par l’âme ou le mental?

Qui veut être heureux? C’est le mental qui est heureux ou malheureux. Le but de la vie est d’être heureux. Le mental veut le bonheur éternel mais ne sait pas comment l’obtenir. Le mental veut l’amour mais ne sait pas où le trouver. Il n’y a de but dans la vie que pour le mental. Dès que le mental a atteint le but, le jeu est fini. L’âme est toujours pure et n’a pas de but à atteindre.

2. Sommes nous tous la même âme ou y a t-il différentes âmes?

Prenons l’exemple de l’électricité et des ampoules électriques. Y a t-il une électricité ou plusieurs? En fait, il s’agit bien de la même électricité qui se manifeste sous forme de différentes lumières dans différentes ampoules.

Retour au Sommaire

Définition du Yoga

Définition du yoga et des quatre instruments intérieurs

Om sahanavavatu saha nau bhunaktu saha viryam karavavahai tejasvi navadhitamastu ma vidvisavahai om santih santih santih (Kathopanisad) 5

Invocation à la paix du début du Kathopanisad. C’est une prière pour le précepteur et le disciple à la fois. La triple répétition du mot paix a pour but d’écarter les obstacles corporels, terrestres et célestes.

Oh Dieu, donne nous un cœur compréhensif pour que nous puissions nous comprendre les uns les autres dans l’amour. Oh Dieu, aide nous à grandir physiquement, mentalement et spirituellement. Oh Dieu, que notre lien soit un lien d’amour. Accorde-nous la réalisation pour que nous puissions éprouver la paix intérieure et que nous manifestions cette paix dans nos pensées, nos paroles et nos actions.

Om paix, paix, paix.

Étals Mentaux Agités et Concentrés

Le mental est agité. L’agitation du mental est-elle ou non une bénédiction? Ce matin un disciple me dit: “Mon mental est agité.” Une autre personne se plaignait: “Beaucoup de pensées négatives me viennent à l’esprit.” Au début, pour ceux qui veulent mener une vie spirituelle et sont dans l’état de sadhaka, l’agitation est une bénédiction. Comment et pourquoi?

Comprenons clairement les mots états mentaux agités et concentrés. Hier, je vous ai parlé des différents états mentaux, mudha (confus), ksipta (agité), viksipta (absorbé dans un plaisir des sens particulier), ekagra (concentré) et niruddha (totalement contrôlé).

Que signifie ‘mental agité’? Nous avons vu que le mental est le flot de pensées, vrtti pravaham manah. C’est un enchaînement de pensées qui s’écoulent continuellement l’une après l’autre. Réfléchissons. Si vous vous asseyez les yeux fermés sans essayer de vous concentrer et que vous observez vos pensées, disons qu’une vingtaine de pensées vous traversent l’esprit par minute. Cela veut dire que chaque pensée dure trois secondes avant que vient la suivante. Ainsi ces nombreuses pensées nous agitent et nous rendent actifs, parfois même hyperactifs. Au départ l’agitation est bonne. Acceptez-la et ne vous en inquiétez pas.

L’état concentré est celui dans lequel une seule pensée dure longtemps. Lorsqu’on peut, au lieu de vingt pensées par minute, rester sur la même pensée pendant une minute, l’état mental concentré a été atteint. Beaucoup de gens sont dans un état mental agité. Vous pouvez passer de l’état d’agitation à l’état de concentration. L’état mental concentré peut aussi devenir un problème. Comment? Supposez qu’une mauvaise pensée se présente dans un état mental concentré. Un tel mental va retenir cette pensée pendant plus longtemps et comme c’est une mauvaise pensée, l’individu peut en souffrir. Un mental concentré peut être une malédiction pour une personne ordinaire et une bénédiction pour une personne spirituelle.

Changer La Qualité Des Pensées

Lorsque les pensées viennent, au lieu d’essayer de les contrôler, essayez de changer leur qualité. Comment peut-on changer la qualité des pensées et les transformer en pensées plus aimables et divines? Au départ, si vous êtes capables de reconnaître vos pensées négatives, vous êtes une personne consciente. Avant, vous n’étiez pas capables de reconnaître vos pensées négatives. Un sadhaka ou chercheur reconnaît ses faiblesses ce qui, en soi, est déjà la moitié du chemin à parcourir dans la vie spirituelle. Connaître vos faiblesses est une force.

Les pensées viennent de la mémoire. Toutes les pensées viennent du corps subtil qui est l’entrepôt de la mémoire créant une banque de mémoire. Pour changer la qualité des pensées, faites un nouvel investissement dans la banque de mémoire. Comment créer des pensées nouvelles et positives? La méditation, les bonnes fréquentations, la lecture de livres spirituels peuvent toutes nous aider. Écrivez un bon dicton, contemplez le et réfléchissez-y. Collectionnez des images de déités inspiratrices telles que Krishna ou Rama ou Jésus. Lorsque j’étais un jeune garçon, ma chambre était couverte d’images de déités. Mes amis se moquaient de moi. Lorsque je suis allé à l’université j’ai retiré toutes les images et les ai remplacées par des adages comme: “Souris”, “Sois humble”, “Aime Dieu”. Plus tard, après avoir rencontré Baba, j’ai retiré aussi les adages et n’ai conservé que des photos de Baba. Plus tard, j’ai tout retiré. Créez votre propre environnement et ne vous inquiétez pas de ce que les autres en disent. Un disciple en Iceland travaille sur ordinateur. Son ordinateur est plein de citations spirituelles. La croissance spirituelle viendra lentement et graduellement.

La deuxième chose à faire est de changer la quantité des pensées. Partant de vingt pensées à la minute, essayez de passer à dix, cinq, trois ou deux et finalement une. On peut y parvenir par la méditation.

Retour au Sommaire

Anniversaire de la naissance de Sri Shriyukteshwar

Message de Paramahamsa Prajnanananda pour l’anniversaire de la naissance de Shriyukteshwar, le 10 mai 2003

Chère Âme Divine,

Que les bénédictions de Dieu et des Gourous reposent sur vous.

Aujourd’hui est le jour sacré de l’anniversaire de la naissance de notre Parama Gourou Swami Shriyukteshwarji. Il y a 148 ans qu’il nous a été envoyé comme un cadeau divin pour nous guider dans notre vie spirituelle.

Non seulement il vécut une vie spirituelle de haut niveau, mais il bénit nos vies de ses merveilleux disciples tels que Paramahamsa Yoganandaji, Swami Satyanandaji et notre bien-aimé Gurudev Baba Hariharanandaji.

La vie a pour but d’apprendre à vivre avec une attitude d’amour et de service. Notre vie peut être enrichie par leurs enseignements et leur vie exemplaire.

Shriyukteshwarji est la personnification de la connaissance dans le détachement intérieur et la maîtrise de soi. Puissions nous accroître la maîtrise de soi dans nos vies en ce jour tout spécial.

Priant pour vous tous.

Méditez bien et jouissez de l’état de Sérénité Divine.

Avec amour.

Prajnanananda

Retour au Sommaire

Comment mener une Vie spirituelle équilibrée

Exposé de Swami Shuddhananda à l’ashram de Miami, le 17 Octobre 2001

.

Prêtez attention au maître

Comment peut-on pratiquement suivre le Maître? Quel est le but de la relation entre le Maître et le disciple? Est-ce sadhana ou seva? Est-ce la spiritualité? Apprenez à accorder de l’importance à ce que le Maître veut dire. Nous accordons de l’importance à ce que le Maître nous dit au sujet du travail. Nous en tirons la satisfaction limitée d’avoir suivi partiellement le Gourou. Cette satisfaction limitée se transformera en fin de compte en dissatisfaction et non pas en bonheur éternel. Vous devriez garder tout le temps à l’esprit que “je suis ici” et que “je devrais vivre comme un brahmachari”. C’est le minimum.

LA SIGNIFICATION DE L’AUSTERITE

Tapasaya, la pratique spirituelle avec seva est tapasaya, austérité. Lorsque les gens sont assis pour méditer et qu’ils ont mal quelque part, je leur dis généralement de changer de position. Pour les brahmacharis, je leur dis de ne pas changer de position et de supporter leur souffrance. Lentement, la conscience de cette souffrance disparaîtra. C’est une question pratique. Si vous avez mal et que vous changez de position, vingt minutes plus tard vous devrez à nouveau changer de position. Pour ceux qui veulent vraiment le développement spirituel, la souffrance, oubliez. Vous aurez mal pendant cinq minutes et ensuite vous n’aurez plus mal. Vous devez acquérir davantage de contrôle.

ÉCOUTER LE MAITRE

Lorsque le Maître parle, nous devrions donc accorder davantage d’importance à son enseignement spirituel. Souvent, lorsque j’étais en Inde avec Baba et qu’il faisait un cours de méditation, je guidais la méditation jusqu’au souffle Kriya et Baba me relayait pour paravastha. Vous savez comment Baba guide le paravastha. Il raconte généralement de très belles histoires et il dit: “vous êtes morts, vous n’avez pas de sensation, pas de sensation corporelle, pas de sensation du monde, ne bougez pas votre corps, vous êtes morts, vous n’avez pas de sensation.” Puis, un jour, j’étais là avec d’autres moines. Baba parlait de paravastha. Nous écoutions tous et Baba dit que personne ne méditait, que nous ne faisions tous que l’écouter. “Ils prêtent attention à leurs oreilles.” Pratiquement, lorsque Baba nous dit de pratiquer et que vous devriez être en paravastha, si vous êtes vraiment intéressé, vous entrez en paravastha. Vous ne pouvez plus alors écouter parce que votre attention est à la fontanelle. Lorsque vous écoutez avec vos oreilles, vous ne méditez pas. Baba dit: “Même les moines ne méditent pas.” Les organes des sens veulent écouter sans aller jusqu’à méditer. C’est facile de céder aux organes des sens.

Un jour j’étais assis près de Baba et il nous dit de pratiquer jyoti mudra. Trois personnes ne le pratiquaient pas. Baba dit: “Ces trois personnes méditent vraiment et les autres ne font qu’écouter. Lorsque je dis de pratiquer jyoti mudra, les autres veulent immédiatement pratiquer. Ils veulent en finir et s’en aller. Les trois personnes qui méditent sont les seules à pratiquer réellement. Dites leur donc s’il vous plaît de pratiquer l’état supérieur suivant du Kriya.”

Baba nous parle de deux choses. L’une est l’aspect spirituel et l’autre est l’aspect normal. Nous accordons davantage d’importance à l’aspect normal. Ce n’est pas parce que nous vivons dans un ashram que notre vie spirituelle se développe. On ne peut pas dire qu’on est spirituel parce qu’on vit dans un ashram, dans un cadre magnifique et qu’on pratique tous les jours. Ce n’est pas ça le développement. Pour qu’il y ait développement il faut faire un peu plus attention. Il faut consacrer un peu plus de temps à s’intéresser au Soi, pratiquer de plus en plus, prêter de plus en plus attention aux conseils spirituels de Baba et étudier comment il a pratiqué.

Le vrai disciple est celui qui suit le maître dans ses paroles et ses actions. Ce qu’il dit est ce qu’il pratiqué et ce qu’il a pratiqué est ce que je dois pratiquer. Suivez donc les enseignements du Maître et son exemple: les deux devraient aller de paire. C’est ce qu’on appelle l’équilibre. Un enseignant peut parler sans pratiquer. Si vous écoutez et que vous devez pratiquer, vous entendez et pratiquez les paroles du Maître mais vous restez au niveau théorique. Mais lorsque vous pratiquez les deux, ce que l’enseignant enseigne et ce qu’il pratique ou ce qu’il a pratiqué, vous voyez sa vie et vous pouvez alors atteindre l’équilibre intérieur.

Baba était au Karar ashram et restait 10 ou 20 heures en méditation, un jour, deux jours, des nuits entières en méditation. Parfois il pratiquait plus longtemps. Certains Brahmachari ne peuvent pas dormir, ne peuvent pas manger et leur intérêt est tel qu’ils sont obligés de continuer à méditer. Il y avait un moine qui était un disciple du premier gourou de Baba, Shri Bijay Krishna. Il s’appelait Satya Deva. Il mourut très jeune. Son intérêt était si grand qu’il ne pouvait pas manger, il ne pouvait pas travailler, même le seva avait disparu. C’est là que vous atteignez la réussite dans la vie spirituelle.

MAÎTRISE DE SOI

Dans le Kriya Yoga, on dit qu’il devrait y avoir un équilibre entre la vie pratique et la vie matérielle, entre la vie spirituelle et la vie matérielle. Mais ça ne se produit pas au début mais à la fin. Si vous vous contentez de manger comme il faut, de vous habiller correctement et de méditer un peu de temps en temps, ce n’est pas bon.

Tout d’abord il devrait y avoir un contrôle mental extrême, un contrôle du corps et la volonté d’endurer toutes les dualités. C’est tapasya. Je ne vous dis pas de torturer votre corps, cela devrait être clair. Donc, tout d’abord, il devrait y avoir le désir extrême pour davantage de pratique spirituelle: sadhana. Alors, lorsque vous atteignez la béatitude, ananda, et que vous êtes conscient, il y a équilibre. L’équilibre n’est pas au milieu. Ayez d’abord le contrôle du mental et des organes des sens.

Dans l’ancien temps, tous les étudiants allaient à l’ashram jusqu’à l’âge de 21 ans où ils vivaient et restaient dans l’état de brahmachari. Ils maîtrisaient leurs habitudes alimentaires, vestimentaires, toutes leurs habitudes, et alors seulement ils s’engageaient dans la vie matérielle. Commencez par le contrôle du mental, et ensuite vous pouvez utiliser le mental. Commencez par le contrôle des organes des sens et ensuite vous pouvez utiliser les organes des sens. Si vous accordez davantage de confort au corps, aux organes des sens, vous ne réussirez pas dans la vie spirituelle. Dans la vie spirituelle, il faut faire très attention.

LES HUIT MEMBRES DU YOGA

Pour atteindre l’état de yoga (Samadhi) il y a huit membres comme l’a indiqué Patanjali: yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dhayana et samadhi. Les quatre premiers sont pour la sadhana externe et le deuxième groupe de quatre pour la sadhana interne. La première étape est yama, contrôle, la seconde est niyama, régulation. On n’est même pas capable de se maintenir à ces deux premiers niveaux qu’on se met déjà à penser au septième ou au huitième niveau. Est-ce possible? Non, ce n’est pas possible. Il faut donc tout d’abord avoir la maîtrise complète des organes des sens et du corps. Alors, lorsqu’on dépasse le niveau des organes des sens et du corps, le mental est introverti, pratyahara. Alors, il y a concentration, dharana, puis il y a dhayana, méditation et ensuite il y a samadhi, Et ne pensez pas que la pratique spirituelle soit si facile.

Il faut mener une vie contrôlée avec des règles et des règlements. De la discipline naît le disciple. Tout vient de la discipline. 8-8-8, c’est l’équilibre. Huit heures de sattva, huit heures de rajas, huit heures de tamas, rien de plus. Si vous prolongez l’une des trois, prolongez la guna sattvique. Il faut pratiquer cela. C’est l’équilibre pratique et ce qui explique pourquoi vous n’obtenez pas de développement dans la vie spirituelle. Yama et niyama passent en premier. Nous devons exercer de plus en plus de contrôle. Il s’agit de comprendre, pas de forcer. Forcer n’est pas bon. Contrôlez vos paroles, votre alimentation. Contrôlez, contrôlez de plus en plus.

DE BONNES FONDATIONS

Baba vécut au Karar Ashram dans la maîtrise complète. Il n’avait aucun confort. Pas de confort du corps, pas de confort des organes des sens. Le Kriya Yoga est la recherche intérieure de Dieu, les quatre dernières étapes du yoga de Patanjali: pratyahara, dharana, dhayana et samadhi. C’est ça le Kriya Yoga. C’est un état de conscience intérieur. On doit observer dans tout, dans chaque souffle on doit ressentir la présence de Dieu. Si vous pratiquez cela, pour vous les quatre premières étapes du yoga ne sont pas nécessaires. Si vous ressentez la présence de Dieu dans chaque instant, vous êtes dans l’état de pratyahara, vous pouvez rétracter votre mental et vous pouvez rétracter vos organes des sens. Vous êtes donc dans la conscience constante. Si vous ne pouvez pas vous maintenir dans cet état et que vous perdez cette conscience, pour vous, les quatre premières étapes du Yoga sont nécessaires. Kriya Yoga n’est pas ces quatre premiers éléments du yoga. Mais sans ces quatre premières étapes du yoga, vous ne pouvez pas réussir dans la vie spirituelle. Il faut maintenir cet état, cet état de conscience intérieure. Lorsque tout est sous contrôle votre conscience s’accroît et alors c’est facile. Alors vous pratiquez le Kriya Yoga dans la vie pratique pour être conscient de Dieu à chaque souffle, dans chaque action.

Lorsque vous êtes conscient tout le temps il n’y a pas besoin de pratiquer quoi que ce soit. Même la méditation n’est pas nécessaire parce que vous êtes déjà là. Mais pour y rester vous devez pratiquer les techniques de méditation. Pour atteindre l’état de méditation vous devez contrôler votre mental et pour contrôler votre mental il faut contrôler vos organes des sens. C’est yama, niyama, asana, pranayama. Bien qu’on dise que le Kriya Yoga ne soit que les quatre dernières étapes, il comprend aussi les quatre premières. Nous pratiquons certaines asana et le contrôle du souffle. Ces quatre premières étapes sont là et elles doivent être pratiquées pour atteindre l’état de conscience intérieure qui est Kriya Yoga: pratyahara, dharana, dhayana, et samadhi. Sans la pratique de ces quatre premières étapes, comment pourrez-vous pratiquer les quatre dernières?

Pour commencer, soyez un disciple et ensuite pratiquez le Kriya Yoga. Ayez les qualités d’un disciple, ayez les qualités d’un brahmachari. La vie de brahmachari est une vie de contrôle, ensuite vous pouvez pratiquer le yoga. Si vous allez directement au septième ou huitième étage sans avoir établi au préalable les fondations élémentaires de la vie, vous allez tomber de haut, vous ne réussirez pas. Il faut voir le côté pratique des choses. Si vous mangez trop vous devenez tamasique. Si votre estomac est lourd, si vous n’avez pas digéré, s’il y a un déséquilibre, comment pourrez-vous méditer? Comment pourrez-vous contrôler votre mental? Comment pourrez-vous maintenir votre conscience? Votre conscience descend vers les centres inférieurs. Sans contrôle de votre alimentation comment allez-vous réussir à méditer? Sans le contrôle des organes des sens, comment allez vous pouvoir vous élever? Comment allez-vous rester conscient que Dieu agit à travers vous? Vous allez l’oublier. Davantage de contrôle, davantage d’introversion, davantage d’équilibre intérieur. Davantage d’équilibre intérieur, davantage de conscience. Ce que le maître nous dit, ce que le Gourou nous dit, nous l’acceptons. Nous devons aussi voir ce qu‘il a pratiqué, c’est le plus important et c’est très concret. Si vous utilisez les deux dans votre vie quotidienne, vous réussirez. Une sadhana plus rigoureuse, davantage de pratique, davantage de pratique. Il faut pratiquer, davantage et davantage de conscience et vous réussirez.

Tout d’abord être un disciple, ensuite pratiquer le Kriya Yoga. Avoir une vie contrôlée. Ensuite vous pouvez vous demander ce qu’est le yoga.

Il devrait y avoir un équilibre entre la vie intérieure et la vie extérieure. Nous devrions être intérieurement la même personne que celle que nous paraissons être extérieurement. Nous faisons peut-être de beaux discours, mais si au dedans notre personnalité n’a pas les qualités correspondantes, si nous ne maintenons pas l’équilibre intérieur, il n’y aura pas de développement. Intérieurement et extérieurement, nous devons être la même personne. Vous ne pouvez pas juger les gens de l’extérieur. Vous devez vous juger vous-mêmes, déterminer si vous êtes bien intérieurement la personne que vous projetez à l’extérieur. Posez-vous la question de savoir comment vous parlez, comment vous vous comportez. Dans chaque action cet équilibre intérieur, cette conscience intérieure, doivent être maintenus.

ÉTUDE DE SOI – SVADHYAYA

J’ajoute maintenant que de simplement maintenir une vie spirituelle n’est pas suffisant. Pour vous développer, vous devez y consacrer davantage de temps, d’efforts et d’énergie. Plus vous pratiquez, plus vous acquérez de contrôle ce qui vous amène à découvrir que vous n’êtes rien. Alors vous serez conscient. Qui suis-je? Je n’ai pas d’existence. C’est l’étude de soi, c’est svadhyaya. Vous étudiez votre propre Soi et vous ne trouvez rien. Lorsque vous ne trouvez rien et que vous offrez tout à Dieu, alors la pratique se fait sans effort. C’est ça le Kriya Yoga.

Au départ, faites des efforts, davantage de concentration, davantage d’énergie, davantage de pratique, davantage de sadhana et moins de seva. La sadhana devrait prendre plus d’importance et le seva passer en second. Lorsqu’on pratique cela on découvre qu’on n’est rien. Tout est Dieu et Son existence. Vous n’avez pas d’existence individuelle. Alors vous observez votre Soi avec cette conscience qui est la vraie svadhyaya. Ensuite vient le seva. A la fin vous ne faites que vous offrir vous-même, Oh Seigneur, je ne suis rien.

La vie spirituelle est progressive. A la fin de la Gita (chapitre 18, verset 66) il est dit:

“sarvadharmaan parityajya maam ekam sharanam vrajass”

“Il vous donnera tout, abandonnez-vous à Moi”

C’est la dernière étape mais dans l’immédiat on ne peut pas le comprendre et aller directement au 18ème chapitre. Nous devons passer par les différentes étapes de la vie spirituelle. Au départ nous n’aimons rien (yoga du découragement), puis vient le deuxième chapitre de la Gita, puis le troisième chapitre de la Gita (seva/karma yoga), puis le quatrième chapitre (jnana yoga), le cinquième chapitre (karma sanyasa, le yoga du renoncement) et ainsi de suite. Puis la méditation et l’effort arrivent, Puis vient la bhakti, puis tout a disparu, tout Lui a été abandonné. Alors vous savez Oh Seigneur, je ne suis rien, c’est Vous. Je ne peux pas pratiquer. Par mon propre effort, par ma propre pratique, je ne peux pas vous atteindre. Alors quand vous vous abandonnez, Dieu dit (chapitre 18, verset 66):

“aham tvaa sarvapaapebhyo mokshayishyami maa shucah”

“ Ne pense à rien d’autre qu’à t’abandonner à Moi et je Te libérerai.”

Pour commencer, il faut se maintenir au niveau du tapasya, davantage de pratique, davantage de contrôle. Puis vient la pratique dans l’effort, puis la pratique disparaît, la pratique se fait sans effort, c’est l’illumination.

Donc, en résumé, la maîtrise de soi est le fondement de la connaissance de soi. La connaissance de soi entraîne la conscience de soi. Sadhana et seva, la pratique spirituelle et le service devraient aller de paire, côte à côte en accordant davantage d’importance à sadhana. Mettez tous vos efforts dans la pratique. Pratiquez davantage et accordez davantage d’importance à la vie spirituelle. Par la pratique vous atteindrez l’état de svadhyaya (étude du Soi). Trouvez-vous. Qui êtes-vous? Qui suis-je? Souvenez vous que ce n’est pas grâce à votre pratique que vous pouvez y arriver. Priez donc: “Oh Seigneur, je sais que vous êtes présent en moi, mais je ne le réalise pas, je ne le perçois pas.” C’est svadhyaya. Lorsque vous ne trouvez rien, vous vous abandonnez et alors l’effort disparaît de votre pratique, comme la feuille morte qui flotte dans le courant et va à la rencontre de l’océan de Dieu. Vous devez conserver votre équilibre: huit heures d’activités sattviques, huit heures d’activités rajasiques et huit heures d’activités tamasiques. Cet équilibre intérieur est l’état de yoga, d’union. Le déséquilibre dans la vie déséquilibrera votre vie spirituelle. Dans la vie, accordez davantage d’importance à la vie spirituelle, pratiquez davantage. Vivez une vie de vigilance intérieure jusqu’à ce que vous atteignez la conscience. Alors vous percevrez qu’il n’y a que la présence de Dieu en vous. Toute votre vie sera consciente.

Je prie Dieu pour vous tous. Om, Amen.

Retour au Sommaire

Honore Toi toi-même

par Yogacharya Elisabeth Tackenberg à Miami le 13 Octobre 2002.

Dieu est devant, Dieu est derrière, Dieu est à droite. Dieu est à gauche. Il est au dessus. Il est en dessous. Il est au dedans. Il est au dehors. Je m’incline devant le Père Unique. Om Om Om. Je m’incline devant vous tous. Vous êtes le pouvoir vivant de Dieu. Dieu est partout, dans l’air, dans la lumière, dans le son, dans la nourriture, dans tout. Dans chaque instant de chaque jour, Dieu demeure. Il n’y a donc aucun moment où nous sommes loin de Dieu ou séparé de Lui. Il est toujours avec nous. Il suffit d’y tourner notre mental et nous y sommes.

Tracez une ligne imaginaire autour de votre tête, juste au dessus des oreilles, au dessus des sourcils. Au dessus il y a les qualités divines et en dessous les qualités animales. Pour être un être humain en Dieu, nous tournons notre attention dans la boîte crânienne et au dessus et nous sommes divins. En dessous de la glande pituitaire, nous sommes dans le monde extérieur, dans les cinq sens. Baba dit: “Soyez Dieu, ne soyez pas des chiens.” Soyez Dieu, restez au sommet. Restez au dessus. Tournez-y votre attention constamment. Pourquoi pas? Ça rend la vie plus agréable, plus plaisante.

Lorsqu’il y avait méditation à New York il y a des années et que Baba la guidait il disait tout à la fois. C’était la chose la plus incroyable. Et à la fin de la méditation il disait: “Maintenant soyez Dieu, ne soyez pas des chiens.” Lorsque vous donnez un bain à un chien, il est tout propre et vous savez quelle est la première chose que fait un chien après un bain: il se précipite dehors, trouve une grosse flaque d’eau boueuse et il se roule dedans. Baba disait donc: “Ne faites pas comme le chien. Restez propre. Vous venez de prendre un bain, un bain spirituel, vous venez juste de finir la méditation. Restez propre. N’allez pas vous rouler dans la boue immédiatement.”

La méditation est continuelle. Souvent on a tendance à penser que la méditation se limite à s’asseoir avec les jambes croisées, à la pratique de la technique, lorsqu’on s’incline, qu’on pratique le maha mudra, le kriya proprement dit, le shambavi mudra, le jyoti mudra, mais la méditation est continuelle, tout le temps. La pratique régulière quotidienne de la technique permet d’observer le souffle tout au long de la journée et d’observer Dieu agissant dans le corps tout au long de la journée. Kri et ya, kriya, observer continuellement. Il m’a fallu un petit bout de temps pour le comprendre. En fait quelques années se sont écoulées avant que je le comprenne vraiment. J’avais tendance à méditer puis à me relever et à tout oublier bien que je sache maintenant que beaucoup de choses restaient en moi. Mais graduellement, au fil du temps, cette conscience s’accrut entre les séances de méditation et je devins capable d’observer de plus en plus tout au long de la journée, de ressentir l’union avec le Divin. Ainsi, lentement, lentement, lentement, on change et on se transforme.

Baba a écrit un livre magnifique intitulé Kriya Yoga. La plupart d’entre vous connaissent déjà probablement ce livre. C’est un livre merveilleux. Il explique le Kriya Yoga en profondeur. Je vous recommande donc de vous en procurer un exemplaire si vous ne l’avez pas déjà. Pendant des années il est resté hors de circulation.

Avez-vous des questions?

Question: Est-ce que, comme on l’entend dire, la transformation prend douze ans?

Réponse: Tous les douze ans le corps subit une transformation complète de toutes les cellules. Tous les jours il y a des cellules qui meurent et d’autres qui naissent. Par exemple, les globules rouges sont produits dans les os. Le sang nouveau vient de l’intérieur des os. Chaque jour, lorsqu’on se lave les mains et le visage, les cellules mortes de la peau se détachent. Si vous ne vous lavez pas pendant plusieurs jours et que vous vous grattez, vous verrez la peau peler et les cellules mortes se détacher du corps. Donc, chaque jour, il y a des cellules qui meurent et d’autre qui naissent dans le corps et au bout de douze ans, toutes les cellules du corps sont mortes et ont été remplacées. Et c’est l’ADN qui connaît la formule de remplacement. Lorsqu’une cellule du bout de mon doigt meurt, une autre absolument identique la remplace.

Lorsque l’on pratique le Kriya Yoga, le champ magnétique de notre corps change. La pratique du Kriya Yoga magnétise le corps et au niveau cellulaire il y a des protons, des neutrons et des électrons dans les atomes. Les électrons tournent autour des protons et des neutrons, le noyau. Ces électrons ont une charge négative et le noyau a une charge positive. Lorsqu’on pratique le Kriya Yoga, les électrons du corps se mettent à évoluer davantage à l’unisson et leur magnétisme augmente. Lorsque cela se produit, au fur et à mesure que les cellules sont remplacées, elles deviennent plus divines. Il y a davantage de lumière dans ces nouvelles cellules et parallèlement, votre conscience change. Est-ce que c’est logique?

En fait, on change d’abord dans le monde causal, puis dans l’astral et finalement dans le physique. Le physique est le résultat de ce qui se produit dans le causal et dans l’astral. Donc, on change d’abord au niveau des idées et ensuite au niveau physique. Et d’où viennent les idées? L’origine de la pensée, c’est de là que le changement commence à se manifester, puis la pensée elle même et ensuite le physique. Le physique vient en dernier. Le mental est en fait le dernier à savoir.

Question: Le mental est physique?

Réponse: D’accord, le cerveau. Le cerveau arrive en dernier. C’était une bonne question. Donc, plus vous méditez, plus toutes vos cellules se magnétisent, plus votre corps se magnétise. Vous connaissez l’expression “telle personne a une personnalité magnétique”? Elle a fait beaucoup de travail spirituel pour en arriver là. Donc, chaque fois que vous touchez les pieds du gourou, vous devenez plus magnétique. Chaque fois que vous vous prosternez, vous devenez plus magnétique. Lorsque vous courbez l’épine dorsale, que vous pratiquez le Kriya Yoga, vous magnétisez votre épine dorsale. Et lorsque vous pratiquez mahamudra, vous magnétisez, ouvrez l’épine dorsale. Puis, avec le Kriya proprement dit, vous tirez l’énergie au sommet de la tête et au dessus et vous demeurez dans le divin. Et à chaque fois, vous tirez davantage de conscience et d’énergie au sommet. Pendant la journée observez donc la fontanelle, soyez divins, soyez divins.

On parlait du fait que la méditation ne s’arrête pas lorsqu’on arrête de pratiquer la technique. Elle continue, toute la journée, toute la nuit. Le corps est un temple de Dieu. Nous le traitons donc comme la maison de Dieu. Dieu vit ici. Il devient donc le temple sacré. Baba dit que lorsqu’il regarde dans le miroir le matin, il voit tout comme étant un aspect divin de Dieu. Un jour, je posais quelques questions à une personne chez qui Baba était descendu du genre qu’est qui s’est passé? que fait Baba? etc… et il me répondit: “J’entends Baba qui parle tout seul lorsqu’il se regarde dans le miroir et il dit: ‘Oh Dieu Tu es si beau! Tu as de si beaux yeux, une si belle peau, une si belle barbe.” En remerciant Dieu pour tout et en voyant tout comme une réflexion du Divin, Baba dit que même lorsque vous prenez une douche, vous pouvez sentir que l’eau lave le corps de Dieu. C’est le divin. On honore donc le corps, on ne maltraite pas le corps. On maintient le corps propre et pur. De la nourriture propre, de la boisson propre. Ne mangez que ce que vous pouvez digérer. Chacun digère différemment. Mangez donc ce qui est adapté à votre corps, ce qu’il lui faut. Pour la plupart des gens c’est la cuisine végétarienne, pour d’autres non. On n’impose donc pas aux gens ce qu’ils doivent manger. Mangez selon votre type physiologique.

Le mental trouve son origine en premier lieu dans le centre ombilical. Vous prenez de la nourriture et cette nourriture se combine avec l’énergie de l’âme. De l’énergie est créée et le mental est créé par cette énergie. Faites donc attention à ce que vous mangez et à l’attitude avec laquelle vous mangez. Parce que ce que vous pensez et l’attitude avec laquelle vous mangez, cette énergie s’insère dans la vibration de la nourriture, dans l’estomac et va s’inscrire dans le mental et fait partie du mental. Faites donc attention à protéger la pureté de votre corps: pas de drogue, pas d’alcool. Le meilleur mode de vie est un mode de vie pur. Si vous voulez progresser en méditation, évitez la drogue, évitez l’alcool. Vivez une vie pure, en bonne compagnie. Les bonnes fréquentations feront de vous quelqu’un de bien, les mauvaises fréquentations vous rendront mauvais. Vivez donc en bonne compagnie et tout ira bien. Ne perdez de temps avec personne d’autre que Dieu et votre temps ne sera pas perdu. Gardez donc votre attention fixée sur Dieu, tout le temps.

Retour au Sommaire

Les Yoga Sutras de Patanjali

Commentaires de Yogiraj Shri Shri Lahiri Mahasaya – Interprétation métaphorique de Paramahamsa Prajnanananda

SUTRA 27

tasya vaachakah pranavah

tasya = de Lui
vaachakah = représentation ou expression
pranavah = Omkaara, le son Om

TRADUCTION

Le mot qui L’exprime est pranavah (Om)

COMMENTAIRES DE LAHIRI MAHASAYA

Sa représentation est pranavah. De même qu’une lampe allumée est lumineuse, de même dans l’état de méditation profonde (samadhi), on perçoit pravanah ou le son omkaara.

INTERPRETATION METAPHORIQUE

Cette sutra explique la voie de l’abandon, la voie de la connaissance et de l’amour de Dieu. Dans la Bible, Jean chapitre 1, verset 1, il y a une description de Dieu.

“Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.”

Ici, le Verbe et Dieu sont inséparables. Ce Verbe, les Hindous l’appellent pranavah (Om), les Chrétiens Amen et les Musulmans Amin. C’est le son primordial, le son continu qu’entendent les yogis.

Vaachakah veut dire représentation, expression ou manifestation. Dieu étant auto-lumineux, cet Om (pranavah) en est la manifestation naturelle et spontanée. On l’appelle aussi pranavah.

Pranavah a de nombreuses significations et connotations:
Pra-nava – son toujours nouveau, éternel.
Prakristena nuta – façon correcte d’exprimer l’amour.
Pranavah est omkaara et prière.
Pranavah est naada brahma – Dieu en tant que Verbe ou son.

De même que Dieu est omniprésent, ce son est omniprésent.
De même que Dieu est au delà du temps, ce son est en dehors du temps.

Dieu étant pur amour, le yogi éprouve cet amour dans le son. Il dissout toute agitation mentale et purifie la vie. Il écarte tous les obstacles de la voie spirituelle. C’est le suprême mantra. Le secret de ce mantra ne peut être appris que du tuteur directement.

On devrait en fait écouter ce pranavah ou omkaara ou Om au lieu de chanter des chants religieux. Le yogi, celui qui médite avec sincérité, sait méditer sur cet Om sans mot au sens physique vocal.

Om ou Âme représente le passé, le présent et le futur, le physique, l’astral et le causal, Dieu, le Gourou et le disciple etc… Dans le Munkada Upanishad (chapitre 2, verset 4) il y a une description très élaborée de pranavah. Le Svetaashvatara Upanishad (chapitre 1, verset 13 et 14) en visionne la pratique de pranavah comme un moyen de méditation et de réalisation. Le Taittiriya Upanishad (mantra 8) et la Gita (chapitre 8, verset 13) louent pranavah ou Aum pour ses applications multiples.

Oh chercheur! Il a de la chance celui qui a trouvé le gourou qui peut le guider sur la voie spirituelle. Béni celui qui a appris l’art d’écouter le son de cet Om, l’imperceptible parole de Dieu. Ce son vous rapprochera de Dieu car ce son est Dieu lui-même. Écoutez le continuellement avec amour. C’est le moyen d’améliorer la concentration et d’approfondir la méditation.

Retour au Sommaire